Quelques heures après la sortie médiatique du procureur de la République près le tribunal de Cotonou, les avocats de l’ancien président Boni Yayi ont contrattaqué lors d’un point de presse.
Comme le berger à la bergère. Quelques heures après le point de presse animé par le procureur de la République évoquant une « implication personnelle » de Boni Yayi dans les violences à Cotonou les 1er et 2 mai, les avocats de l’ancien président ont répliqué.
Lors d’une sortie médiatique dans la soirée de ce mardi, Me Renaud Agbodjo et Me Kato Atita, avocats de l’ex-chef de l’Etat béninois, ont contrattaqué la déclaration du procureur de la République dans laquelle ils ont relevé deux erreurs.
La première erreur judiciaire relevée par les conseils de l’ancien président Boni Yayi est relative au secret de l’instruction. Selon Me Renaud Agbodjo, le fait que le procureur lors de sa sortie médiatique ait déclaré avoir déduit une implication personnelle de l’ex-chef de l’Etat dans les interrogatoires et pièces du dossier viole l’article du code de procédure pénale qui stipule que la procédure est secrète.
Evoquant l’annonce fait par le procureur faisant état de ce qu’après les transports judiciaires infructueux au domicile de l’ex-président de la République que le juge envisage mettre en œuvre des mesures coercitives à l’encontre de Boni Yayi, Me Renaud Agbodjo y voit une sorte collusion. « Le procureur se comporte comme le porte-parole du juge », a déclaré Me Agbodjo soulignant que le procureur ne fait pas partie du tribunal et qu’il est le représentant de la société, défenseur de la société, donc à la même enseigne que les avocats de la défense de Boni Yayi.
Violation de la présomption d’innocence
L’autre erreur qu’aurait commise le procureur de la République lors de sa sortie médiatique, selon les avocats de Boni Yayi, c’est la violation de la présomption d’innocence de leur client « Boni Yayi est déjà coupable des faits des 1er et 2 mai sans même être auditionné », a fait savoir Me Agbodjo s’appuyant sur les déclarations du procureur de la République sur implication personnelle de l’ancien président Boni Yayi avait été identifié comme le responsable ou le commanditaire des faits qui n’avaient même pas encore lieu. Boni Yayi a été identifié comme le commanditaire des violences des 1er et 2 mai, c’est pourquoi on a encerclé sa maison depuis le 1er mai », a insisté Me Renaud Agbodjo qui souligne que la culpabilité de Boni Yayi était « préméditée » depuis longtemps.
Source : Banouto