(Respecter ou piétiner cette exigence des chasseurs ?)
Après les violents échanges de tirs sur plusieurs jours la semaine écoulée à Tchaourou et Savè, chasseurs et militaires de l’armée font la paix sous l’égide de trois médiateurs, originaires, au même titre que l’ancien chef de l’Etat, Yayi Boni, de cette localité. Des revendications ont été mises sur tapis et des engagements pris, de part et d’autre.
Interrogé par nos confrères de Radio France internationale (Rfi), Ishola Bio, l’un des trois médiateurs qui seraient dépêchés, résume la médiation : « C’est une mission pour aider à faire revenir le calme, la paix surtout la pacification. Et donc, nous avons eu avec tous les protagonistes de la crise, avec le commandant chargé des opérations du commandement à Tchaourou ; nous avons eu une réunion avec le roi et les dignitaires, le palais royal, les jeunes, les chasseurs. Il y a de part et d’autre un certain nombre de problèmes. Les revendications étaient d’ailleurs au départ qu’on puisse relâcher ceux qui ont été arrêtés, et puis après que le dispositif qui est installé au domicile de l’ancien président Yayi Boni soit levé. De part et d’autre, des engagements ont été pris. Le représentant des chasseurs a promis que ça va se calmer, que de leur côté la paix revient et ils vont essayer de dire aux chasseurs et à leurs collègues de laisser tomber les armes, et tout… d’explorer la voie politique pour régler les problèmes ». Si l’on s’en tient à ce point fait, les émissaires ont pu obtenir le retour au calme contre des concessions. Et ils repartent de Tchaourou, cette commune située à plus de 300 km de Cotonou, dans l’espoir d’aller transmettre à qui de droit le rapport de ces échanges entre les deux parties. Faut-il le rappeler, les heurts sont nés de l’interpellation par la Police de certains présumés auteurs des troubles enregistrés lors de l’élection législative tenue le 28 avril avec seulement les deux partis politiques sortis des entrailles du pouvoir. Mais le moins qu’on puisse se demander est que si l’armée a pu s’entendre sur un minimum avec les chasseurs, et non plus avec des « assaillants » comme désigné par les autorités du ministère de la sécurité publique, la partie gouvernementale pourrait-elle satisfaire les revendications pour une paix vraiment durable ? Autrement dit, et pour être on ne peut clair, le président de la République va-t-il réellement ordonner, dans les prochaines heures voire jours, aux agents de de la Police déployés aux alentours du domicile de Yayi Boni de se retirer avec tout le dispositif installé? En effet, après plus de 45 jours d’ « assignation à résidence », l’ancien chef de l’Etat pourra-t-il désormais aller se faire soigner, recevoir de la visite et faire ses joggings habituels en ville ? De leur côté, les chasseurs qui ont promis le calme en laissant tomber les armes semblent, depuis 72 heures, tenir parole. Les yeux sont désormais tournés du côté du politique pour le règlement des problèmes. A y voir de près, les chasseurs se sont constitués en défenseurs de la cause de « leur fils » Yayi Boni, et la suite à donner à leur exigence dépendra aussi du cours des évènements sur le terrain. Vivement qu’on travaille plus à promouvoir la paix durable dans chaque camp.