Au sein de la Rupture, il y a les uns, et il y a les autres. On peut être deux partis siamois, tous se réclamant soutiens du même chef sans prétendre aux mêmes privilèges. La mise en place du bureau de l’Assemblée national vendredi dernier a fini par convaincre les plus sceptiques qu’à la table de la Rupture tous ne sont pas logés à la même enseigne. Crédité de 36 députés, le Bloc républicain s’est vu attribuer trois places dans le bureau. Là n’est pas encore le problème puisqu’arithmétiquement, il est minoritaire. Le problème c’est les postes qui leur ont été concédés. Tenez, tous les postes clés sont revenus à l’Union progressiste (Up), Président de l’Assemblée nationale, Premier vice-président et 1er questeur. Le Bloc républicain (Br) s’est contenté des postes de 2e vice-président, 2e questeur et 1er secrétaire parlementaire. Tous ceux qui connaissent le fonctionnement du Parlement béninois s’accorderont à dire que ce ne sont pas les postes les plus stratégiques. La présidence étant allée à l’Up, il fallait tout au moins concéder le poste de Premier vice-président au Br. C’est ce que voudrait la logique. On ne peut pas dire qu’il n’y a personne au sein du Bloc républicain pour occuper ce poste. Et si c’est une question d’équilibre régional, c’est au sein du Br que le Septentrion est fortement représenté. Mais ce n’est pas tout. Le poste de président de l’Assemblée national n’est pas le seul poste de président d’institution qui est revenu à un membre Up. Avant d’être député, ensuite Garde des sceaux puis aujourd’hui président de la Cour constitutionnel, Joseph Djogbénou était le président d’honneur du parti Alternative citoyenne, un parti qui s’est fondu dans l’Union progressiste. C’est-dire qu’en termes de promotion des membres des deux partis qui, aujourd’hui, animent la vie politique au Parlement, le Br n’a pas les mêmes avantages que son vis-à-vis l’Union progressiste, réputée pour être le creuset des premiers soutiens de Talon avant l’arrivée de la Rb aile Zinzindohoué et d’autres partis. D’ici là, d’autres places vont se libérer que cela soit à la tête des institutions ou d’autres structures et on verra, au gré des nominations, si l’écart va se creuser ou se rétrécir. Mais pour le moment, force est de constater que des deux partis siamois, c’est l’Up qui est le mieux loti.