L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) n’entend pas cautionner les législatives non inclusives organisées récemment au Bénin. Dans un communiqué publié hier 22 mai 2019, l’organisation a fait part de ses inquiétudes. Une réaction qui doit interpeller la conscience des membres du Parlement installé sous hautes protections militaires la semaine écoulée.
La 8ème législature serait-elle sans légitimité comme le font croire des Béninois ? Les appréhensions et les dénonciations se multiplient, en tout cas, à propos du scrutin législatif organisé sans les partis politiques se réclamant de l’Opposition. En effet, dans un communiqué rendu public hier, l’Apf s’est inquiétée de la situation sociopolitique qui prévaut au Bénin depuis quelques temps. « Pour faire suite aux élections législatives du 28 avril 2019 au Bénin, où le taux de participation s’est élevé à 27%, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) exprime sa vive préoccupation face à la situation politique dans le pays», a-t-elle publié. Et de poursuivre : « Aucun parti de l’opposition n’a pu participer au scrutin, la commission électorale nationale autonome ayant estimé que seuls deux partis, proches du pouvoir présidentiel remplissent les conditions requises par le nouveau code électoral». Le président de l’Assemblée nationale du Québec et le Secrétaire général parlementaire Jacques Kabral, député français ont aussi exprimé leurs inquiétudes d’un risque de recul démocratique et ont appelé au respect du pluralisme politique et de l’Etat droit. Ce sont des craintes qui peuvent aussi être considérées comme des critiques sévères. Jamais depuis la conférence des forces vives de la Nation, la terre d’Akaba et de Béhanzin n’a essuyé autant de critiques par rapport à ses élections. Si l’Apf a dû faire sortir un tel communiqué, c’est qu’il y a péril en la demeure. Et le Parlement béninois, membre de l’Apf, doit pouvoir s’interroger sur sa crédibilité. Le Bénin qui viole la déclaration de Bamako pourrait-il participer sans difficulté aux travaux de l’Apf ou d’autres assemblées parlementaires de la sous-région ou encore d’autres instances internationales comme le Parlement européen ? Autrement dit, les députés béninois de la 8ème législature, au regard de l’évolution des débats, pourront-ils représenter fièrement ou dignement leur pays, leur peuple à l’étranger ?