A l’avènement de l’Union fait la Nation (Un), 1er grand regroupement politique de l’opposition à l’ère du renouveau démocratique, le 12 mars 2008 au Stade de l’amitié, nombreux sont les Béninois à saluer cette initiative pour le moins louable. Seulement, près de six ans après, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Car, les responsables de ce conglomérat politique peinent à se sortir d’affaire devant le pouvoir en place qui donne pourtant assez d’éléments fragilisant aux mains des ténors de l’Un restés hypnotisés. Et comment ?
Il ne se passe pratiquement plus de jours sans que des Béninois ne trouvent à redire sur la gouvernance du pouvoir en place. Mais, les acteurs politiques qui sont constitutionnellement établis à animer la vie politique n’en font pas leur préoccupation à l’image des responsables de l’Union fait la Nation (Un). Et pourtant ce « consortium politique » est un regroupement des plus grands partis politiques que sont le Psd de Bruno Amoussou, le Madep de Séfou Fagbohoun, Force Clé de Lazare Chacha Sèhouèto et le Mds du bouillant Sacca Ficara de la Vallée de l’Ouémé dont les rares déclarations donnent du tournis à Yayi Boni. Signalons qu’au départ l’Un avait aussi comme membres le Prd de Adrien Houngbédji et la Rb de Léhady Soglo qui au lendemain des élections de 2011 ont pris armes et bagages pour élire domicile à la mouvance présidentielle avec son cortège de supplice que lui fait subir aujourd’hui le « Baron d’Ararouna » en la dépouillant de ses députés à l’Assemblée nationale. Parlant précisément de ce qui reste aujourd’hui de l’Un, on se demande si ses responsables sont fiers d’eux-mêmes au regard de leurs prestations sur l’échiquier politique national. Quand on leur demande ce qu’ils font pour mieux animer la vie politique, ils se refugient très rapidement sous le fallacieux prétexte qu’ils sont muselés par le prince au pouvoir qui ne leur permettrait pas d’avoir accès aux médias publics. Est-ce que cette argutie suffit pour justifier leur posture à laisser toujours le terrain aux militants des Fcbe et compagnies qui ne manquent pas d’occasion de nous ennuyer à longueur de semaine et surtout de week-end à travers nos petits écrans qu’ils prennent d’assaut tels des charognards en quête de viandes pourries.
Les responsables de l’Un doivent sortir de leur torpeur et surtout du bras de Morphée pour se prendre au sérieux par rapport aux grands enjeux qui attendent le pays dans les prochains mois à commencer par la correction de la Lépi, les Communales et Municipales en 2014 qui seront suivies par les Législatives en 2015 puis la Présidentielle de 2016. Comme quoi, pour une première fois sous le renouveau démocratique, le peuple béninois n’aura pas de répit pendant trois bonnes années où il sera sollicité pour aller désigner ses différents dirigeants.
Même cause, même effet…
Si en 2011, l’Un, qui portait les espoirs de beaucoup de Béninois, a perdu les élections, c’est bien parce qu’elle a manqué de stratégie et de management politique dans la conquête du pouvoir. Ses responsables ont, en son temps, péché par le mot d’ordre à la limite suranné qu’ils avaient donné à leurs militants de ne pas aller se faire inscrire sur la liste électorale alors que Yayi Boni lui, avait bien sa stratégie pour les contourner et les dribler comme le fait un bon animal politique. Si nous étions au Nigeria, on dirait que Yayi leur a mis le « bintoua » pour les enculer sans vaseline !!! Conséquence : ils n’avaient que leurs yeux pour pleurnicher. Puis, le plaisantin qu’ils avaient comme candidat s’est aventuré à déclarer qu’il était l’élu sorti des urnes. On a vu à ses côtés le renard de Djakotomey et le « man agbada » de Houawé vociférer dans le désert sans que le K.O. de triste mémoire n’eusse connu un autre sort. C’est passé comme une lettre à la poste.
C’est cette posture de nonchalance et d’endormissement nuisible que la dépouille qui reste encore aujourd’hui de l’Un cultive en n’investissant pas l’arène politique comme cela se doit pour pouvoir quadriller le terrain en perspective des joutes électorales. Non, ils se contentent d’aller faire une balade de santé dans la ville de Kétou pour un soi-disant, journées parlementaires de l’Un d’où n’ont sorti que des déclarations contre productives qui n’ébranlent nullement Yayi Boni et son équipe qui se coulent douce au sommet de l’Etat. Si les responsables de l’Un pouvaient savoir que ce n’est pas de cela qu’ont besoin leurs militants et sympathisants, ils comprendront qu’il faut rapidement changer de fusils d’épaule pour investir totalement le champ politique. Sinon comment comprendre qu’à environ deux années de la fin du mandat du prince qui nous dirige aujourd’hui, il est pratiquement impossible aux Béninois de savoir qui parmi les responsables de l’Un peut potentiellement porter l’étendard de leur regroupement politique à l’élection présidentielle de mars 2016. Personne. Nothing, diront les Anglais !
L’immobilisme ambiant
Apparemment, nous observons que l’Un fait du surplace. Et il est connu de tous que celui qui fait du surplace n’avance pas. Car, il prend toujours du recul par rapport aux autres qui sont devant lui et bougent chaque jour tel que le font les sbires des Fcbe et compagnies. On dirait, qu’ils se complaisent dans le dilatoire qui n’a jamais payé en politique. Ainsi, la tête engoncée dans leur sommeil comme les responsables de l’Un en ont l’habitude, ils auront, une fois encore trahi l’espoir qu’un grand nombre de Béninois placeraient en eux pour trouver un joker idéal qui barrera la route à tout ce qui est Fcbe ou en serait issu pour prétendre nous gouverner encore dès 2016. Sur ce, ils n’ont qu’à emprunter une conduite si chère à Malik Gomina qui ne se lasse jamais de dire "qu’il n’y a pas de honte à copier ce qui est bon ". Pour ce faire, les responsables de l’Un auront tout à gagner en allant demander au vieux Tévos, actuellement au repos, comment il a pu manœuvrer pour réussir à chasser Nicéphore Soglo du pouvoir en 1996 par l’animation d’une opposition très engagée au Parlement ?
Certainement que s’ils mettent en œuvre ses enseignements, ils parviendront à ébranler voire secouer le régime actuel aux méthodes de gestion dévoyée et dangereuse pour le tissu économique national.