Alors que l’ensemble du peuple s’attendait dans la soirée du mercredi dernier à assister au débat contradictoire annoncé sur la chaîne de télévision Canal 3, c’est à une piteuse volte face de la partie gouvernementale qu’on a assistée. Les représentants du gouvernement de Yayi Boni ont, purement et simplement, donné leur langue au chat en prétextant d’une situation qu’ils avaient pourtant la latitude de régler sans bruit.
Tout d’abord, c’est la Ministre de l’Agriculture qui a déserté le forum alors qu’elle a été bel et bien invitée par les responsables de Canal 3 pour apporter sa part de vérité dans le conflit qui oppose la Société commune de participation (Scp) de l’homme d’affaire Patrice Talon et le « gouvernement ventilateur » qui lui procure sa pitance journalière. La partie adverse a répondu présente en respect de l’opinion publique qui attendait avoir la vraie version des faits, le truculent Dg/Sonapra s’est réfugié derrière une argutie pour se dérober. Alors qu’il lui suffisait seulement de donner un répondant à ses vis-à-vis en faisant participer au débat leur Avocat-conseil si tant qu’il voyait en Me Joseph Djogbénou, un Avocat-conseil de son contradicteur.
Malheureusement, comme à son habitude, le camp gouvernemental a prétendu de ce prétexte fallacieux pour se dédouaner et ne pas faire tenir le débat de la vérité. En effet, la présence du redoutable débatteur hors pair, Me Joseph Djogbénou a donné la trouille et mis en déroute la Ministre de l’Agriculture Fatouma Amadou Djibril qui a flairé la chose en envoyant son Dg/Sonapra en éclaireur. Ce qui lui a permis de ne plus demander ses restes en se cachant entre les quatre murs de son Ministère pour ne pas venir au rendez-vous de la lumière. Puis, comme dans un effet d’entrainement cette présence de Me Joseph Djogbénou a fait plier Idrissou Bako, le Dg/Sonapra qui a aussi refusé d’investir le plateau télévisuel au motif que le courrier l’invitant au débat n’avait pas précisé la présence de Me Djogbénou. Alors que des sources proches de la chaîne Canal 3, les correspondances à eux adressées précisent bel et bien que les invités seront présents personnellement ou pourront être représentés pour la manifestation de la vérité. Et c’est le cas de Me Joseph Djogbénou qui en l’espèce représentait la Société commune de participation (Scp) qui a réellement contracté avec le gouvernement de Yayi Boni en 2008 dans l’opération de cession des usines de la Sonapra à une nouvelle société privée à créer afin de bien réussir les campagnes cotonnières au Bénin. Ce qui signifie que lui-même Idrissou Bako, Dg/Sonapra n’avait même pas sa place dans le débat n’étant pas partie au contrat. Et pourtant dans une démarche de recherche de larges informations, les responsables de Canal 3 l’ont pourtant invité. Mais, au lieu de se contenter de sa situation, il a voulu en demander plus à l’image d’un visiteur à qui, un propriétaire des lieux offre le fauteuil de son salon et un coussin pour passer la nuit et il demande effrontément, que son hébergeur lui prête sa femme pour lui tenir compagnie !
Et la débandade s’installa…
Ainsi, si la partie gouvernementale redoutait la présence au débat de Me Joseph Djogbénou, il aurait été mieux qu’elle fasse appelle, lui aussi, à son Avocat-conseil pour donner du répondant à Me Djogbénou sur le plateau télévisuel. C’est ce qu’il fallait au Dg/Sonapra pour faire taire toute querelle et pour que le débat ait lieu en toute franchise. Mais, Idrissou Bako a préféré se comporter comme son Ministre de l’Agriculture qui n’a même pas daigné envoyer un mot d’excuse à la télévision Canal 3, mais a plutôt opté pour un refuge silencieux corollaire d’un manque de respect aux téléspectateurs de Canal 3 qui, pour la plupart, avaient laissé toute activité pour répondre présents devant leurs petits écrans. Mais, c’était sans compter avec la phobie des débats de haut vol des membres du camp gouvernemental qui ont souvent préféré le plateau télévisuel public pour des séances de soliloques d’une insipidité nauséabonde. Mais, cette fois-ci qu’une télévision privée leur a donné l’opportunité de faire un vrai débat, voici qu’on a constaté avoir affaire à des esprits triviaux qui n’ont autre atout que l’acharnement gratuit et aveugle contre les intérêts d’hommes d’affaires privés qui ont pourtant cru au partenariat public-privé chanté, à hue et à dia, par un gouvernement empêtré dans la sclérose.
Si la Société de développement du coton (Sodéco Sa) a pu voir le jour en 2008, c’est bien parce qu’un opérateur économique privé a accepté d’hypothéquer ses ressources financières dans la cadre du partenariat public-privé pourtant promu par ceux qui gouvernent aujourd’hui. Disent-ils une chose le matin et son contraire le soir ? A y regarder de très près, on est bien fondé à affirmer que le Président du Prd, Me Adrien Houngbédji n’avait pas tort à qualifier l’équipe dirigeante de Yayi Boni de « gouvernement ventilateur » ; c’est-à-dire des femmes et hommes qui ont la manie de brasser du vent en lieu et place de la résolution des vrais problèmes liés au développement du Bénin.
La règle inévitable !
Cette situation est d’autant plus vrai que l’actuelle Ministre de l’agriculture que le « Baron d’Ararouna » envoie au charbon pour charger les responsables de la Sodéco, notamment l’homme d’affaires Patrice Talon, la vraie cible dans cette opération nauséabonde, se mélange les pédales. D’aucuns habitants de la ville de Kandi au nord Est du Bénin désabusés qualifient même l’habitude de Fatouma Amadou Djibril de sacrilège. Et cela est bien à propos quand on sait que cette dame a été une employée dans l’usine d’égrenage de coton de Kandi, propriété de Patrice Talon. En clair, c’est ce dernier qui a permis pendant longtemps à Fatouma Amadou Djibril de gagner un salaire et pouvoir se réaliser dans sa vie de femme. Puis, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, c’est elle que le « Baron d’Ararouna » envoie cyniquement au front pour charger la main qui la nourrissait anciennement. Quel sacrilège ! Quel honte !
Mais, elle n’en a cure. Elle est aujourd’hui à une position qu’elle pense pouvoir se passer de Patrice Talon pour pouvoir vivre décemment. Elle oublie que la roue tourne et que tout fini toujours par se payer dans la vie humaine. « La main qui t’a donné à manger reste vénérée pour toi, mon fils », nous conseille le coran. La musulmane Fatouma Amadou Djibril n’est pas sans le savoir. Elle ne perd rien à passer le temps qu’il plaira à son Chef de le maintenir au gouvernement. Si Sabai Katé a connu son lot de déception après avoir séjourné presque tous les jours dans les divers champs de coton et de palmier à huile du Bénin, ce n’est pas Fatouma Amadou Djibril qui manquera à la règle. Celle appliquée à la gestion des ressources humaines pratiquée depuis toujours par le « Baron d’Ararouna ».