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Art et Culture

Tourisme au Bénin: Le gouvernement apaise et rassure : La Pendjari est sécurisée…

Publié le lundi 13 mai 2019  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le parc national de la Pendjari
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Le décès du guide de tourisme Fiacre Gbédji, l’enlèvement de deux touristes français (désormais retrouvés) ne constitueront en rien des éléments de démotivation quant à l’ambition du gouvernement béninois de faire du parc de la Pendjari une réserve de premier choix dans l’offre touristique et un fleuron qui drainera des touristes du monde entier. Jeudi 9 et vendredi 10 mai derniers, une délégation du gouvernement est allée rassurer guides de tourisme, élus locaux, populations, travailleurs et gestionnaires de la Pendjari, et promis des diligences pour plus de sécurité.

Le gouvernement a dépêché, jeudi 9 et vendredi 10 mai derniers dans certaines localités du septentrion et au parc Pendjari, une délégation pour rassurer les populations et les élus locaux suite aux évènements douloureux du 1er mai dernier dans ledit parc et leur apporter toute l’assurance qu’il faut quant à leur quiétude. En dehors du ministre en charge du Tourisme, Oswald Homeky, le directeur général des Eaux, Forêts et Chasse, le chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, le directeur de l’Agence nationale des patrimoines et du tourisme (Anpt) … étaient aussi de la partie.
Première escale, le domicile du guide décédé Fiacre Gbédji. Les envoyés du chef de l’Etat ont échangé avec sa famille. Ils sont allés rencontrer les proches et parents du disparu pour leur témoigner toute la compassion du gouvernement.
Cap sera ensuite mis sur la préfecture de Natitingou. Là, les émissaires du chef de l’Etat avaient rendez-vous avec l’autre famille du guide décédé : sa famille professionnelle. Encore sous le choc, les membres de l’Union des guides et transporteurs de touristes de la destination Pendjari sont venus écouter le message d’apaisement du gouvernement et en ont profité pour formuler quelques doléances. Adamou Akpana, président de l’Union et porte-parole a, à l’occasion, indiqué que le parc ne présentait pas un risque pour leur activité et pour eux. Mais, à la suite de l’incident qui a coûté la vie à l’un des leurs, il préconise que les moyens et le dispositif sécuritaire soient densifiés et intensifiés pour les mettre à l’abri du pire. Une série de propositions a été faite par ce dernier pour que la circulation des touristes et guides à l’intérieur du parc se passe dans les meilleures conditions. En réponse à ses suggestions, le ministre Oswald Homeky et le directeur général de l’Anpt, à la suite du préfet de l’Atacora Déré Chabi Nah, apaisent. D’importantes dispositions sécuritaires ont été prises, mais elles seront densifiées à la lumière des ambitions du gouvernement, des suggestions des guides et de la réalité sécuritaire dans le parc.
« Perdre l’un des meilleurs guides en ce moment où nous faisons du tourisme un pilier du programme d’action du gouvernement est une perte énorme », a indiqué le ministre. « Des dispositions ont été prises pour éviter cela. La menace existait depuis et nous nous sommes employés à garder le danger loin de nous. Nous avons une moyenne de 6000 à 7000 touristes sans anicroche, mais ce malheureux incident prouve à quel point on doit renforcer davantage la sécurité. Nous déploierons un dispositif que je ne dévoilerai pas », assure-t-il, ensuite.

