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Politique nationale : Qui pour conduire l’Opposition ?

Publié le mercredi 12 juin 2019  |  Matin libre
Lionel
© Autre presse par DR
Lionel Zinsou,ancien Premier ministre du Bénin
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L’Opposition au régime Talon est en quête d’un leader. Sans être formellement désigné comme tel, l’ancien président Boni Yayi incarnait quelque peu cet idéal. Mais depuis plus d’un mois qu’il est contraint de rester dans les quatre murs de sa résidence de Cadjèhoun, il y a comme un vide qui se fait sentir dans la conduite des activités de l’Opposition. Alors qui pourra jouer le rôle ? Forces et faiblesses des potentiels chefs de file de l’Opposition.


Boni Yayi :

Sa popularité était au plus bas en 2016. Lionel Zinsou, son candidat à la présidentielle, en a fait les frais. Mais depuis, l’ancien président a retrouvé sa popularité perdue. Le régime de la Rupture l’a aidé en cela par sa manière « maladroite » de conduire les réformes. Beaucoup de gens qui avaient voué Boni Yayi aux gémonies se sont repentis, tellement déçus des trois ans du régime du Nouveau départ. Boni Yayi a surfé sur l’impopularité du pouvoir pour reprendre du poil de la bête. Il y avait toujours un monde fou à chacune de ses sorties. Il semble être le mieux placé pour jouer le rôle de chef de file de l’Opposition. La seule maldonne, c’est sa situation actuelle. Jusqu’où le pouvoir Talon est prêt à aller dans la privation de sa liberté ? Aussi, Boni Yayi, ayant fini ses deux mandats réguliers à la tête de l’Etat, ne pourrait-il plus prétendre au fauteuil de la Marina.

Lionel Zinsou :

Il s’était retranché après sa défaite au second tour de la Présidentielle. D’abord nommé par François Hollande pour présider la Fondation sur la mémoire de l’esclavage, il a été ensuite nommé, cette fois-ci par Emmanuel Macron pour être le président de Terra Nova, un centre français de réflexion progressiste. Ces nominations l’ont quelque peu éloigné de la vie politique béninoise. Ce qui a amené ses détracteurs à dire qu’il était juste venu pour prendre le fauteuil présidentiel. Mais la dernière sortie médiatique de Lionel Zinsou le place au cœur de l’Opposition politique au régime Talon. Il n’a pas été du tout tendre dans son analyse des derniers événements qui ont secoué le Bénin et qu’il considère comme un recul démocratique sans précédent. Banquier d’affaires, Lionel Zinsou pourra prendre la tête de l’Opposition s’il le veut. Il en a les moyens et un carnet d’adresses assez fourni. La seule ombre au tableau, c’est l’affaire Bonkoungou qui, comme une épée de Damoclès, plane sur sa tête. Le pouvoir pourrait à tout moment ressusciter ce dossier pour le mettre hors d’état de nuire.

Sébastien Ajavon :

Il a aussi les moyens pour mener l’Opposition. Mais loin du territoire national pour un bon moment, surtout maintenant qu’il a obtenu le statut de réfugié politique en France, ce sera un peu difficile. A moins que Sébastien Ajavon décide d’investir son argent pour en faire profiter d’abord quelqu’un d’autre. Dans ce cas, l’essentiel serait alors de tout faire pour obtenir le départ du régime actuel, seule condition pour un retour au pays. Il pourra alors en jouir plus tard. Seulement, dans le rang de l’Opposition, il est perçu comme celui qui n’investit pas son argent s’il n’est pas certain d’en être directement le bénéficiaire.

Candide Azannaï :

Il a de belles idées. Mais que valent les idées sans les moyens pour les mettre en pratique ? Pour beaucoup de ses « Amis » de l’Opposition, Candide Azannaï est un « beau parleur ». Son passé, fait de revirements politiques sans cesse, ne milite pas en sa faveur. Il reste un incompris. Mais il est préférable de l’avoir avec soi que contre soi.

Nicéphore Soglo :

Jusqu’ici, il a montré qu’il est le seul qui ne craint pas le pouvoir de la Rupture. L’ancien président Nicéphore Soglo jouit d’un prestige que lui confère sa gestion du pouvoir d’Etat de 1991 à 1996. Il a encore une popularité qui, quoi qu’on dise, lui est restée fidèle. Ses points faibles, son appel à voter Talon en 2016 qui lui colle à la peau malgré ses multiples repentis. Aussi l’ancien président a-t-il suffisamment de moyens pour tenir toute l’Opposition ?

M.M

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