La presse écrite saura-t-elle saisir sa chance ?
Les professionnels des médias du Bénin seront invités, le samedi 15 juin 2019, à élire leurs représentants au sein de l’instance faîtière de la presse, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. A quelques heures de la clôture de la campagne qui s’achève ce jeudi 13 juin 2019, il convient de revenir sur l’agenda économique qu’un candidat de la presse écrite a concocté pour l’épanouissement de ses confrères.
Nafiou OGOUCHOLA
« Promouvoir un modèle économique pour le développement, la stabilité et la viabilité des organes à travers la mise en œuvre réelle des dispositions du code de l’information et de la communication ». C’est en ces mots que s’articule le projet qu’ambitionne de matérialiser, l’ancien président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), Franck Kpotchémè, en s’élançant pour la course à la Haac. Pour celui-ci, il urge de faire en sorte que les organes de presse écrite puissent avoir une autonomie financière. A l’en croire cela permettra aux professionnels des médias de travailler en toute indépendance et à l’abri de toutes influences. Persuadé que la vraie liberté de la presse béninoise passe par sa libéralisation économique, Franck Kpotchémè a fait des propositions très intéressantes aux acteurs de la presse écrite.
D’une part, le candidat Kpotchémè entend travailler à ce qu’une loi soit votée au Parlement pour définir clairement les différentes attributions qui sont celles des agences de communication et celles des organes de presse. Selon le journaliste émargeant dans les colonnes du quotidien ‘’Matin Libre’’, il est nécessaire de faire la part des choses puisque les professionnels des médias et les agences de publicité en arrivent parfois à se marcher dessus dans l’exercice de leurs activités respectives.
D’autre part, Franck Kpotchémè ambitionne de travailler à la mise en place d’une régie publicitaire au niveau de la presse. En effet, selon le programme d’actions du candidat à la Haac, cette régie sera chargée de recevoir toutes les demandes de publicité et publi-reportages et se chargera de les transmettre aux médias les plus représentatifs. Ainsi donc, chaque année, la liste des médias les plus performants sera réalisée à partir de la qualité des productions. Ce qui facilitera la tâche à la régie publicitaire qui n’aura qu’à affecter les demandes de publicité et autres aux médias classés selon les performances. Ainsi, les meilleurs auront-ils les meilleures propositions. Non seulement cette proposition rend transparente la gestion de la publicité au sein des médias mais elle permettra aussi de fouetter l’égo des professionnels des médias qui pourront se concentrer totalement sur la qualité de leurs prestations.
La presse écrite face à son destin le 15 juin prochain
Le programme économique de Franck Kpotchémè est, de loin, l’un des meilleurs remèdes possibles pour redorer le blason d’une corporation qui attire aujourd’hui bien moins que la télévision, la radio et la presse en ligne. Et l’ancien président de l’UPMB a des adversaires à prendre au sérieux. Mais à quelques heures de la clôture de la campagne, il convient de rappeler que le programme porté par Franck Kpotchémè est un idéal dont bien peu de professionnels des médias osent encore rêver. Car, avant l’espoir suscité par le programme d’action de Franck Kpotchémè, il était presque impossible de croire à un renouveau de la presse écrite au Bénin. Mais le candidat Kpotchémè a rempli la part de contrat qui lui revient. Homme intègre et de parole, les professionnels des médias savent qu’il remuera ciel et terre pour réaliser son programme d’actions. La balle est donc dans le camp des journalistes. A moins qu’ils ne soient encore prêts pour vivre l’aventure d’une presse libre et compétitive.