Dans onze jours très exactement, les Béninois retourneront aux urnes pour élire leurs représentants au Parlement 8ème législature. Mais avant le jour fatidique, les candidats en lice pour les élections législatives du 28 avril 2019 essaient chacun selon ses moyens de quadriller le terrain en vue de mettre sous son charme les potentiels électeurs. Si à certains endroits la campagne électorale bat son plein, dans d’autres localités par contre, la mayonnaise peine à prendre.
Borgou et Alibori : les ténors convainquent les populations
Après cinq jours de campagne électorale, la population des départements du Borgou-Alibori semble peu s’intéresser à la campagne électorale. Dans les 1ère, 2ème, 7ème et 8ème circonscriptions électorales que comptent les deux départements, la majorité de la population affiche un certain désintéressement à la chose politique. En témoignent les propos de Azariath Moussa, revendeuse à Parakou «Si je participe à la campagne avec ces leaders politiques qui nous trompent tout le temps, que vais-je y gagner? Je préfère m’occuper de mes affaires que d’aller perdre mon temps », a-t-elle lâché. Comme elle, les artisans, les fonctionnaires et les particuliers ont fait l’option de se rendre au service et de laisser les politiciens animer la vie politique. «La campagne électorale ne me nourrit pas», a souligné Vincent Gbaguidi, maître couturier à Kpérou-Guéra, dans la Commune de Parakou. «Avant la campagne, j’ai mon métier que j’exerce. Moi je suis dans les Btp, c’est ce que j’ai appris. Eux, c’est la politique qui est leur boulot et pourquoi vais-je laisser mon travail pour courir derrière eux à longueur de journée?»,S’est-il interrogé. C’est dire donc qu’au sein des communautés, il y a une prise de conscience, une certaine maturité qui amène les citoyens à comprendre qu’il faut faire autrement la politique. Malgré cela, les candidats n’ont pas baissé les bras. Dans les états-majors des deux blocs en compétition, on peaufine des stratégies pour aller à la conquête des suffrages. En attendant les grands meetings qui sont certainement programmés pour la semaine prochaine, quelques rares affiches du Bloc républicain et de l’Union progressiste (Up) sont visibles sur les panneaux géants dans les grandes villes du Borgou et de l’Alibori. Par contre, dans les campagnes, ce sont les murs, les arbres qui servent d’affichage des logos. Pendant que les leaders de l’Up lançaient officiellement leur campagne dans un hôtel de la place à Parakou, les barons du Bloc républicain, quant à eux, se déployaient sur le terrain pour sensibiliser les leaders religieux, les élus locaux, les étudiants et les artisans sur les comportements à avoir pour une élection apaisée.
Zéphirin Toasségnitché
(Br Borgou-Alibori)
Rachidi Gbadamassi à la conquête des sceptiques de Parakou
Candidat et tête de liste du Bloc républicain (Br) dans la 8ème circonscription électorale, Rachidi Gbadamassi, accompagné de Samou Séïdou Adambi, est allé à la conquête de l’électorat de la grande gare routière de Parakou et de l’Université de la même ville. C’était le lundi 15 avril 2019.
La gare centrale de Parakou, l’un des viviers électoraux de la 8ème circonscription électorale, a été prise d’assaut par les leaders du Bloc républicain le lundi dernier. L’objectif pour Rachidi Gbadamssi, candidat dans la 8ème circonscription électorale, est de solliciter les suffrages des usagers du parc unique Cncb. Face aux usagers de ce lieu, Rachidi Gbadamssi a tenu un discours rassembleur. Selon lui, il ne sert à rien de poser des actes répréhensibles pour se retrouver plus tard, derrière les barreaux. « C’est souvent les auto-gares que les hommes politiques prennent en otage pour commettre des actes de vandalisme parce que parfois, il y a des éléments incontrôlés à l’auto-gare », a-t-il laissé entendre. Samou Séïdou Adambi quant à lui, les a invités à voter le cheval blanc cabré dans un Bénin vert. « Faites la campagne, transmettez le bon message, la bonne nouvelle à ceux qui ne sont pas encore informés. Il n’y a pas deux possibilités que le cheval qui caractérise la puissance, la fidélité. C’est le meilleur ami de l’homme. Envoyez-le dans feu, il est prêt à aller avec vous. Il est prêt à aller à tous les combats même si c’est dans l’eau », a-t-il recommandé. A l’Université de Parakou, Rachidi Gbadamassi a fait des mises au point. Il a rappelé que le « Br n’est pas une propriété de Patrice Talon ». Selon lui, il est plutôt un parti de masse qui est né pour conquérir et exercer le pouvoir d’Etat. « C’est un parti de la droite diamétralement opposé à l’Union progressiste. C’est le jour et la nuit », a-t-il clarifié ajoutant que le Br a opté pour le libéralisme économique, la création de richesse pour rompre avec l’assistanat et remettre les jeunes au travail. Après avoir expliqué aux étudiants le bien-fondé des réformes de Patrice Talon, Samou Séïdou Adambi, leur a demandé d’aller retirer leurs cartes d’électeur afin de garantir les quatre sièges au Bloc républicain. Au nom de ses pairs, Jules Gnimassou, président de l’Union nationale des étudiants de l’Université de Parakou (Uneup) a rassuré Rachidi Gbadamassi de leur soutien indéfectible.