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Concertation à Djougou face aux violences post-électorales: Le Nord lance un grand appel à la paix

Publié le vendredi 10 mai 2019  |  l’évenement précis
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© Autre presse par DR
Le statut de Hubert Maga a Parakou
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En présence de plusieurs ministres du gouvernement, de plusieurs maires et élus locaux des quatre départements du Nord, à savoir, Alibori, Atacora, Borgou et Donga, un grand appel à la préservation de la paix sur l’ensemble du territoire national a été lancé hier dans la ville de Djougou. La rencontre s’est tenue à l’Ecole nationale des instituteurs basée dans cette commune et a reçu l’adhésion de 25 des 27 maires du Nord et de la quasi-totalité des conseillers communaux, qui étaient d’ailleurs présents. Dans la déclaration lue à l’occasion, les initiateurs de cet appel à la paix condamnent fermement les violences électorales enregistrées à l’occasion des législatives de 2019 et exigent que le Gouvernement retrouve les auteurs et complices de ces actes, et les punisse conformément aux Lois et Règlements de la République. Ils mettent par ailleurs en garde, contre toutes nouvelles velléités de violence relatives à ces élections qui dans l’ensemble se sont déroulées, selon eux, dans la paix en dehors de quelques localités des cinq communes touchées sur les soixante-dix-sept (77). Ils appellent aussi les populations des quatre départements du Septentrion en particulier et du Bénin en général au Calme, à la tolérance et à la vigilance. Ils exhortent également les différentes catégories socioprofessionnelles, confessionnelles, coutumières et les leaders politiques de tout bord à œuvrer pour la culture de la Paix et du Dialogue.

Le ministre de l’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, a conduit la délégation gouvernementale à cette rencontre. « C’est un héritage que la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de février 1990, nous a légué et qu’en aucun cas, nous ne devrons sacrifier» a-t-il affirmé, entre autres, se refusant de croire que le peuple béninois, connu dans le monde pour sa légendaire tolérance, soit devenu si subitement, une terre où la peur et la violence ont pris le dessus. « L’appel à la paix de Djougou est un exemple par excellence de ce que nous devons plus que jamais privilégier la voie du dialogue. Je n’aurai donc pas les mots assez forts pour saluer votre belle initiative et reconnaitre publiquement la pertinence de votre démarche » a-t-il aussi dit. « L’appel de Djougou doit être un début et non une fin. Elle ne doit pas s’arrêter ici. C’est pourquoi, je veux au nom du Gouvernement vous investir de la mission de porter le présent message de paix à nos compatriotes des quatre coins du pays ; du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, dans chaque commune et dans chaque arrondissement. Personne, mieux que vous, ne peut leur passer ce message. Vous devez utiliser la proximité que vous entretenez avec eux pour les sensibiliser davantage. Je compte sur vous, le Gouvernement compte sur vous, et la République vous sera reconnaissante. » a également laissé entendre Abdoulaye Bio Tchané.

Déclaration

Préambule

Préoccupés par la situation politique que traverse notre pays, la République du Benin depuis quelques semaines, et les conséquences graves d’une lecture biaisée des faits sur la paix et l’unité nationale par une frange de la population.

Nous, élus communaux et municipaux venus des communes des quatre départements Atacora/DongaetBorgou/Alibori soutenant l’action du Gouvernement avons décidé de nous retrouver pour échanger en vue d’apporter notre contribution à la résolution définitive de ce problème.

A l’issue des échanges empreints de responsabilité, et après avoir écouté l’éclairage par des autorités conviées à cette séance sur des faits,

Nous tenons à rendre public ce qui suit :

Nous,

– maires des vingt-cinq communes sur vingt-sept du Septentrion,

– conseillers municipaux et communaux venus des vingt-sept communes de nos quatre départements,

Réunis à Djougou ce jour jeudi 09 mai 2019, avons échangé sur les élections législatives tenues le 28 avril 2019 dans notre pays.

Nous avons confronté nos expériences vécues ces derniers temps dans nos localités, et questionné des autorités politico-administratives de haut niveau conviées à cette séance.

L’examen des faits rapportés au cours de cette séance révèle des préoccupations de menaces graves sur la paix et l’unité nationale qui interpellent le Gouvernement et chacun des citoyens béninois pour des prises de positions claires et responsables.

