Le vote est un devoir civique. Béninoise, Béninois va exprimer ton vote. C’est le message du Groupe de presse Matin Libre à l’attention du peuple béninois à l’occasion de la tenue dimanche prochain des élections législatives sur l’ensemble du territoire national. Nul n’ignore les conditions dans lesquelles ces élections sont organisées. L’exclusion par la Céna de plusieurs listes dont celles de l’Opposition constitue un précédent jamais vécu en trente années de pratique démocratique. La majorité des Béninois s’en sont indignés. Que cela soient la classe politique, la société civile, les autorités religieuses, les organisations régionales, toutes ont pesé de leur poids pour éviter un tel recul démocratique. Même le chef de l’Etat a reconnu qu’il n’était pas à l’aise que seuls les partis acquis à sa cause soient retenus pour le scrutin. Il a, de ce fait, instruit le président de l’Assemblée nationale pour qu’un consensus soit trouvé au Parlement pour le bien de tous. Mais cela a été un fiasco. Trois semaines durant, les députés n’ont pas pu s’entendre sur l’essentiel. Entre temps, les délais se sont rapprochés. La marge de manœuvre était devenue délicate. Le risque d’un vide juridique au soir du 15 mai était évident. Des personnalités ont invité le chef de l’Etat à user du pouvoir discrétionnaire que lui confère l’article 68 de la Constitution. Mais Patrice Talon, à tort ou à raison, a trouvé que ce serait une boîte de pandore ouverte à tous les excès, tant qu’un chef d’Etat se sentira en difficulté. D’autres voix ont aussi indiqué que les conditions de l’utilisation de l’article 68 ne sont pas réunies. Bref, les positions étaient tranchées de tous les côtés. C’est dans cette atmosphère que la campagne électorale a été ouverte. Pendant deux semaines, les deux listes en compétition ont parcouru villes et campagnes à l’assaut des électeurs. Aujourd’hui, vendredi 26 avril, la campagne prend fin. S’il est une évidence, c’est que les élections auront lieu dimanche 28 avril 2019. Il faut donc en prendre acte. Car, ce que le Bénin a de plus cher, c’est sa paix et sa stabilité. Rien ne vaut la paix. Aller au vote, ce n’est pas renoncer à la lutte pour la restauration de l’Etat de droit et de la démocratie. C’est une lutte légitime qui doit pouvoir continuer après les élections. Pour ça, il faut que les Institutions fonctionnent.