Annoncés disparus depuis le 1er mai 2019, les deux touristes français enlevés au Parc national de Pendjari par des ravisseurs ont été finalement libérés à l’issue d’une opération militaire qui aura coûté la vie à deux militaires français. Faut-il le rappeler, au moment de leur enlèvement par des ravisseurs dont l’identité n’a toujours pas été révélée, le guide touristique, un béninois, avait été assassiné. Une situation qui, très tôt, a crée la psychose au niveau des populations locales et probablement des touristes étrangers. Des recherches conjointes menées par l’armée française et celle béninoise ont permis alors, au grand soulagement des deux parties, à la libération de quatre otages dont les deux touristes enlevés au Parc de la Pendjari. Dans un communiqué rendu public vendredi, 10 mai 2019, le Palais de l’Elysée s’est réjoui de la libération des otages tout en rendant un hommage aux forces armées ayant pris part à l’opération. « Le Président de la République se félicite de la libération de quatre otages au Sahel dont nos deux compatriotes… enlevés le 1er mai dernier au Bénin. Il s’associe au soulagement de leurs familles à l’occasion de leur prochain retour en France. Outre les deux otages français, une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne ont également été libérées » lit-on dans le communiqué du gouvernement français qui précise les conditions de libération des otages. « Cette libération a pu être obtenue grâce à une opération militaire, conduite par les forces françaises dans la nuit du jeudi à vendredi, au nord du Burkina-Faso. Au cours de celle-ci, deux militaires ont trouvé la mort au combat…tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales. Le Président de la République tient à feliciter les armées françaises pour la libération de ces otages…Il s’incline avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires qui ont donné leur vie pour sauver celles de nos concitoyens », précise ledit communiqué. Le gouvernement français a aussi témoigné toute sa gratitude aux parties béninoises et burkinabé pour la parfaite coopération dans la réussite de cette opération. Une nouvelle qui vient comme un soulagement. Seulement, le tourisme béninois a pris un sérieux coup et pourrait encore traverser des moments sombres. En effet, pour beaucoup, la libération des deux touristes français n’écarte pas définitivement la menace au niveau du parc de la Pendjari notamment en raison de sa situation géographique. Le Bénin, considéré comme un pays éminemment touristique de par ses multitudes sites, sa faune, sa flore et son histoire, a entrepris depuis peu, des actions fortes pour se révéler au monde et devenir une destination de premier choix. Occupant une place de choix dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag) et considéré comme un véritable pôle de croissance, de développement économique, le tourisme béninois vit sûrement un tournant non souhaitable de son éclosion. Malgré sa réhabilitation grâce au partenariat liant le gouvernement béninois à African Parks, le Parc national de la Pendjari, l’une des plus grandes réserves protégées restantes en Afrique de l’ouest et centrale, fait face à des menaces et, il faudra impérativement prendre des mesures draconiennes pour les écarter afin de redonner plus de confiance aux touristes étrangers. A cet effet, il importe de se demander ce que devient le partenariat de 23 millions de dollars Us annoncé en janvier 2018 pour protéger le parc avec des partenaires clés, notamment la Wyss Foundation, National Geographic, la Wildcat Foundation.
Trois otages déjà en France…
« Trois des quatre ex-otages libérés au Burkina-Faso par les forces spéciales françaises ont été accueillis samedi soir en France par le chef de l’Etat au cours d’une arrivée très sobre. Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, les deux français libérés dans la nuit du 9 au 10 mai par les forces spéciales françaises dans le nord du Burkina-Faso, sont rentrés en France. L’avion de la République française qui les ramenait du Burkina-Faso a atterri sur la base militaire de Villacoublay au sud de Paris samedi 11 mai peu avant 18h. Les deux hommes, libérés en compagnie d’une Américaine et d’une Sud-Coréenne – cette dernière est apparue avec eux, nous ne savons rien de l’Américaine – ont été accueillis par le chef de l’Etat Emmanuel Macron. Le président, accompagné des ministres des Affaires étrangères et des armées, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, et par le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, a échangé quelques mots avec les otages, mais n’a pas pris la parole publiquement. L’ambassadeur de la Corée du Sud était également présent » précise une source.