Candide Azannaï ne se retrouve pas dans les allégations tendant à réduire l’objet de la résistance post-électorale aux rivalités entre deux acteurs politiques béninois. Le président du parti Restaurer l’espoir (Re) persiste et signe, l’objet de la résistance reste et demeure le refus de confisquer le pouvoir législatif et l’exigence d’élections législatives inclusives. Il a tenu à le marteler au cours d’un entretien avec les hommes des médias, tenu au siège du parti à Cotonou, hier mardi 7 mai 2019.
Candide Azannaï a entamé ses propos par un hommage aux victimes des événements des 28 avril, 1er et 2 mai derniers : « Devant la mémoire de ces victimes innocentes, c’est un sentiment de honte et de révolte qui m’anime », a-t-il déclaré. Il réclame donc justice, sanction et célébration du sacrifice de ces illustres martyrs de la démocratie et de la liberté.
Dissocier l’objet de la résistance des rivalités politiques
Candide Azannaï exige la dissociation de l’objet de la résistance populaire nationale, des rivalités entre deux acteurs politiques béninois. A l’en croire, il s’observe des tentatives de divertissement de la résistance et de glissement de son objectif premier. « L’objet de la résistance n’est pas une rivalité ancienne entre acteurs politiques », laissera-t-il entendre. Et de poursuivre : « Le but de la résistance est de faire échec au coup d’Etat que colporte actuellement le président Talon, avec le recours manipulé à certains responsables des forces de sécurité publique et de l’armée ». Selon ses propos, l’objet de la résistance reste entier : « Talon ayant échoué, ne veut pas que nous-nous concentrions sur l’objet de la résistance, il va provoquer un autre sur les rivalités et querelles anciennes et tente de tourner la résistance vers cet objet. Il ne réussira pas, nous n’allons pas nous laisser distraire. La résistance ne se résume pas aux querelles entre telle ou telle personne, mais la résistance a pour objet le refus de confisquer le pouvoir législatif. Notre objet de départ, c’est l’exigence d’élections législatives inclusives », clarifiera-t-il. Pour Azannaï, la résistance tient sa double légitimité du résultat de la sanction du peuple le 28 avril dernier et de la nécessité de soulèvement contre l’intrusion de certains militaires dans la vie politique au point de faire le commerce de la terreur pour faire taire : « Il faut donc exclure de ces légitimités les provocations du 1er mai et du 2 mai. Dans les plans construits par l’opposition, nous n’avons jamais prévu les événements du 1er. Si Patrice Talon n’avait pas voulu distraire tout le monde en allant assiéger la maison de l’autre, il n’y aurait pas eu les événements du 1er, ni du 2. Ce ne sont pas nos programmes ou projets. Tout ce qui a été fait le 1er et le 2, c’est un complot de Patrice Talon et des gens de la Rupture, ce n’est pas nous. Nous, nous voulons manifester les mains nues, avec le drapeau du Bénin, avec les fanfares, et avec des écharpes blanches, nous n’avons pas d’armes », a-t-il tenu à rectifier. Il exhorte donc la population à maintenir le cap. « Nous sommes aujourd’hui, nous les résistants, plus de 90% de la population, Patrice Talon et la Rupture pèsent moins de 5% de la population », conclura-t-il.