La mangue, un fruit prisé en période de pluie est fortement commercialisé au sein des marchés et artères. Les conditions de son stockage et de sa commercialisation ne sont pas forcément sans effet sur l’environnement. Au cœur du marché Dantokpa, à Hindé, le constat reste le même. Les usagers de ce lieu cohabitent au quotidien avec des amas d’ordures qui les exposent à d’énormes problèmes sanitaires.
14h30 au marché Hindé. L’affluence des grands jours se faisait déjà constater. Chacun vaquait à ses occupations que ça soit les vendeuses qui ne cessent de solliciter l’attention des passagers pour venir voir leurs marchandises ou les clients et riverains qui font des aller et retour. L’ambiance était à son comble. Mais au-delà de ce qu’on pouvait voir, se cache une situation peu reluisante. Des paniers de mangues gâtées, des peaux et restes de mangues jetés au sol ainsi que des tas d’ordures déposés aux abords du caniveau frappaient déjà à première vue. Des mares d’eau stagnante, l’odeur de caniveau insoutenable et des sachets plastiques jetés au sol laissaient indifférents les riverains. Des vendeuses de mangues allongées près du caniveau ne sont visiblement pas gênées par le mélange d’odeurs que dégagent les déchets de mangues et l’eau sale du caniveau ouvert au soleil.
L’effort des autorités en place reste vain
Malgré des actions menées pour changer la donne, la situation laisse à désirer. Joseph Kouton, chef quartier de Hindé affirme : « nous avons entrepris plusieurs actions de sensibilisation avec l’aide des ONG de collecte d’ordures, mais la situation n’a pas changé ». Cet état de chose en dit long sur l’incivisme des bonnes dames qui vendent dans le marché. « Les Ong nous aident à mobiliser les bonnes dames pour des séances d’explication sur les méfaits que peuvent causer la cohabitation avec des ordures et l’abandon des sacs de mangues pourries dans le caniveau mais hélas, ça continue », se désole-t-il. Des actions sont également entreprises pour que le quartier et l’alentour du marché présentent un aspect digne de ceux qui y vivent, raconte le chef quartier. Fréjus, un commerçant tenant sa boutique de prêt-à-porter depuis quelques années juste à côté de ces ordures, Renchérit : « Si le marché et ses alentours sont devenus très sales, c’est la faute aux vendeuses de mangues surtout, car il y a un grand camion qui ramasse les ordures trois fois par semaine notamment les lundi, mercredi et dimanche mais elles n’attendent pas l’arrivée du camion et préfèrent jeter les mangues pourries au sol ». « Le lieu n’est pas trop fréquentable en période de pluies, j’achète vite ma marchandise et je rentre », a confié dame Christelle, riveraine. « Les mouches nous dérangent à longueur de journée, l’odeur des mangues gâtées les attire mais nous n’avons plus d’autres endroits pour vendre », complète une autre.
Carine GNIMASSOU & Mardoché Boko (Stags.)