1er mai, fête du travail ! Les représentants des organisations syndicales étaient face à la ministre du Travail et de la Fonction publique pour la traditionnelle cérémonie de présentation des cahiers de doléances. Une tradition que les deux parties ont une fois de plus respectée, même si de part et d’autre, on peine à accorder les violons sur la gestion faite des exigences des travailleurs béninois.
« Bonne fête à tous les travailleurs du Bénin » ! C’est le souhait inscrit en lettres capitales sur une banderole dans la grande salle de conférence de l’Infosec de Cotonou, lieu qui abrite la présentation des cahiers de doléances des travailleurs à leur autorité de tutelle, un peu comme pour dire que chaque travailleur est concerné par cette célébration. Célébration qui, chaque 1er mai, donne lieu à des échanges sur le sort du travailleur aussi bien sur son lieu de travail que dans la vie courante. Cette fête vient « en reconnaissance des sacrifices consentis par les travailleurs au cours d’une période donnée», rappelle Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction publique, non sans rendre un « vibrant hommage à tous les travailleurs de tous les secteurs qui ont consenti des sacrifices parfois ultimes, pour assurer à ceux d’aujourd’hui de meilleures conditions de vie et de travail ».
Au Bénin, cette fête a une connotation particulière. Pour la ministre, elle constitue un moment privilégié et une occasion singulière pour mener des réflexions fécondes et nécessaires au renforcement du dialogue social et à l’amélioration de l’environnement socio-économique afin d’ouvrir les perspectives pour un meilleur devenir de la nation. « Dans le cadre des négociations collectives au titre de l’année 2018, il n’est un secret pour personne que les sessions ordinaires prévues de la commission nationale permanente de concertation et de négociation collective gouvernement/centrales et confédérations syndicales se sont tenues, auxquelles s’est ajoutée une session extraordinaire. Ce n’est pas rien », apprécie Adidjatou Mathys. De même, poursuit-elle, les comités sectoriels de dialogue social dans les différents départements ministériels ont tenu chacun en ce qui le concerne, leurs assises aux fins d’examiner, de satisfaire ou de programmer la satisfaction des différentes revendications des travailleurs.
Beaucoup reste à faire…
De cet engagement sans faille du gouvernement pour la cause des travailleurs, il en résulte, de l’avis de la ministre, « des résultats appréciables » comme « la prise des arrêtés d’application des statuts particuliers des enseignants du primaire et du secondaire, le bénéfice de l’effet financier des arrêtés, la régularisation de la situation administrative et financière de différentes catégories d’enseignants, la régularisation de la situation des enseignants assistants du supérieur recrutés en 2015, la tenue des diverses commissions de carrière… ». Elle ajoute à cela la dématérialisation des actes de carrière des agents de l’Etat, le démarrage de la remise à bonne date des carnets de pension consécutive à la dématérialisation du processus… Mais, retient-elle, «le gouvernement a conscience qu’en dépit de ce qui a été fait, beaucoup reste à faire ».
C’est justement sur ce qui reste à faire que tablent les représentants des travailleurs. Au nom des secrétaires généraux des centrales et confédérations, Emmanuel Zounon dira que «la cérémonie protocolaire de présentation des cahiers de doléances a perdu tout intérêt». Elle présente, selon lui, « un caractère folklorique de moins en moins supportable pour des confédérations qui estiment avoir fait les efforts nécessaires pour un changement de paradigme en matière de pratique du dialogue social ». Il plaide alors pour qu’on donne un autre contenu à la cérémonie, invitant de ce fait le gouvernement « à satisfaire l’espoir des travailleurs » et à adopter « la bonne approche pour un dialogue social efficace». Il est à noter que la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) a boycotté une fois encore cette cérémonie.