Le processus de correction de la Lépi est toujours dans l'impasse. Pendant que les membres du Cos-Lépi continuent leur dialogue de sourds avec le président de l'Assemblée nationale et le chef de l'Etat, des élus Fcbe montent au créneau, dénoncent des irrégularités dans la désignation des membres des structures décentralisées devant conduire les opérations d'actualisation et menacent de boycotter lesdits travaux. Toutes choses qui risquent fort de constituer un nouveau blocage pour le processus déjà mal parti.
La correction Lépi, on n'en parlera jamais assez. D'ailleurs, les diversions auxquelles elle donne lieu animent bien les polémiques. Le gouvernement et le président de l'Assemblée nationale mettent le Cos-Lépi face à la mission dont il est investit, sans lui en donner les moyens, alors que dans les états majors politiques, on assiste à des grincements de dents, aussi bien pour le retard que connait le démarrage de l'opération que pour quelques petites querelles politiques liées au contrôle des démembrements du Cos-Lépi.
Grognes persistantes
La grogne persiste sur le mode de désignation des Délégués d'arrondissement d'actualisation (Daa) et des Agents locaux d'actualisation (Ala). En effet, le maire de la commune de Sèmè-Podji dénonçait déjà, au cours de la dernière séance de travail au Palais de la Marina, une discrimination dans la désignation des Daa dans sa commune. Une appréciation partagée par les maires mouvanciers de l'Ouémé-Plateau qui ont même tenue une réunion secrète au cours de laquelle ils ont harmonisés leurs idées.
Quelques jours après, les élus Fcbe de la commune d'Adjarra n'ont pas cru devoir se taire sur le sujet. Dans une pétition lue en fin de semaine écoulée, les militants Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) de la commune d'Adjarra demandent à comprendre le principe de désignation des Daa de leur commune. A les en croire, sur les neuf (09) Daa que compte Adjarra, seulement deux (02) sont de la mouvance présidentielle. Tous les autres seraient de l'opposition. Mieux, dans l'arrondissement de Honvié, les deux (02) envoyés ne seraient de l'arrondissement. L'un serait de l'arrondissement d'AdjarraI et le second n'est connu de la population. Craignant que les Daa ne parviennent à faire un travail de qualité, vu qu'ils ne sont pas prédisposés à bien maitriser les localités, les grogneurs dénoncent un défaut d'équité et de transparence dans leurs désignations. Invitant donc le Cos-Lépi à les rétablir dans leurs droits, tant pour les Daa que pour les Ala, ces derniers menacent de boycotter le processus d'actualisation de la Lépi si rien n'est fait.
Qui veut contrôler les opérations?
La question mérite bien d'être posée puisqu'il n'est pas exagéré de constater que c'est la volonté inavouée de contrôler les structures qui se chargeront de la conduite des opérations d'actualisation qui oppose les deux forces politiques en présence. Pourtant, le mode de désignation est bien clair et devrait épargner de toute crise de défiance s'il était respecté. Les responsables du Cos-Lépi disent avoir positionné les délégués sur la base des attestations de résidence que ces derniers ont fournie, ce que réfutent les mouvanciers. Il revient alors à se demander si les postulants ont pu fournir de fausses pièces ? Si oui, les chefs quartiers n'en sont-ils pas pour quelque chose ? Au total, n'y a t-ils pas de bonnes raisons de craindre pour la qualité des travaux qu'abattront ces agents, si tant est qu'ils sont de moralité douteuse ?
A bien y voir, le processus de correction de la Lépi a encore du plomb dans l'aile. Parvenir à réaliser la réforme est une bonne chose, mais lui garantir de meilleures conditions de mise en œuvre, de sorte à ce qu'elle ne fasse objet d'aucune contestation pour le succès de nos processus électoraux est encore plus impératif. C'est pourquoi il est opportun qu'au-delà des moyens financiers attendus du gouvernement, le Cos-Lépi, revoie sa copie.