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Discours du Chef de l’Etat après les violences post-électorales : Le Pcb décrypte et s’en désole !

Publié le jeudi 23 mai 2019  |  Matin libre
Le
© Autre presse par DR
Le Professeur Philippe Noudjènoumè, constitutionnaliste et 1er secrétaire du Parti Communiste du Bénin (Pcb)
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PARTI COMMUNISTE DU BENIN

01 BP 2582 Recette Principale Cotonou (RB)

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COMMUNIQUE
A PROPOS DU DISCOURS DE TALON A LA NATION AU SUJET DE LA CRISE ACTUELLE

Rejeté à plus de 90% par le peuple, après avoir tiré à balles réelles et tué les 1er et 2 mai 2019 pour défendre sa politique ; après s’être tu en Conseil des ministres le 08 mai sur ces morts et ne s’être ému que pour les dégâts matériels ; après avoir installé ses députés fonctionnaires, critiqué par tous les démocrates à travers le monde pour ses crimes contre son peuple, Talon s’est décidé à parler. Après donc tous ses forfaits, sûr d’avoir gagné une bataille contre le peuple, il a parlé hier, lundi 20 mai 2019.

Pour dire quoi ?

– Pour défendre longuement ses réformes liberticides, notamment celle contre les libertés politiques avec la réforme du système partisan qu’il déclare faussement « souhaitée de tous » parce qu’elles seraient dictées par « l’impérieuse nécessité d’accélération du développement socio-économique de notre pays.» (sic)

– Pour nier la profondeur de la crise actuelle et la réduire à « une controverse, à quelques frustrations inhérentes à la vie en communauté et aux mutations profondes » et finir par nous dire que : « tout ce qui nous est arrivé doit être utilement mis au crédit d’une crise de croissance de notre processus démocratique. » (sic)

– Pour nier ses responsabilités dans l’assassinat des manifestants non armés tués sur ses ordres et rejeter la responsabilité de la violence sur les autres qui pour une “controverse”, seraient allés à une “telle manifestation de violence”.

On comprend à travers un tel discours que Talon a tué pour défendre la politique d’accaparement par lui et son clan, de toutes les richesses du pays (le coton, le port, l’anacarde, etc.), la politique de la gestion opaque du bien public pour une soi-disant accélération du développement socioéconomique. De quel développement peut-on parler et pour qui, dans un pays de gestion opaque, où même les salaires des ministres sont un secret d’Etat ?

Si les lois liberticides, les lois d’exploitation et d’oppression sauvage des travailleurs, si les poursuites et l’emprisonnement d’opposants politiques, l’organisation des élections exclusives, les rafles des jeunes pour attroupement non armé, l’envoi des chars et des troupes contre les manifestants pacifiques, l’installation d’une Assemblée de députés fonctionnaires sous la protection des chars, si tout cela doit être mis au crédit d’une crise de croissance, que doit-on attendre de nouveau et de mieux du pouvoir de Talon ?Rien, sauf davantage d’actes monstrueux, de crimes politiques et économiques contre les travailleurs, la jeunesse et le peuple.

Alors toutes les mesures avancées dans son discours, soi-disant de main tendue à l’opposition, à savoir la relecture de la Charte des partis et du code électoral, la loi sur le statut de l’opposition, l’invitation très prochainement de toute la classe politique pour des “échanges directs, francs et constructifs”, ne sont et ne seront que des initiatives pour consolider l’autocratie et la rendre moins hideuse aux yeux de l’opinion internationale. Le Président Soglo a fait l’expérience des échanges directs et francs avec Talon, on a vu où cela a conduit.

Aujourd’hui, Talon, fort de sa victoire momentanée sur la démocratie, pense que l’imposition des lois scélérates contre les libertés et d’un parlement privé à son service, tout cela, est consommé. Mais, le peuple et le PCB avec lui dit que rien n’est consommé parce que tout simplement la dictature autocratique n’est pas consommable. La privation de libertés individuelles et collectives pour les travailleurs et la jeunesse, la privation de la liberté d’entreprendre, les taxes iniques multipliées sont étouffantes et traumatisantes. Ellesne peuvent qu’être rejetées.

Comme l’a dit Philippe NOUDJENOUME dans son adresse XXV au peuple, en date du 20 mai 2019, il y a une « bataille de perdu » par le peuple, mais « la victoire est plus proche qu’on ne croit ». « Il faut se mettre à l’œuvre sans lamentation ni découragement aucun ; poursuivre de façon résolue et déterminée le travail de formation et de renforcement partout des Comités de Résistance et d’Action (CRAC) », pour le combat sans relâche contre l’autocratie. Et comme tous les pouvoirs autocratiques, celui de Patrice Talon tombera pour une autre gouvernance, démocratique, patriotique et de probité.

Cotonou, le 21 mai 2019

Le Parti Communiste du Bénin
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