Longtemps en froid, l’avènement au pouvoir du président Patrice Talon et la réforme du système partisan en cours ont été deux facteurs déterminant de la réconciliation du député sortant Dakpè Sossou et l’ancien directeur de cabinet du ministre en charge du Plan et du Développement,
Nestor Wadagni. Non seulement réconciliés, ils sont les têtes de liste de leur parti Union progressiste dans la 18e circonscription électorale où l’un est titulaire et le second, son suppléant.
Dans leur Ouèdèmè natal comme dans les quatre autres arrondissements de Lokossa, les sorties côté-à-côte des deux personnalités suffisent pour soulever des foules. Dakpè Sossou et Nestor Wadagni, titulaire et suppléant, sur la même liste en compétition, c’est un positionnement qui vaut son pesant d’or dans la cité des Kotafon notamment, en matière d’atouts de mobilisation. Il y a quelques années, en effet, personne ne pouvait rêver voir ces deux dinosaures de la politique ensemble, à Lokossa, défendre les couleurs d’une formation politique. Mais désormais c’est chose faite à la faveur de la réforme du système partisan qui a engendré, entre autres partis, l’Union progressiste (Up) dont les deux sont membres fondateurs. L’Up qui a choisi de mettre deux ressortissants par commune au même poste, dans le cadre des présentes législatives, n’était pas tenue de positionner les deux adversaires d’un passé récent ensemble pour le compte de Lokossa. Pour l’avoir fait, les dirigeants semblent avoir réussi un coup de génie qui produit beaucoup d’effets positifs. Les leaders politiques eux-mêmes n’en sont pas épargnés. Ils se sentent soulagés, peut-on dire, d’avoir tourné la page de leurs convulsions politiques autant que les électeurs qui se flattent désormais d’avoir des leaders qui parlent le même langage et caressent une vision commune de développement. Que ce soit lors des meetings de restitution des actes du congrès constitutif de l’Up qu’au cours de la présente campagne électorale, chacune de leurs apparitions publiques égaye et rassure la communauté. Conscients de l’effet de cette unité retrouvée, les deux leaders ne se privent pas d’entretenir l’émotion qui en découle. Et c’est sous des salves d’applaudissements qu’ils se tiennent par les mains et les soulèvent, par moments, pour faire monter en intensité ces instants de bonheur de toute une communauté. Signe d’un certain resserrement des fissures du passé, les images de ces moments d’exhibition en public, unis, servent de fond aux affiches de campagne dans la 18e circonscription électorale. Lokossa, Houéyogbé et Bopa qui forment la 18e circonscription électorale où trois sièges sont en jeu. Par leur mécanisme de positionnement des candidats, l’Up compte rafler tous les sièges. Puisque dans chacune des communes comme à Lokossa, par exemple, le titulaire et le suppléant sont tous des leaders populaires déjà bien côtés.