Après le drame survenu dans le parc animalier de la Pendjari, à savoir l’enlèvement des deux touristes français et l’assassinat du guide béninois, le 1er mai dernier, le Ministre du tourisme de la culture et des sports, Oswald Homéky a effectué une visite sur les lieux dans la perspective d’échanger avec les responsables d’African Park Network, l’Ong qui a la charge d’assurer la gestion et la valorisation du parc depuis 2017. Aussi a-t-il entrepris un échange avec les guides du parc qui sont encore dans la chaleur de la disparition de leur collègue. Au cours de ce déplacement, l’autorité ministérielle, après avoir salué le travail de l’Ong African Park Network, rassure les touristes, puisqu’a-t-elle estimé, la sécurité du Parc sera renforcée.
Et c’est là la grosse crainte…
Le renforcement des mesures sécuritaires du parc suppose le gonflement de l’effectif des hommes formés à cet effet. S’il en est ainsi, on perd complètement de vue le fait que ce parc animalier, comme tout autre, est un espace naturel où les espèces qui s’y trouvent n’admettent facilement la présence d’homme. Etant entendu qu’elles sont dans leur monde et que la présence des quelques hommes qui s’y trouvent en permanence constitue déjà une intrusion gênante pour elles. Le deuxième élément qui renforce l’inquiétude et qui présage un horizon pas très reluisant pour le parc est le surnombre d’hommes qui va l’envahir bientôt en terme de prise de dispositions sécuritaires. Est-on certain que le parc ne deviendra pas désertique à cause de la forte présence humaine peut être armée ? A-t-on la garantie que ce renforcement de mesure permettrait véritablement d’assurer une sécurité complète sans le risque de complicité dans le renforcement du braconnage ? Quelle est le type de mains d’œuvres qui serait employé à cet effet ? Ce sont là quelques paramètres à explorer avant de mettre en branle la machine sécuritaire qui n’affaiblira que davantage la visibilité du parc dont l’image a déjà pris un coup sérieux à la suite de cet événement lugubre qui s’y est produit il y a peu. Des expertises sérieuses doivent être consultées aux fins de mieux relancer ce vivier du tourisme dans lequel des millions de francs cfa du contribuable béninois sont déjà engloutis.