Reçu sur l’émission « L’invité du jour » de Radio Soleil FM, le Directeur de Publication du journal La Nouvelle Tribune, autrefois interdit de publication par la HAAC, puis rétabli par une décision de justice, est revenu sur les raisons pour lesquelles son journal n’est pas disponible en dépit de cette décision. Et pour cause, le DP Vincent Foly estime que cela est dû à la confiscation de ladite décision de justice rendue public le 16 mai dernier. « Le 18 mai dernier, J’ai notifié l’extrait de la décision de justice à la HAAC par exploit d’huissier. Mais le code de procédure pénale prévoit que c’est la décision elle-même qui doit-être notifiée. Alors que la décision met du temps à sortir. Mais le juge a déjà rendu et déposé sa décision », a-t-il expliqué. Pour avoir cette décision, poursuit-il, « il faut d’abord aller prendre la décision du tribunal de première instance qui a débouté notre journal, la faire enregistrer aux impôts avant de venir à la Cour d’Appel avec cette décision enregistrée aux impôts pour obtenir la décision finale qui sera elle-même enregistrée. Une formalité que Vincent Foly a bel et bien remplie selon ses explications. « La situation, c’est que depuis le 20 mai, j’ai fait toutes les démarches. J’ai payé la pénalité, la quittance, des timbres et je suis allé déposer au Greffe du Tribunal de première instance. Mais depuis plus d’un mois, je n’ai pas obtenu cette décision », a confié l’invité de Soleil FM, qui souligne qu’il y a des entraves qui ont été posées pour l’empêcher d’avoir la décision. « C’est comme si quelqu’un avait juré de nous empêcher d’avoir cette décision d’aller prendre la décision qui pouvait me permettre d’obliger la HAAC à prendre la décision pour que les astreintes comminatoires puissent tourner », a-t-il déclaré.
A quand la parution de La Nouvelle Tribune ?
Le journal La Nouvelle Tribune sera dans les kiosques à journaux dans un proche avenir, promet son premier responsable.« Je n’attends pas leur décision. Dans les jours à venir, les gens me verront. Je prendrai mes responsabilités, car nous sommes prêts à recommencer le travail», a fait savoir Vincent Foly, avant de mettre la HAAC devant ses responsabilités. « Moi, si les gens de la HAAC sont de bonne foi, étant donné qu’ils nous ont durement sanctionnés par cette décision inique qui n’existe nulle part dans aucun de nos textes, ils auraient dû se réunir pour obtempérer à cette décision. Parce que ladite décision, elle peut être contestée par un pouvoir en cassation, mais la cassation n’est pas suspensive de l’exécution. Elle est exécutoire. Je suis dans un Etat de droit et je tiens à observer les règles de droit. Demain, aucune HAAC ne pourra prendre une décision du genre allant dans le sens de l’interdiction d’un journal. Je suis prêt à lancer les activités de mon journal à n’importe quel moment. Je suis légaliste, mais on m’empêche d’avoir la décision du tribunal de première instance depuis un mois. Or l’enregistrement ne devrait pas faire plus de cinq jours. Nous nous sommes prêts, mais je respecte la légalité. Parce que cet Etat doit se construire avec le droit. Mais nous le faisons dans la limite de ce que nous pouvons faire », a-t-il confié. Il n’a pas manqué de dénoncer certains cadres qui seraient complices de cette situation. « Je rends la Greffière en Chef responsable parce qu’elle a envoyé notre avocat et moi vers l’inspection des affaires judiciaires prétendant que c’est à ce niveau que le dossier a été retenu. Je suis allé là-bas, il n’y a rien. Elle répond à des ordres qu’on lui a donnés. Lorsqu’un ordre va contre le droit, un cadre est tenu de s’opposer à ça », a-t-il ajouté.
Les dessous de la suspension du journal
Une mésentente avec les gouvernants actuels et le journal La Nouvelle Tribune serait à la base de cette sanction que la HAAC a infligée à la Nouvelle Tribune, il y a un peu plus d’un an. C’est ce qui ressort des explications du DP Vincent Foly. « Depuis 2001 que nous existons, nous avons toujours été indépendant de tous les pouvoirs. Nous avons combattu les régimes Kérékou et Yayi », a-t-il rappelé, tout en soulignant que les gouvernants actuels étaient aussi dans une certaine opposition à Boni Yayi, ce qui a fait que qu’ils se sont rencontrés à un moment donné. « Mais je n’ai pris aucun engagement envers eux. Je n’ai jamais eu de contrat avec Kérékou, ni avec Yayi. Quand ils sont venus, ils ont dit qu’il y avait un contrat de visibilité. J’ai dit d’accord. Mais quand ils ont commencé par envoyer leurs éléments, je suis venu dire sur cette radio que je ne pouvais pas accepter de les publier. Et c’est pour ça qu’ils me condamnent. Je leur ai dit non. Je ne peux pas publier ce que vous envoyez quand vous demandez de critiquer l’Opposition, vous envoyez les articles tout faits, je ne peux pas. Et j’ai continué à travailler en leur faisant ce que je pouvais et ils ont donné l’argent pour trois mois, et après, ils ont dit qu’ils arrêtaient. Sinon, on peut faire de la communication. C’est-à-dire, donner de la visibilité à une institution, mais quand cette institution se transforme en notre guide éditorial, je dis non et c’est pour ça qu’on nous punit », a narré Vincent Foly.