Dimanche dernier, c’était le jour du scrutin sur l’ensemble du territoire national. A part les cas les urnes saccagées dans certaines communes des Collines et du Borgou, dans l’ensemble, les populations ont préféré manifester leur désaccord par un boycott massif. C’est le signe que le peuple béninois est un peuple mûr qui sait quand et comment réagir.
Fatoumatou Batoko Zossou
La plateforme électorale des Organisations de la société civile a fait un bon travail en envoyant ses émissaires dans la plupart des centres de vote. Ce qui leur a permis d’avoir avant la Céna quelques chiffres comme par exemple le taux de participation estimée à 22,4%.
La Police républicaine
Depuis les violences enregistrées le jour du scrutin à celles de mercredi et jeudi matin aux alentours du domicile de Boni Yayi, la police républicaine a plutôt fait preuve de tact pour ne pas envenimer la situation. Même la plateforme électorale des Osc lui a décerné un satisfécit pour le professionnalisme dont elle a fait preuve face à la furie des manifestants. Quand bien même les informations font état de blessés par balles et même de morts dans la nuit du mercredi au jeudi, il pouvait avoir pire.
Ambassade des Etats-Unis au Bénin
Au lendemain du scrutin du dimanche dernier, l’Ambassade des Etats-Unis a rendu public une déclaration. Elle fustige des élections législatives qui ne reflètent pas l’image du Bénin du fait qu’elles ne sont ni entièrement inclusives, ni compétitives. Elle a aussi condamné la coupure d’internet le jour du scrutin. Voilà une réaction qui tranche avec l’hypocrisie diplomatique.
Feu Monseigneur de Souza
En cette période de violence postélectorale, la célèbre phrase de Feu Monseigneur de Souza des assises de la conférence nationale mérite d’être remémorée. « Plaise à Dieu, qu’aucun bain de sang, qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse et ne nous emporte dans ses flots ».
EN BAISSE
Sacca Lafia
Comment peut-on envoyer la police militariser les alentours du domicile de l’ancien président Boni Yayi en cette période sensible, sous prétexte de prévenir un mouvement de foule ? C’est cela qui a mis le feu aux poudres. Le ministre Sacca Lafia doit en assumer la responsabilité.
Aurélie Adam Soulé Zoumarou
Les Béninois se sont réveillés dimanche 28 avril, jour du scrutin sans la possibilité d’avoir accès à internet. Cela a duré de la veille du scrutin jusqu’au dimanche à minuit. C’est une première, jamais enregistrée en trente années de pratique démocratique. On apprenait que cela arrivait dans des pays comme le Tchad, le Congo. Mais jamais on aurait pu imaginer que la Rupture irait à cet extrême. Sur la toile, c’est la consternation totale.
David Koffi Aza
Il avait prédit un vote massif en faveur des deux listes du chef de l’Etat et un scrutin sans violence. Mais c’est plutôt à un boycott massif et un scrutin perturbé dans les Collines et le Septentrion qu’on a eu droit. Sur ce coup, l’interprète du fâ est passé à côté. D’ailleurs depuis quelques temps, ses prédictions sont objet de beaucoup de polémiques.
Aurélien Agbénonci
Face au corps diplomatique, le ministre des Affaires étrangères continue de tenir le même discours : « Il n’y a pas de crise au Bénin, Cotonou ne brûle pas ». Alors que son homologue de l’Intérieur a fini par avouer l’utilisation d’armes létales sur des manifestants non armés, Aurélien Agbénonci ne trouve toujours pas que la situation est préoccupante.
La Cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle a livré hier les résultats des élections législatives du dimanche dernier. Mais beaucoup de Béninois sont restés sur leur faim. D’abord par rapport au taux de participation qui serait de 27,12%, le sort réservé aux bulletins nuls et les endroits où le vote n’a pu aller à son terme. C’est comme si la Cour n’a fait que confirmer les résultats de la Céna, tout en revoyant à la hausse le taux de participation.
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