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Bénin: l’ancien président Boni Yayi convoqué devant un juge

Publié le jeudi 6 juin 2019  |  AFP
Sommet
© AFP
Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Dakar
Dakar, le 12 septembre 2015. Un Sommet extraordinaire de Communauté Économique des États de l`Afrique de l`Ouest s`est tenu Dakar. Huit chefs d`État étaient du rendez-vous pour parler de la sécurité. Photo: Le president du Benin, SEM Boni Yayi.
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Cotonou - L'ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi,
dont le domicile est entouré depuis plus d'un mois par les forces de l'ordre,
a reçu jeudi une convocation au tribunal et devra rencontrer un juge vendredi,
a-t-on appris jeudi de sources judiciaires.
"En raison de votre qualité d'ancien président de la République, dans
l'intérêt de l'administration de la justice j'effectuerai le vendredi 7 juin à
15 heures 30 minutes, un transport à votre domicile en vue de vous entendre
dans la dite procédure", a écrit le juge Aubert Kodjo dans une lettre adressée
à Boni Yayi et dont l'AFP s'est procuré copie.
Boni Yayi, qui a dirigé le Bénin d'avril 2006 à avril 2016 avant l'élection
de l'actuel président Patrice Talon, n'a plus été aperçu depuis le 1er mai
dernier, après une déclaration demandant l'arrêt du processus électoral.
Symbole de l'opposition béninoise, dont la majorité des leaders sont
actuellement en exil, il avait notamment appelé la population à se soulever,
arguant que les députés élus entreraient au parlement "sur les corps" des
manifestants, s'il le fallait.
Depuis cette date, l'ancien chef de l'Etat est assigné à résidence, et la
police a posé un conteneur devant son garage, mercredi, empêchant toute sortie
de véhicule.
"Nous attendons de voir jusqu'où ira le pouvoir Talon dans la violation des
droits de son prédécesseur", a confié au téléphone à l'AFP l'un de ses proches.
Les 1er et 2 mai, quelques jours après les élections législatives,
auxquelles l'opposition n'avait pu présenter de candidats et qualifiées de
"coup d'Etat électoral" par l'ex-président, des centaines de ses partisans
étaient descendus dans les rues, de crainte de le voir arrêté.
L'armée et la police ont finalement délogé les manifestants en ouvrant le
feu sur la foule. Les manifestations dans le pays ont fait au moins "4 morts
par balle", selon Amnesty International, et sept, selon l'opposition.
Une soixantaine de personnes ont été arrêtées à la suite de ces
manifestations. Ils ont été présentés au tribunal il y a quelques jours, puis
ont été renvoyés en détention par un tribunal de Cotonou.
Ils sont notamment accusés de participation à un attroupement armé, appel
et incitation à la haine et à la rébellion, violences, entrave à la justice ou
"charlatanisme contre l'Etat béninois".
Parmi les personnes jugées, figure Philippe Aboumon, un proche parent de
l'ancien président Boni Yayi, poursuivi pour "incitation à la haine et à la
violence sur les réseaux sociaux", et Denis Djossou, un revendeur, dont la
main à été amputée après l'explosion d'une grenade lacrymogène.

str-spb/jh
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