Offrir au moins un repas par jour aux enfants des écoles primaires. C’est le pari gagné par le gouvernement à travers l’introduction des cantines dans les établissements scolaires.
Financé conjointement par le budget national et la banque mondiale, le projet de la cantine scolaire a pour objectif d’améliorer la qualité de l’éducation au Bénin. Depuis sa mise en service , les résultats scolaires ont connu une nette amélioration dans plusieurs localités. Certains apprenants appelés à parcourir de longues distances par jour avant d’aller déjeuner, ont vu leur calvaire conjugués au passé. Aussi le taux de déscolarisation a t-il chuté drastiquement. C’est ce que confirme le témoignage de Basile Ossoté, Directeur de l’école primaire publique de Babazaoré, commune de Copargo.
«Fousseni Séibou savoure avidement son plat de riz. À huit ans, cet élève de cours d’initiation (CI) parcourt à pied, deux fois par jour, les onze kilomètres de piste qui relient son village de Kompari à celui de Babazaoré. Si la cantine n’existait pas, ce ne serait pas évident pour Fousseni et ses frères d’aller à l’école », a relaté le directeur de l’école avant d’ajouter: « Lorsqu’on n’avait pas de cantine, beaucoup d’enfants ne revenaient plus à l’école après avoir parcouru d’énormes distances pour rentrer déjeuner chez eux».
Pour Basile Ossoté, la cantine scolaire a contribué à améliorer les rendements scolaires de bon nombre d’enfants surtout dans la partie nord du Bénin. A l’en croire depuis l’avènement de la cantine, son l’école reçoit beaucoup plus d’enfants des villages voisins. Ceux-ci font partie des meilleurs élèves. Le taux d’abandon a nettement reculé depuis trois ans, a t-il confié.
Par ailleurs, une étude lancée par la banque mondiale en 2018, a révélé que la cantine scolaire permet de lutter contre les problèmes de pauvreté extrêmes de certaines familles, et contribue à améliorer l’indice de développement humain du Bénin qui se classe 127ème sur 157 pays.
« Le repas servi par la cantine apporte un minimum d’équilibre nutritionnel aux élèves et contribue à les maintenir en bonne santé, avec l’attention et la vitalité nécessaires pour suivre les cours », a expliqué Kassoumou Arouna, chef du service de l’alimentation scolaire à la direction départementale de l’enseignement maternel et primaire des départements de l’Atacora et de la Donga. A en croire ce dernier, il y a très peu de mortalité infantile liée à la malnutrition dans les écoles où les cantines sont implantées.
En confiant la préparation des repas à des fournisseurs locaux, le programme contribue également à stimuler l’économie de la collectivité. « Tout ce que les enfants mangent, provient des exploitations locales », a précisé Basile Ossoté.
Ces exploits confirment les résultats de l’évaluation d’impact du projet cantine scolaire, réalisée en juillet 2018. En effet, les études ont fait remarquer que le projet cantine scolaire a eu des effets positifs auprès des bénéficiaires. Ce succès éclatant a motivé le gouvernement à continuer de financer ledit projet après la clôture du programme FCB en avril 2018, en débloquant 3,4 milliards de francs CFA pour offrir des repas chauds aux élèves de 3179 écoles pendant l’année scolaire 2018-2019. «Un enfant bien nourri aura plus de chance de réussir à l’école et d’être en bonne santé et productif à l’âge adulte», a fait savoir Katrina Sharkey, représentante résidente de la Banque mondiale au Bénin.