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La Presse du Jour N° 2008 du 8/11/2013

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Relations politiques avec Boni Yayi : Azannaï et consorts inscrits dans la totale rupture
Publié le lundi 11 novembre 2013   |  La Presse du Jour


Candide
© Autre presse par DR
Candide Azannaï


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Le Président du groupe parlementaire « Cohésion nationale et Paix », M. Candide Azannaï était hier, dimanche 10 novembre 2013, l’invité de la radio Océan Fm. A l’occasion, il a précisé les raisons de sa totale rupture avec la manière de gérer le pays par le Président Boni Yayi et son engagement avec d’autres députés à l’empêcher de réviser la constitution béninoise.
Pour le Président du parti « Restaurer l’espoir », M. Candide Azannaï, les termes de la collaboration politique ont été unilatéralement modifiés par le Président de la République. «Quand l’engagement est modifié, alors je ne peux plus soutenir le Chef de l’Etat sur ce terrain. Je suis délié de l’engagement, car la modification gêne ma vision», a expliqué M. Azannaï. Plus grave, a-t-il ajouté, depuis quelques temps, il y a une tendance à remettre en cause l’option de la démocratie plurielle dégagée par la conférence nationale pour faire le lit à la dictature. «Boni Yayi traite notre démocratie de nescafé, qu’elle n’est pas vertueuse et qu’elle ne peut pas nous amener au développement». C’est tout cela qui le pousse à vouloir réviser la Constitution du 11 décembre 1990 à deux ans de la fin de son mandat. La machine est si orchestrée, selon M. Azannai, que le Président de la Cour constitutionnelle, qui ne devait pas intervenir dans le débat, a donné son point de vue. «Il y a danger», a déclaré le Président du parti «Restaurer l’espoir».
Yayi n’aura pas la révision
Face à cette situation, M. Azannaï pense qu’il faut utiliser des stratégies pour empêcher Boni Yayi d’obtenir la révision de la Constitution. C’est pour cela qu’ensemble avec d’autres députés, ils ont créé au Parlement le groupe parlementaire «Cohésion nationale et paix» (Cnp). Ce groupe parlementaire est présidé par M. Azannaï pour qui «le désir du Chef de l’Etat de quitter le pouvoir n’est plus là. Il ne veut plus partir». Mais dans le même temps, le camp du chef de l’Etat agite la photo d’un général, pour à défaut développer le schéma d’une alternance parrainée.
Dans un système démocratique, ce qui est important c’est le dialogue. Mais au Bénin, il y a comme une majorité écrasante qui peut se passer de la minorité. Et cela n’est pas dans l’intérêt de notre démocratie, mais hypothèque la paix. A titre d’exemple, le président du groupe parlementaire Cnp a fait savoir que lorsque Yayi et sa majorité veulent marcher ou parler, ils ont tout à leur disposition. Mais lorsqu’il s’agit de la minorité, on l’en empêche, on la musèle. C’est donc pour rééquilibrer les donnes au sein du Parlement que ce groupe parlementaire a été créé le 7 novembre 2013. Car ses membres ont vu le danger et on estimé qu’il faut préserver la cohésion nationale et la paix.
«Si Yayi sillonne tout le pays avec ses gens, s’ils viennent au Parlement, ils nous trouveront », a déclaré Candide Azannaï qui a ajouté : «On va empêcher Yayi d’avoir les ¾ des députés » nécessaires pour la révision de la Constitution. Ainsi, la révision de la Constitution ne sera pas possible. Il y a déjà le groupe parlementaire Prd qui a refusé d’entrer au gouvernement et s’est inscrit contre toute révision opportuniste. Cette position rejoint celle de l’Union fait la Nation qui se bat depuis des années contre toute révision telle qu’engagée par le président Boni Yayi. Et si le nouveau groupe parlementaire Cnp s’ajoute à ces deux groupes, il n’est pas possible à Boni Yayi d’avoir les ¾ pour rendre possible la révision de la Constitution, a-t-il expliqué. C’est donc pour bloquer numériquement Boni Yayi dans son obsession de réviser la constitution que le groupe parlementaire «Cohésion nationale et paix» a été créé. Et pour Candide Azannaï, «Yayi n’aura pas la révision de la constitution».

Junior Fatongninougbo

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