L’Assemblée nationale vient de connaître une modification de sa configuration politique. Un nouveau groupe parlementaire est né. Mais seul le nom son du président de ce groupe parlementaire peut donner du tournis au gouvernement et à son chef.Candide Azannaï, président d’un groupe parlementaire ! Il s’agit là d’une mauvaise nouvelle pour Boni Yayi. Depuis hier le groupe parlementaire ‘’Cohésion nationale et paix’’ a vu le jour. Dirigé par l’honorable Candide Azannaï, ce groupe parlementaire est formé par les députés Parfait Houangni, Camarou Amidou Ali, Epiphane Quenum, Koffi Ahouannougan, Sacca Fikara, Bani Samari, Issa Salifou, Antoine Dayori et Candide Azannaï lui-même. Déjà dans leur déclaration, les députés du groupe parlementaire ont été plus ou moins clairs sur leur position au sein de l’arène politique. «La gravité des inquiétudes fort perceptibles par chacune et par chacun ‘entre nous, appelle unurgent besoin d’examen des rapports de forces au sein de notre Parlement dans la perspective d’un équilibrage politique nouveau à la hauteur des défis qu’impose la nécessité de l’apaisement des tensions latentes ou déjà ouvertes», a déclaré Candide Azannaï. En effet, le député Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Candide Azannaï s’est distingué ces derniers temps comme un farouche opposant à Boni Yayi. Plus virulent que les opposants déclarés, il est l’un des députés qui prononcent les discours les plus acerbes contre le régime de Boni Yayi. Et quant il se retrouve à la tête d’un groupe parlementaire, il faut dire que les données vont changer au niveau de l’Assemblée nationale. De grandes batailles en perspectives On peut ainsi prévoir de grandes batailles au parlement eu égard aux dossiers en étude à l’hémicycle. Le vote du projet de budget général de l’Etat, la Lépi et la révision de la Constitution constituent d’importants dossiers chers à Boni Yayi. Et avec Azannaï comme président d’un groupe parlementaire, ces dossiers ne passeront certainement pas comme les autres comme une lettre à la poste. D’ailleurs, les neuf députés de ce nouveaugroupe parlementaire l’ont signifié. « Considérant que toute démocratie qui ne tolèrepas la différence politique, qui est réduite au monolithisme cesse de l’être et offre des prétextes aux dérives qui peuvent hypothéquer la liberté, la paix , le développement , la cohésion nationale et l’unité nationales », a déclaré le président du groupe parlementaire, ‘’Cohésion nationale et paix’’. Un autre G13 naissant Avec Sacca Fikara, Issa Salifou et Antoine Dayori dans un groupe parlementaire pour jouer l’équilibre au sein du parlement, on se rappelle bien du groupe parlementaire G13 de la cinquième mandature du parlement. On se rappelle encore bien que ce groupe G13 a donné de sérieux tournis au chef de l’Etat parce que sa naissance à bouleverser la donne au sein du parlement au point où les projets du gouvernement sont systématiquement rejetés. Ainsi, une fois encore, l’histoire est en train de se répéter. La majorité parlementaire inébranlable que disposait Boni Yayi vient d’être effritée. Et quand Candide Azannaï s’insurge contre un monolithisme politique, on peut déclarer comme quoi, les mêmes causes produisent effectivement les mêmes effets.
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