LES FAITS
Du 26 au 28 avril 2019, toutes nos communes ont été sillonnées par quelques groupes politiques pour prôner la guerre et menacer les populations qui oseraient sortir de leur maison pour aller voter. Malgré les efforts de sensibilisation et de dénonciation de ces actes d’incivisme, la peur et l’incertitude sur la tenue effective des élections ont gagné une grande partie de la population.
La destruction, la veille des élections, des urnes des arrondissements d’Alafiarou et de Tchatchou (commune de Tchaourou) a été le 1er signal déclencheur des séries de violences électorales. Dans la même commune, des maisons et autres biens appartenant à des personnes proches de la mouvance présidentielle ont été saccagés et incendiés par des groupes rassurés par l’apparent laisser-faire et l’impunité des instigateurs connus comme meneurs intouchables de l’opposition.
Le 28 avril, jour des élections, dans plusieurs localités (Tchaourou, Savè, Bantè, Parakou et Manigri), des groupes brandissant diverses armes ont interrompu le processus électoral et saccagé des urnes.
Au lendemain des élections, un groupuscule venu d’ailleurs a mené une expédition avec pour objectif de brûler l’usined’égrenage de coton de Kandi. A défaut d’y arriver, ils ont néanmoins pu mettre le feu à des tonnes de balles de coton.
A Cadjehoun dans la ville de Cotonou, dès le retour de Tchaourou de l’ancien Président Boni Yayi, une émeute s’est développée autour de son domicile après son appel public à la révolte générale. De nombreux biens ont été par la suite incendiés vandalisés et détruits. Des forces de l’ordre ont même été attaquées.
De nombreuses autres actions de violence seraient planifiées les jours à venir, en réponse à l’appel des anciens Présidents Yayi et Soglo.
DES ASPECTS PREOCCUPANTS
En examinant les faits ainsi énumérés, certaines préoccupations ont retenu notre attention :

1- le point de départ des violences avant et pendant le scrutin est Tchaourou. Tout s’est déroulé dans cette localité pendant le séjour de l’ancien Président Boni Yayi. La maison et les véhicules incendiés de l’honorable Bagoudou étaient à quelques mètres de son domicile. Et tous les incendies enregistrés ce jour l’ont été dans l’arrondissement central de Tchaourou.

2-la grande majorité des badauds qui ont affronté les forces de sécurité à Cotonou est venue des collines et du Sud Borgou. Il est fait état d’un grand nombre d’étrangers parmi ces badauds.

3- la violence électoralenotée pendant la période suit la trajectoire de séjour de l’ancienprésident Yayi Boni, rappelant sa fameuse promesse de faire venir « les siens » pour affronter les autres.

DES POSITIONS PRISES
Au terme de nos analyses, nous, maires, élus communaux, municipaux et locaux, réunis à Djougou ce jour 9 mai 2019 :

Condamnons fermement les violences électorales enregistrées à l’occasion des législatives de 2019.
Exigeons que le Gouvernement retrouve les auteurs et complices de ces actes, et les punisse conformémentaux Lois et Règlements de la République. C’est la seule condition pour éviter d’ériger en règle, le vandalisme comme mode d’expression politique et de contestation.
Soutenons le Gouvernementet le Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Patrice Talon, garant du respect de la loi, de la protection des personnes et des biens,dans la fermeté du traitement de ces actes de vandalisme.
Saluons le peuple béninois notamment ceux qui ont refusé de s’associer à la violence et à la haine initiées et planifiées par certains politiciens.
Rendons hommage à tous les citoyens qui n’ont pas cédé aux intoxications, aux menaces et intimidations pour aller voter le 28 avril 2019.
Mettons en garde contre toutes nouvelles velléités de violence relatives à ces élections qui dans l’ensemble se sont déroulées dans la paix en dehors de quelques localités des cinq communes touchées sur les soixante-dix-sept (77).
Appelons les populations des quatre départements du Septentrion en particulier et du Bénin en général au Calme, à la tolérance et à la vigilance.
Exhortons les différentes catégories socio-professionnelles, confessionnelles, coutumières et les leaders politiques de tout bord à œuvrer pour la culture de la PAIX et du DIALOGUE.
Réitérons enfin, notresoutien ferme aux actions du Président de la République son excellence Patrice TALON et de son Gouvernement.

Fait à Djougou, le 09 mai 2019
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