Un 19 avril pour l’histoire. Le fait paraît anodin. Mais si le sang n’a pas coulé, c’est grâce au professionnalisme des disciples de St André. Les anciens présidents de la République, Nicéphore Soglo et Boni Yayi ainsi que certains acteurs se réclamant de l’opposition ont entrepris de forcer une marche non autorisée en prenant pour point de départ Dantokpa, le marché international de Cotonou. Ce site fut sans doute choisi à dessein pour mettre feu à la poudrière, car grouillant de monde en plein temps et surtout un début de weekend, le vendredi ou en dehors des clients de gros, les fonctionnaires y font un tour pour des ravitaillements.
Le risque était grand, la tension à son paroxysme face visiblement à la témérité de deux anciens chefs d’Etat, qui n’ont que cure de la portée de leurs actes encore moins des conséquences qui en découleraient. N’eût été la diligence, le professionnalisme hors pairs, qui ont caractérisé leur intervention, le pays aurait pu basculer. Que serait-il arrivé si l’une des personnalités était agressée, violentée ou pire. Mais devant une foule surexcitée du fait de cette intrusion peu ordinaire des anciens présidents sur leurs lieux de commerce, à ne pas confondre avec un quelconque cautionnement, la Police fut républicaine.
Patrie, honneur et loyauté ont guidé leurs pas. Aux provocations, la Police a répondu avec tact. « En fin de matinée ce vendredi 19 avril 2019, les anciens présidents de la République Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont fait irruption à la descente du pont de Dantokpa, créant ainsi un embouteillage monstre. La Police avec toute la courtoisie due à leur rang, leur a demandé de se retirer des lieux pour que la circulation puisse reprendre son cours normal. Malheureusement, c’est par des jets de pierres que des individus ont accueilli l’équipe de régulation de la circulation dépêchée sur les lieux… », a déclaré le porte-parole, contrôleur général de police, Pascal G. Odéloui.
C’est dire que face à cette foule indénombrable, malgré les jets de pierres, les éléments du commissariat central de Cotonou ont assuré. Les quelques grenades lacrymogènes ont juste servi à disperser les indélicats. Bilan : aucun blessé, aucun mort, deux individus appréhendés par la Police. Une police professionnelle qui sait tenir ses nerfs, épris du sens de la patrie. Sans doute que les éléments déployés sur le terrain ont reçu les félicitations de leur hiérarchie. Cette prouesse saluée de par le monde témoigne de ce que la Police est impartiale et surtout qu’elle est préparée à gérer tout incident qui pourrait subvenir en cette période électorale particulièrement tendue. Le Directeur départemental ainsi que le commissariat central de Cotonou ont de quoi se frotter les mains après la gestion de l’incident de Dantokpa. Autrement, le pays aurait pu s’embraser.