La Coalition des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine du respect des droits humains et en particulier les droits de enfants a tenu ce mercredi 23 avril 2019, une conférence de presse au siège de l’Ong Esam. La séance a tourné autour de la question relative à l’utilisation des enfants dans le cadre de la campagne électorale.
Remarquant davantage l’implication des enfants dans le processus électoral en cours, la Coalition des organisations de la société civile a décidé d’attirer l’attention de l’opinion publique et des acteurs politiques. Une décision intervenant à la suite d’une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux, où des enfants participent à la campagne électorale en distribuant des affiches et affichettes des partis à bord d’une bâchée.
Selon Norbert Fanou-Ako, directeur exécutif de l’Ong Esam et coordonnateur du Comité de liaison des organisations sociales de défense des droits de l’enfant (Close), cette conduite interdite par les textes en vigueur, n’est pas correcte aux yeux de la coalition des organisations de la société civile œuvrant pour les droits des enfants. « Le vote des mineurs est proscrit en République du Bénin. Les enfants n’ont pas leur place dans la politique », souligne-t-il.
A en croire Abdel Aziz Akambi, coordonnateur départemental Littoral du Forum des organisations de défense des droits de l’enfant au Bénin (Foddeb), impliquer les enfants dans le processus électoral apparaît comme une instrumentalisation. Il précise que nulle part dans les textes de la Charte des partis politiques ou du Code de l’enfant, il n’est mentionné que des enfants moins de 18 ans peuvent prendre part au processus électoral. « Les parents doivent prendre toutes leurs responsabilités en faisant éviter aux enfants d’être présents sur le terrain de la politique », a signalé Abdel Aziz Akambi.
« La lutte pour la défense des droits des enfants est une lutte commune. Nous devons nous sentir responsables de la protection et de la sécurité des enfants », a renchéri Evelyne Segla, présidente de l’Ong Union Fait la Force. Elle rappelle que le Code de l’enfant, en son article 197, proscrit l’utilisation des enfants à ces fins et des sanctions sont prévues à partir de l’article 353.
Me Claire-Lise Henry, représentant l’Association de femme avocats du Bénin a désapprouvé cette pratique consistant à exploiter des enfants pour des activités électorales. Elle plaide pour qu’une loi soit votée spécifiquement pour interdire de façon irréversible la participation des enfants aux processus électoraux.
Quant au conférencier, Norbert Fanou Ako, il sollicite l’aide des médias pour que le message puisse atteindre le plus grand nombre.
La Coalition a exhorté les parents à veiller davantage sur les enfants et appelle la classe politique à ne ni instrumentaliser, ni exploiter des enfants pour leurs activités électorales.
Les acteurs de la société civile demandent également aux forces de sécurité d’avoir une attention particulière sur les enfants lors des mobilisations de masses.