Après le scrutin législatif du dimanche 28 avril, les Béninois ont le regard tourné ce mardi, vers la Commission électorale nationale autonome (CENA), chargée de la centralisation et de la proclamation des grandes tendances du scrutin des huitièmes élections législatives de l’ère du renouveau démocratique amorcé depuis février 1990.
"A la CENA, nous continuons toujours à recevoir les cantines de dépouillement de nos démembrements, surtout des commissions électorales nationales d’arrondissement. Mais dès que la CENA sera en possession de tous les documents électoraux, elle proclamera dans les heures qui vont suivre les grandes tendances du scrutin", a confié à Xinhua, le président de la CENA, le Prof Emmanuel Tiando.
En réalité, a-t-il expliqué, la proclamation des résultats du scrutin revient à la Cour Constitutionnelle huit jours après le déroulement du scrutin.
Mais en attendant ces résultats officiels qui vont provenir de la CENA et de la plus haute juridiction en matière de la constitutionnalité des lois du pays, les taux de participation avancés par les différents observateurs et les organisations de la société civile tournent entre 10 et 23 %.
Selon la plateforme électorale des organisations de la société civile du Bénin, sur les 226 971 électeurs inscrits dans les postes de vote suivis, 50.900 votants se sont présentés donnant ainsi un taux de 22,4%, le plus faible taux de participation des élections législatives du pays depuis l’avènement du renouveau démocratique de février 1990.
Par contre, pour les leaders de l’opposition, qui ont à travers une déclaration lundi soir à Cotonou, exigé l’arrêt du processus électoral, le taux de participation à cette élection n’atteint pas 10%.
Mais pour Thibaud Nagnonhou, journaliste du quotidien officiel "La Nation", accrédité au parlement béninois, le Code électoral encore moins la Constitution béninoise n’a prévu aucun seuil de taux de participation pour la validation d’un scrutin législatif.
"Ce faible taux de participation n’entache en rien, à l’aune du droit positif béninois, la crédibilité, la légitimité et la fiabilité du scrutin. D’autant que la loi portant Code électoral en République encore moins la Constitution béninoise n’a fixé aucun seuil en deçà duquel lesdites élections ne devraient pas être validées par la Commission électorale nationale autonome, en charge de l’organisation matérielle du vote et la Cour constitutionnelle chargée de la proclamation des résultats provisoires et définitifs du scrutin ainsi que du contentieux électoral", a-t-il fait observer.
Quelque cinq millions d’électeurs béninois étaient aux urnes ce dimanche pour élire les 83 députés de la 8e législature du pays depuis février 1990, parmi les 166 candidats titulaires des deux partis présidentiels, Bloc Républicain et l’Union progressiste en lice. F