La salle Bidoc de la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi a abrité mardi 23 avril 2019, un atelier de restitution de travaux de recherche conduite respectivement du point de vue institutionnel à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) et à l’Université de Parakou (Up) au Bénin. Les recherches coordonnées par les professeurs Rodrigue Diogo de l’Up et Luc Hyacinthe Dossa de l’Uac, ont porté sur les risques et opportunités de la transhumance pour les ressources génétiques animales, pour la production animale et les agroécosystèmes.
L’atelier a permis la restitution des résultats des recherches menées au Bénin, sur Risques et opportunités de la transhumance pour les ressources zoogénétiques et pour la production animale et le bétail ainsi que les agroécosystèmes. Financées par la Fondation Volkswagen en Allemagne, coordonnées par l’Université de Hanovre, en collaboration avec l’Université de Kassel en Allemagne et l’Uac et l’Up au Bénin, les travaux ont duré 3 ans et visaient à savoir si la transhumance n’est pas responsable de l’extinction de certaines races, mais également des agroécosystèmes. Il était également question d’étudier les risques que comporte cette activité et pouvant déboucher sur des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Les recherches sont motivées par le constat de flux massifs d’animaux venant du sahel dans les mois de novembre et décembre vers le Bénin et les recherches ont donc permis de diagnostiquer les risques que peut comporter ce déplacement pour les locaux et les opportunités que cela pourrait créer pour le développement des marchés de bétail et de fourrage et pour la valorisation des réseaux d’échange entre les acteurs. Les recherches sont basées sur plusieurs questionnements, notamment : quels sont les types de mobilités qui prévalent dans la région ? Comment ces types de mobilités influencent la productivité des animaux ? Y a-t-il des opportunités pouvant faciliter le marché de fourrage, la production animale par la transhumance affecte-elle la qualité des ressources existantes sur les pâturages ? Comment les acteurs perçoivent-ils l’effet de la transhumance sur l’environnement ?
Les résultats
Il ressort des résultats présentés par le professeur Rodrigue Diogo, que la transhumance, activité motivée par des déterminants nutritionnels, économiques, sociales et stratégiques n’est pas nuisible si elle bien gérée. Elle n’entraîne pas d’impact sur l’environnement. Même s’il est noté par endroit une modification de la végétation, elle n’influence pas la productivité de cette végétation. L’augmentation des espèces issues des déjections, n’affecte pas non plus la productivité de ces espèces. Par ailleurs plusieurs réseaux d’échanges entre ces acteurs pour l’amélioration de la productivité en viande et en lait sont constatés. Il est également constaté l’augmentation de la productivité des sols par les déjections animales. Cependant, selon le présentateur, les conflits notés entre les acteurs et qui débouchent parfois sur des pertes en vies humaines et d’animaux sont dus au manque d’entretien des couloirs de passage, ce qui crée des malentendus.