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Gustave Sonon, sur la situation sociopolitique au Bénin : « On ne pourra trouver une solution que dans un dialogue sincère »

Publié le vendredi 7 juin 2019  |  Fraternité
Gustave
© aCotonou.com par Didier Assogba
Gustave Sonon, Ex-ministre d’Etat chargé du Transport et des Travaux Publics, Personnalité membre de la Coalition FCBE
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir
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L’ancien ministre chargé des relations avec les institutions Gustave Sonon croit à une sortie de crise par le dialogue. Dans une interview téléphonique accordée au quotidien Fraternité, ce membre fondateur du Bloc Républicain fait l’analyse de la situation socio-politique, salue la main tendue du Président Talon et fait des propositions.
Quelle analyse faites-vous de l’actualité socio-politique de notre pays ?
Il faut avouer que nous traversons une situation assez particulière qui exige que nous prenions la mesure des choses pour pouvoir trouver un terrain d’entente. Sinon, on est en train de s’enliser un peu. Et la grande crainte est que personne n’est épargnée. Parce qu’il suffisait qu’on ne soit pas au mauvais endroit au mauvais moment. Pour ce faire, la seule solution qui s’offre à nous, c’est qu’on s’accepte, qu’on s’asseye, qu’on discute. On peut s’insulter et tout dire. Mais on ne pourra trouver une solution que dans un dialogue sincère entre les filles et fils de ce pays.

Dans son discours à la nation la dernière fois, le Chef de l’Etat a souhaité retrouver les opposants autour d’une table en vue d’un dialogue franc et inclusif. Quelle appréciation faites-vous de cet extrait du discours du Chef de l’Etat ?
C’est une bonne chose. Généralement, en situation de crise, c’est celui qui est en position de force qui tend d’abord la main. C’est vrai que la main tendue par le Chef de l’Etat n’est pas entièrement acceptée par la partie adverse. Cela se justifie. Parce que, pour diverses raisons, l’opposition n’a pas pu participer aux élections législatives passées. A ce titre, c’est justifié qu’il y ait de mécontentements. Je suppose que le refus actuel de la saisie de cette main tendue se traduit par ce mécontentement. J’ose croire que le temps pourra laisser passer ce mécontentement et les acteurs vont retrouver le chemin du dialogue. Et mon souhait, c’est que le Chef de l’Etat puisse garder cette main aussi longtemps tendue pour que l’opposition puisse venir s’asseoir autour de la table de négociation. Pour l’instant, je vais demander au Chef de l’Etat de mettre en place un comité de préparation pour qu’on puisse définir la composition des acteurs concernés, ensuite le calendrier, le lieu, parce que ce n’est pas évident que la rencontre se tienne forcément au Palais. Ce que je voudrais aussi de l’opposition, c’est qu’elle ne soit pas aussi exigeante pour imposer nécessairement des préalables. Parce que, pour moi, ces préalables ne seront que des points à débattre. Il faut aller à la table de négociation avant de pouvoir discuter de ces préalables. Parce qu’aujourd’hui, l’un des préalables tourne autour de la légitimité de la 8è législature. Etant donné que la question de légitimité n’est pas légiférée et que c’est une question d’appréciation subjective qui varie d’un individu à un autre, on saurait alors prendre cela comme une loi. Nous avons la chance que cette 8è législature comble le vide juridique. Et c’est une législature légale. Et elle a été régulièrement validée par les institutions habiletés. Elle a été installée conformément aux dispositions de notre Constitution. En ce qui concerne la légitimité, étant donné qu’il n’y a pas une législation en la matière, je trouve que ce débat n’a pas sa raison d’être, d’autant plus que ça comble au moins le vide juridique.

Admettons qu’on souhaite annuler les élections. Sur quelle disposition de la Constitution doit-on se baser pour y arriver ? Que faut-il faire en cas d’annulation ?
Il faut alors aller à une négociation pour en discuter. Est-ce que les compatriotes qui, pour diverses raisons, sont hors du territoire doivent revenir ? C’est pour cela que je souhaite que l’opposition ne pose pas de préalables. Parce que tous ces préalables constituent des points à débattre. Il faut que le Chef de l’Etat puisse véritablement engager les négociations nécessaires pour faire aboutir ce dialogue politique.

Il faut faire remarquer que les activités politiques n’ont pas empêché celles éducatives et sociales de se dérouler. Nous en avons pour preuve le bon déroulement du Bepc. Qu’en pensez-vous ?
On est heureux que tout se déroule bien. Parce que, quoiqu’on dise, les parents d’élèves, élèves et étudiants sont aussi préoccupés par la crise socio-politique. Actuellement, la correction est en cours. Nous souhaitons vivement bonne chance à nos enfants. Dans les semaines à venir, ce sera le tour des candidats au Cep et au Baccalauréat. On a espoir que ces examens se déroulent normalement, malgré la crise socio politique. Mais le souhait est que tout se passe dans une bonne quiétude. C’est pourquoi nous souhaitons qu’on mette fin à la crise politique pour permettre aux uns et aux autres de travailler pour le développement de ce pays. Car le bonheur fuit là où il y a crise. Dans un foyer où les parents sont sous tension, le bonheur disparait. Pour aspirer au bonheur, il faut s’unir et cultiver la paix. Nous sommes actuellement dans une crise socio-politique, et le dénouement de cette crise passe par le dialogue. Même si le pire arrivait, (ce qu’on ne souhaite pas), nous devons nous asseoir pour trouver une solution. Mon souhait, c’est que le Chef de l’Etat ne soit pas lassé de garder sa main tendue. Parallèlement aussi, je demande à l’opposition d’oublier les préalables et de les poser comme des points à discuter en négociation pour une sortie de crise. C’est mon souhait.
Réalisation : Adrien TCHOMAKOU
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