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Huitième législature: Les femmes : le statu quo

Publié le jeudi 16 mai 2019  |  La Nation
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© aCotonou.com par DR
Les députés
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La huitième législature place les femmes bien loin du compte du défi de la représentativité de la gent féminine. Au nombre des 83 députés qui vont être installés ce jeudi 16 mai au Palais des gouverneurs, seulement six sont des femmes.

Le taux de représentativité des femmes à l’hémicycle ne s’améliore pas. Six entrées pour le compte de la nouvelle législature contre sept pour celle sortante. La huitième législature n’est pas moins misogyne que celle précédente. La nouvelle configuration présente un taux de représentativité de 7,22%, contre environ 9% pour la septième mandature. Un recul donc pour la gent féminine.
Les six femmes qui seront présentes ce jeudi 16 mai à l’Assemblée nationale, ont pour noms Romarique Sèdami Médégan Fagla, Rosine Dagniho, Mariama Baba Moussa, Eugénie Chantal Ahyi, Awaou Emiola Bissiriou et Sofiath Shanou.
Quoique l’Assemblée nationale ait enregistré de nouvelles figures, la gent féminine n’a aucune raison de se réjouir au regard de son faible taux de reprsentativité et des défis de l’heure en matière de promotion de la femme et du genre.
Cette présence à peine visible devrait faire davantage réfléchir les féministes qui appellent de tous leurs vœux, l’égalité des chances pour les femmes dans toutes les instances de prise de décisions.
Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau au Bénin. Le pays s’est habitué à ce faible pourcentage depuis l’avènement du renouveau démocratique où la représentativité des femmes évolue en dents de scie.
En 29 ans de démocratie, le pourcentage de femmes élues n’a jamais franchi le cap des 15%. Il a varié entre 6,25 et 12,19%. La première législature (1991 à 1995) avait enregistré quatre femmes députées contre 60 hommes, soit 6,25%. La deuxième mandature a ramené la barre à 12.19%, soit dix femmes sur un total de 82 élus. Au cours des troisième et quatrième mandatures, ce pourcentage a chuté à 7.22%, soit six femmes députées sur un total de 83 élus. La législature de 2011 à 2015, n’a connu que huit femmes élues sur 83 députés, soit 9.63%. Idem pour celle de 2015 à 2019.
Ainsi, depuis 1990, l’effectif numérique infime des femmes au sein des institutions est resté ‘’la norme’’ et le pays s’en accommode.
Ce faible pourcentage se révèle comme une gangrène qui reste collée à la peau des femmes et dont elles manquent d’astuces pour s’en débarrasser.
D’aucuns diront qu’elles ne méritent pas mieux, compte tenu du manque de solidarité entre elles-mêmes. A raison peut-être. Mais quand on observe l’activisme qui les a guidées durant le processus électoral, il y a lieu de s’attarder sur leur sort.

A qui la faute?

La dette de la représentativité des femmes n’incombe à aucun gouvernement si ce n’est à la gent féminine elle-même. Dans un élan d’ensemble, elles devraient asseoir dès à présent des stratégies pour mieux influencer les choix lors des prochaines joutes électorales. Les femmes qui veulent faire la politique doivent donc se bâtir une cote de popularité et surtout retenir l’attention des comités d’arbitrage en se faisant remarquer positivement.
En juillet 2018, des parlementaires proches du président Patrice Talon avaient introduit à l’Assemblée nationale, une proposition d’amendement de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 avec trois points dont un sur l’amélioration de la représentativité des femmes. Mais cette proposition d’amendement n’a pas prospéré et le président de la République s’est opposé à la possibilité que lui offrait le vote des députés pour la soumettre à un référendum. Ce choix, loin d’être une mesure anticonstitutionnelle, était plutôt perçu comme une discrimination positive par certaines femmes, en l’occurrence celles de l’Union progressiste.
Aussi, les législatives du 28 avril 2019 étaient-elles une occasion rêvée pour améliorer les statistiques eu la matière. Mais, il n’en a pas été grand-chose à l’arrivée.
Le bout du tunnel semble encore bien loin. En attendant, les femmes doivent se contenter de ce faible pourcentage et faire plus d’efforts pour espérer la concrétisation d’un rêve qui peine à être comblé. Les municipales de 2020 permettront peut-être de redresser la pente si elles anticipent sur les défis.

Maryse ASSOGBADJO
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