Le ministre des Affaires étrangères n’a pas un discours clair et convainquant depuis peu. Il a décidé de minimiser la crise politique qui frappe le Bénin depuis quelques jours. Mais dans le même temps, il parcourt certaines capitales africaines pour tenter de rassurer les partenaires du Bénin comme si le gouvernement avait des choses à se reprocher.
Le Bénin traverse une situation critique. Mais ce n’est pas la lecture que le ministre Aurélien Agbénonci fait des évènements que vivent les Béninois depuis quelques jours. « Ce pays n’est pas en crise. Il n’y a pas de situation insurrectionnelle. Il y a des problèmes liés à l’élection que nous essayons de régler », a déclaré le ministre Aurélien Agbénonci devant les diplomates accrédités au Bénin au lendemain des évènements malheureux de Cadjehoun. Pour lui, le Bénin n’est pas en crise. C’est presque la même position de son collègue de l’Interieur interviewé la semaine écoulée par la Radio France Internationale. Selon lui, les forces de l’ordre n’étaient intervenues que pour encadrer une manifestation non déclarée et pour empêcher les actes de vandalisme. Seulement, il a au moins reconnu l’usage d’armes létales et des actes de certaines forces de l’ordre contrairement à la consigne donnée. Et s’il y a usage d’armes, on ne vit donc plus dans un pays normal. Ce qui n’est pas le cas du ministre Agbénonci qui a délibérément choisi la stratégie de la dénégation. Il nie qu’il y a une situation de crise au Bénin. Pour lui, les personnes tuées n’ont aucune importance. Mais il parcourt certains États africains pour discuter de la situation nationale avec certains Chefs d’État. Le discours diplomatique qu’il tient cache mal les tristes événements de Cadjehoun déplorés par le monde entier. Et son empressement de convaincre la Guinée-Equatoriale et le Congo Brazzaville dans la semaine où les drames ont été enregistrés montre que les autorités béninoises sont en difficulté et veulent bien soigner leurs images. Aurélien Agbénonci soutient à travers son discours un Bénin encore démocratique, mais ses faits et gestes démontrent tout le contraire. Le Bénin est bien sur une piste glissante. Et il multiplie les sorties pour cacher les problèmes du pays. L’ancien fonctionnaire international sait peut-être très bien qu’il aura du mal à convaincre les diplomates et la communauté internationale. Évidemment, ce rôle est bien difficile dans un Bénin qui s’éloigne de plus en plus des normes démocratiques. Il faut sauver ce ministre des Affaires étrangères qui défend peut-être malgré lui un gouvernement très critiqué par la population.