La cérémonie d’installation a eu lieu. Fut-elle sobre ou peu solennelle ! Porto-Novo n’a pas connu d’échauffourées, ni de casses. Tout était calme. Il y avait plus de peur que de mal. L’impressionnant dispositif militaire autour de l’hémicycle et aux grands carrefours a-t-il dissuadé les plus incrédules contestataires qui menaçaient de perturber cette installation ? Ou c’est Dieu qui a agi dans les cœurs pour qu’il n’y ait le moindre affrontement, non seulement à Porto-Novo, mais ailleurs au Bénin ? Dans tous les cas, la journée de ce jeudi 16 mai, qui, ironie du sort, coïncidait avec la célébration de la Journée internationale de vivre ensemble dans la paix, restera marquée dans l’histoire politique du Bénin. Qu’ils soient considérés comme des « députés nommés ou pas », la dure réalité est qu’ils sont désormais les représentants du peuple béninois pour les quatre années à venir. Il y a eu un processus électoral, il y a eu sélection des dossiers de candidatures par la Cena, il y a eu une campagne électorale, il y a eu un vote, il y a eu une proclamation des résultats…. Puis enfin l’installation des nouveaux députés. Tout ceci en respect aux textes en vigueur, votés par l’assemblée nationale, quoique tous les députés n’en aient pas donné leur onction.
La démocratie béninoise s’en sort, en tout cas, gagnante, pour n’avoir pas été basculée dans une guerre civile tant crainte. Non, c’est fini maintenant. Les étapes les plus sensibles dans cette affaire des législatives ont été toutes franchises sans gros risques. Avec courage et détermination, les responsables en charge du suivi du processus électoral ont mené le navire au bout. Le peuple béninois n’en demande pas mieux. L’instabilité dans le pays reste sa préoccupation majeure, parce qu’au finish, ces querelles politiques incessantes autour des sièges électoraux et autres intérêts ne profitent qu’à ceux qui les nourrissent. Le béninois lambda cherche juste la tranquillité nécessaire pour vaquer à ses occupations quotidiennes, pour nourrir sa petite famille avec ses modestes revenus, espérant qu’un jour, les choses changent enfin et qu’il vive mieux.
Ces élections législatives 2019 avaient été considérées comme celles qui allaient conduire le Bénin dans le gouffre. Personne ne pouvait imaginer qu’à ce jour, le pays continuerait à tourner comme si de rien était. Avec toutes les menaces qui se proféraient à l’instar de celle incendiaire de l’ancien Chef de l’Etat, Boni Yayi qui a juré que Talon marchera sur son corps si ces élections se tenaient, bien de béninois voient venir une guerre inévitable, où le nord pourrait s’en prendre au sud avec des conséquences terribles pour l’avenir de ce pays. Mais rien de tout ceci n’y fit, même s’il faut déplorer les récents cas de vandalismes ayant occasionné, quatre morts à Cotonou et à Kandi. C’était prévisible que des incidents surviendraient, mais pas au point de créer le péril dans le pays.
Du reste, il faut rendre gloire à Dieu qui a su intervenir pour limiter les dégâts et empêcher que ce petit et pauvre pays d’Afrique de l’Ouest, toujours à la quête de son développement, ne devienne le terrain d’affrontements sanglants et meurtriers, comme un certain Rwanda ou encore un Libéria de triste mémoire, quelques années avant.