Les assurances du gouvernement

De Natitingou, la délégation se rend à Tanguiéta. Elle devrait tenir une séance de travail avec les élus communaux, les sages et notables des régions environnantes du parc pour les aider à faire tomber la psychose que certains tentent de ventiler au sein de l’opinion. Au nom de ces élus, Mouhamed Ikoukomon, chef d’arrondissement central de Tanguiéta, a fait part à la délégation de l’état d’esprit des populations depuis ce drame. A l’en croire, il y a une certaine peur et une certaine psychose que des esprits mal intentionnés s’activent à amplifier. Mais le gouvernement, à travers le ministre en charge du Tourisme s’est voulu rassurant. Cela n’arrivera plus, a apaisé le ministre qui a expliqué aux élus que des moyens complémentaires seront déployés pour assurer la sécurité de tous.
La délégation conduite par le ministre en charge du Tourisme a aussi rencontré le personnel du parc et sa direction. Plus qu’une simple rencontre d’échanges, cette séance tripartite a pris l’allure d’un cours de motivation conduit par le ministre Oswald Homeky. Il est allé doper le moral à la troupe Apn (African Parks Network), l’incitant à transformer sa douleur en énergie pour faire davantage de ce parc, le fleuron du tourisme béninois. « Nous avons perdu un de nos meilleurs soldats. L’une des meilleures manières de lui rendre hommage est de faire en sorte que ce qu’il a vu et ce dont il a rêvé de son vivant, nous puissions le lui offrir et cela, ce n’est pas en nous décourageant », a expliqué le ministre au personnel du parc. Il a surtout soutenu, devant ce personnel visiblement encore sous le choc depuis le décès du guide Fiacre Gbédji, combien le gouvernement est fier du travail abattu par l’Apn et son équipe.
« C’est un élément de grande fierté », lance-t-il, réitérant à nouveau la compassion du gouvernement suite à ce drame.
« Cet événement malheureux est pour nous l’occasion, une fois que nous avons fait le deuil, de renforcer le dispositif et de faire en sorte que plus jamais ce genre d’incident n’arrive », s’est aussi engagé le ministre en charge du Tourisme. Pour lui, il faudra maintenant anticiper car « l’une des meilleures façons de se défendre, c’est d’empêcher que le danger ne survienne ». A mesure que ce message de motivation gagnait en intensité, on pouvait voir les visages de ses vis-à-vis, fermés, crispés et abattus entre temps, se détendre petitement au point de laisser échapper de petits sourires et par moments des applaudissements. En effet, les travailleurs du parc ont surtout applaudi à l’annonce du ministre Oswald Homeky indiquant que le gouvernement va densifier le dispositif sécuritaire.
« Nous allons intensifier les moyens pour la sécurisation du parc pour qu’il y ait plus de sérénité et de sécurité. Ce parc est un joyau, une merveille de Dieu. Notre volonté d’en faire un joyau de l’offre touristique est une volonté inébranlable. Rien ne nous empêchera. L’intégrité dans ce parc et autour de ce parc sera toujours défendue. Nous avons pris la mesure des choses. Trouvez l’énergie pour transcender ce qui nous est arrivé », exhorte le ministre. Aussi, leur fait-il cette adresse non moins importante : « 7000 personnes sont passées par ici sans le moindre problème. Cet incident ne doit pas nous faire oublier tous les succès que nous avons eus. Il doit être pour nous l’occasion de repenser notre dispositif, de voir les failles et de dire plus jamais on aura ça », avant de conclure que « cet incident doit nous amener à plus d’engagement ».

« Il va beaucoup nous manquer, c’est l’un des meilleurs »

Lorsque James Terjanian, directeur du complexe de la Pendjari parle du regretté Fiacre Gbédji, c’est d’une voix enrouée et une émotion difficilement contenue. Pour lui, le guide tragiquement arraché à la vie le 1er mai dernier était l’un des meilleurs que le parc ait connus. Abnégation, sérieux, rigueur, exemplarité… Les mots pour peindre l’homme et son comportement sont multiples sans pour autant varier d’une bouche à une autre. « Il est d’une sympathie sans pareille », commente l’un des serveurs de l’hôtel Pendjari. Pour les autres employés du parc, la joie de vivre du de cujus et son enthousiasme à faire visiter le parc sont des éléments qui le font regretter davantage.
Dans la famille du défunt, les mêmes regrets. « Grâce à lui des centaines de touristes de toutes les nationalités défilaient dans cette maison », confie au ministre Oswald Homeky l’un des frères du défunt, le visage perdu. Au bord des larmes, Alexandre Gbédji exprime combien douloureuse est cette perte pour sa famille. Déré Chabi Nah, préfet de l’Atacora, membre de la délégation va elle aussi exprimer la compassion de son administration pour ce drame qui vient porter un coup dur à la corporation des guides de tourisme. « Cet événement malheureux nous attriste profondément. Nous sommes de cœur avec vous », appuie le ministre. Pour lui, la meilleure manière d’honorer Fiacre Gbédji est de travailler à hisser le parc à un niveau très élevé.

Josué F. MEHOUENOU
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