Le colloque sur le thème « Protection des enfants au Bénin : des textes aux réalités » est une initiative de l’Organisation non gouvernementale Changement social Bénin (Csb) avec le soutien de la chaire Unesco de l’Université d’Abomey-Calavi et de l’ambassade de France au Bénin. Il se veut un regard intérieur et extérieur sur les droits garantis et la garantie des droits de l’enfance, un étalonnage des mesures déployées contre les heurts et malheurs des enfants. C’est aussi une radioscopie de la sécurité des enfants au Bénin sous le sceau de la science. Dans la vision de Changement social Bénin (Csb), le décalage entre les nombreux textes et la réalité du terrain demeurent si énormes qu’il faudra s’y pencher davantage. Pour le faire, la contribution de la science ne serait pas des moindres. C’est pourquoi ensemble avec des organisations militant pour la cause des enfants en particulier et de la personne humaine en général, ces 48 heures ont été dégagées pour faire le point sur les goulots d’étranglement.
Alexandrine Tchékéssi, directrice exécutive de Changement social Bénin (Csb), soutient à ce propos que le sujet « mérite qu’on lui accorde toute notre attention pour en tirer les conclusions qui s’imposent. En respect des engagements découlant de la ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’enfant et de la résolution 60/251 de l’Assemblée générale des Nations Unies instituant le mécanisme de l’Examen périodique universel (Epu), le Bénin, suite à la soumission de son rapport au Conseil des droits de l’homme, a reçu plusieurs recommandations. Entre autres, il lui a été demandé d’adopter une approche transversale centrée sur les droits de l’enfant, de mettre en place des mécanismes efficaces y compris des mécanismes communautaires pour protéger les enfants contre les abus, l’exploitation économique, le mariage des enfants, de mener des enquêtes et de poursuivre les auteurs de violences à l’égard des enfants plus précisément les filles.
Une priorité pour le gouvernement aussi
Autant de choses qui, d’après elle, motivent l’orientation donnée aux réflexions au cours de ce colloque. Lequel entend poser un diagnostic clair de la situation sécuritaire de tout point de vue, des enfants au Bénin, assure Alexandrine Tchékéssi. Cela laisse apparaître clairement les motivations pour lesquelles la représentation diplomatique française au Bénin s’est associée à l’initiative. Fortement engagée sur le front de la défense de la personne humaine, elle s’est lancée dans la guerre contre l’abandon et la discrimination des enfants. Elle voudrait surtout, insiste Jean Michel Kasbarian, conseiller de coopération et d’action culturelle, s’associer à toute initiative allant dans ce sens pour proposer une approche globale et transversale sur la question.
Ce qui est certain, renchérit de son côté Hélène Achouke, directrice de l’Education surveillée et de la protection sociale des mineurs au ministère en charge de la Justice, la volonté du Bénin d’en finir avec tous les abus contre les enfants est sans pareille, surtout depuis 2015 à la faveur du Code de l’enfant. Mieux, c’est une priorité du programme d’action du gouvernement et le système judiciaire, plus que jamais, voudrait protéger les couches vulnérables. Sauf qu’aux efforts déployés actuellement, il faudra associer une synergie d’actions de toutes les parties prenantes. Mèmouna Baboni Yacoubou Sinimbou, directrice générale de la famille, dans la même veine, va souhaiter que la contribution scientifique sur la question soit de taille afin de démêler une fois, pour de bon, l’écheveau.
Pour apporter la quote-part des universitaires et autres chercheurs, l’université se tient prête, s’est engagé de son côté, Moufoutaou Adjeran, chef cabinet du recteur de l’Uac. Passée cette phase protocolaire, Ralmeg Gandaho, président du Conseil d’administration du Csb va se charger de la communication inaugurale du colloque, après quoi, le premier panel sur la radioscopie de la sécurité des enfants au Bénin a été présentée. Les travaux se poursuivent et prennent fin ce jour.