Les deux anciens chefs d’Etat, Thomas Boni Yayi et Nicéphore Dieudonné Soglo ne sont pas fatigués de poursuivre les pourparlers pour obtenir le consensus afin d’ouvrir les élections à tous les partis politiques qui le souhaitent. Ils expriment leur disponibilité à faire des propositions en vue d’élections plus ouvertes.
Dans un communiqué rendu public par la cellule de communication conjointe des deux anciens présidents, il ressort sans équivoque que Nicéphore Soglo et Boni Yayi ne marchanderont pas leur disponibilité à aller à la rencontre du chef de l’Etat en vue d’une sortie de crise. D’après le communiqué, quoique l’invitation de Patrice Talon n’est pas encore officialisée, ils posent des préalables à leur rencontre. Les deux chefs d’Etat seront au rendez-vous si, avant que l’invitation leur parvienne, les deux conditions principales qu’ils ont posées sont remplies. Ils se disent attachés à la paix mais que la paix passe par les élections inclusives. Et, à l’heure actuelle, pour inclure ceux qui sont recalés – les uns au ministère de l’intérieur pour non obtention du certification de conformité et les autres à la Cena pour irrégularité dans les dossiers- il faut, martèle le communiqué, le consensus.
Mais les conditions qu’ils posent pourraient constituer un frein à leur volonté à œuvrer pour la sortie de crise. Si le président Patrice Talon ne satisfait pas aux exigences de ces derniers, selon le communiqué, ils ne se prêteront à aucune concertation. C’est dire que les deux anciens chefs d’Etat ne veulent pas que le processus continue pendant qu’ils seront en train de réfléchir pour trouver la porte de sortie. Il faut d’abord tout arrêter, réclament-ils en amont. Si Patrice Talon arrive à trouver des dispositions légales et constitutionnelles pour accéder à cette sollicitation, Yayi et Soglo participeront à la recherche du consensus en vue de permettre à tous les partis d’aller aux élections.
Quid des dépenses déjà engagées ?
Patrice Talon va-t-il arrêter le processus tel que le souhaitent ces deux prédécesseurs? S’il le faisait que deviendront les dépenses engagées tant par la Cena que par les deux partis politiques déjà en campagne? C’est là toute l’inquiétude. La commission électorale a engagé des dépenses pour mettre à la disposition de ses agents les documents et matériels électoraux en vue d’une bonne organisation des élections le 28 avril prochain. Arrêter le processus revendrait à faire des sacrifices pour réajuster le budget de la Cena. L’autre difficulté qui s’imposera aux candidats qui sont déjà en campagne, est qu’ils vont devoir tout reprendre . Même s’ils ont l’avantage d’avoir pris contact avec les populations pendant un peu plus d’un semaine.