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Les violences post-électorale reprennent au Bénin

Publié le vendredi 14 juin 2019  |  AFP
Gabon
© Autre presse par DR
Gabon : affrontements à Libreville après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo
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Six semaines après les violences
post-électorales, le Bénin craint de nouveaux morts, cette fois dans le centre
du pays d'où est originaire l'ex président Boni Yayi devenu le symbole de
l'opposition au régime, ses partisans et les forces de sécurité s'y affrontant
violemment depuis mardi.
Le pays avait connu début mai deux jours de violences dans la foulée de
législatives tenues sans l'opposition et remportées par deux partis proches du
pouvoir du président Patrice Talon. Boni Yayi avait dénoncé un "coup d'Etat
électoral" et appelé au soulèvement.
Le face-à-face s'était alors cristallisé autour de sa demeure à Cotonou,
capitale économique du pays. Cette fois-ci les affrontements, qui durent
depuis quatre jours, ont éclaté dans sa ville d'origine de Tchaourou ainsi que
dans la ville voisine de Savè, ont indiqué des témoins à l'AFP.
Ses partisans ont bloqué la grande route nationale, artère du pays qui
relie Cotonou au sud à Parakou plus au nord, en passant par Savè puis
Tchaouarou. L'armée a répondu par un déploiement massif.
"Les jeunes ont mis des gris-gris vaudous et des barricades partout sur la
route", a rapporté vendredi un proche de Boni Yayi à l'AFP. "J'étais en route
pour Tchaourou, mais je suis bloqué à Savè parce qu'il y a des échanges de
tirs entre les chasseurs (traditionnels) et les militaires", a-t-il ajouté.
"Les forces armées sont présentes partout dans la commune et sur la route
principale entre Tchaourou et Parakou pour essayer de dégager les barricades",
a raconté un élu de Tchaourou sous couvert d'anonymat. Il a affirmé également
que "l'armée tire à balles réelles" et que "les violences sont extrêmes".
Plusieurs militaires ont été blessés et hospitalisés à Parakou, selon un
médecin sur place joint au téléphone, mais qui n'a pas souhaité donner de
bilan exact.
Les autorités n'ont donné aucun bilan officiel et la présidence, sollicitée
par l'AFP, n'a souhaité s'exprimer.
Selon le maire de Savè "les jeunes ont rétabli les barrages ce matin
(vendredi) sur la route entre Cotonou et Parakou".
"Hier soir (jeudi), la police républicaine a tiré à balles réelles et il y
a eu deux blessés graves", a affirmé à l'AFP Timothée Biaou, revenant sur des
propos diffusés dans la presse locale selon lesquels il y aurait eu un mort.
Un calme précaire a régné quelques heures jeudi, après des négociations
avec des chefs traditionnels et les manifestants, mais les violences ont
repris dès vendredi matin dans les deux localités.
- Domicile cerné -

L'ancien président de 66 ans, dont le domicile à Cotonou est cerné par les
forces de l'ordre depuis le 1er mai, est "en danger" selon ses proches.
Début juin, il n'avait pas souhaité rencontrer l'un des juges du tribunal
de Cotonou qui voulait l'entendre dans le cadre d'un dossier dont le contenu
n'a pas été révélé à la presse.
Boni Yayi a dirigé le Bénin d'avril 2006 à avril 2016 avant l'élection de
Patrice Talon.
Dans l'opposition depuis 2016, Boni Yayi avait dénoncé le scrutin du 28
avril auquel l'opposition n'a pas été autorisée à présenter de candidat, pour
la première fois dans l'histoire de ce petit pays de tradition démocratique.
Il avait appelé ses partisans au soulèvement prévenant que les nouveaux
députés entreraient au Parlement "sur les corps" des manifestants s'il le
fallait.
Les 1er et 2 mai, des centaines de ses partisans étaient descendus dans les
rues, de crainte de le voir arrêté. L'armée et la police les ont délogés en
ouvrant le feu sur la foule.
Depuis, l'ancien chef de l'Etat a été assigné à résidence et la police a
posé un conteneur devant son garage mercredi, empêchant toute sortie de
véhicule.
Les manifestations dans le pays ont fait au moins "4 morts par balle" selon
Amnesty International, sept selon l'opposition.
Des ONG de défense des droits humains ont dénoncé le tournant autoritaire
du président Patrice Talon, élu en avril 2016, dans un pays qui a longtemps
été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l'Ouest.
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