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Crise sociopolitique: La France exhorte la classe politique à poursuivre le dialogue

Publié le vendredi 28 juin 2019  |  L`événement Précis
Jean-Baptiste
© aCotonou.com par DR
Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Europe et des affaires étrangères
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Après son intervention publique sur la crise béninoise à l’occasion d’une question orale à lui posée par le Député André Villiers, le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne s’est, à nouveau, prononcé sur le même sujet au micro de RFI, ce 26 juin. Mais pour cette fois-ci, il a fait savoir que la situation du Bénin a connu des avancées. Il en veut pour preuve, la levée de l’impressionnant dispositif sécuritaire, autrefois, installé devant le domicile de l’ancien Président Boni Yayi. Ce qui favorise, selon lui, la mise en place du dialogue politique annoncé par le Président Patrice Talon dans son discours du 20 dernier. Prenant acte de cette évolution du contexte, le Ministre Jean-Baptiste Lemoyne a invité les acteurs de la « scène béninoise » à continuer sur cette lancée.

Lire ci-dessous l’intégralité de sa déclaration

« J’étais interrogé la semaine dernière sur la situation au Bénin. J’en parle librement, puisque j’étais le premier ministre français à me rendre au Bénin après l’avènement du Président Patrice Talon et nous avons travaillé sur un certain nombre de coopération en matière culturelle, notamment en matière économique. C’est vrai qu’on a constaté que le scrutin du 28 avril dernier avait généré un certain nombre de tensions et qu’il était important d’aller vers l’apaisement. Le Président Talon, le 20 mai dernier, avait lui-même tenu un discours à la nation. Ce qui nous semblait utile pour que le Bénin puisse aller de l’avant, c’est que ce dialogue national puisse se tenir effectivement dans les faits. Et ce que je constate est que depuis la semaine dernière, il y a eu des événements nouveaux. C’est-à-dire que son prédécesseur, le Président Yayi a pu quitter sa villa qui était encerclée. Naturellement, ça contribue à faire évoluer le contexte. Il est important de continuer cette voie du dialogue. On n’est pas dans l’ingérence. On n’est pas dans l’indifférence non plus. Ce qui compte, c’est justement que les acteurs de la scène béninoise se parlent. On connait le Bénin pour être ce « Saint-Germain-des-Prés » de l’Afrique. Donc, le débat d’idées, il est toujours vif, mais il doit se fait dans le respect de tout le monde».

Propos transcrits par Laurent D. Kossouho



Stratégies pour une sortie honorable de crise
(A l’attention de la classe politique, des gouvernants et des forces vives de la nation)

La Classe Politique Béninoise, en omettant depuis trois décennies de soumettre le Renouveau Démocratique à la moindre évaluation, est pleinement responsable de la persistance des dysfonctionnements qui ont connu leurs paroxysmes à l’occasion de l’organisation des dernières élections législatives…
Comme je l’ai encore une fois souligné dans la réflexion à titre préventif intitulée «SOS !!! DÉMOCRATIE EN PÉRIL», publiée dans le quotidien «Les 4 VERITES» No 1303 du 11 Mars 2019 :
« Pour sauvegarder les acquis de la Conférence Nationale, tous les acteurs politiques béninois se doivent de s’impliquer activement dans la finalisation rapide des réformes impératives que le nouveau Président de la République s’est volontairement engagé à définir et mettre en œuvre, pour la rectification pacifique du Renouveau Démocratique, afin de garantir au Bénin l’avènement d’une démocratie apaisée, condition sine qua non de toute émergence »…
Maintenant que les mânes de nos ancêtres nous ont permis d’entrevoir jusqu’ où à ne pas aller ; au lieu de persister dans des actions de destruction de la Démocratie, la recherche de voies et moyens pour la capitalisation de trois laborieuses décennies d’expérience démocratique, devrait être la seule et unique préoccupation de toutes les forces vives de la nation.
Suite à diverses réflexions sur la Démocratie Béninoise et me référant au caractère généralement prémonitoire des conclusions de la plupart de mes analyses, je soutiens fermement que la stratégie indiquée pour une sortie honorable de crise, réside dans l’organisation diligente d’un «Forum National d’Evaluation et de Refondation du Renouveau Démocratique» ; des Assises nationales pour débattre de manière largement inclusive de tous les problèmes qui minent le Système depuis plusieurs années.
La seule perspective d’un forum national où chaque délégation pourra librement exposer et défendre ses points de vue dans le cadre d’une évaluation poussée du système démocratique béninois, amènerait tous les acteurs politiques dépassés aujourd’hui par la portée des événements qu’ils n’ont su prévenir ; à savoir raison garder, pour un rapide désamorçage d’une crise qui, à force de complications, risque de durablement ternir l’image du Bénin…
Tous les béninois sont aujourd’hui convaincus qu’il est impérieux de soumettre le «Système politique rapidement retenu», en Février 1990 par les forces vives de la nation, à une profonde et inclusive évaluation qui, au lieu de simples replâtrages, devrait déboucher sur la refondation totale du Renouveau Démocratique ; pour préserver le Bénin contre de périlleuses aventures au cours des trente prochaines années.
Une refondation qui aurait dû intervenir en 2005, pour l’instauration d’une démocratie apaisée, gage de l’effectivité du développement socio-économique auquel le peuple béninois aspire depuis bientôt soixante ans.

FORUM NATIONAL D’ÉVALUATION ET DE REFONDATION DU RENOUVEAU DÉMOCRATIQUE
Les malheureux événements pré et post Elections Législatives du 28 Avril 2019 tirent indubitablement leurs sources des grandes faiblesses congénitales du Renouveau Démocratique dont aucune disposition n’a depuis 30 ans, fait l’objet de la moindre relecture alors que toutes ses Institutions recèlent de toute évidence, de nombreux virus…
En effet, l’étude intitulée «Diagnostic Exploratoire Du Renouveau Démocratique» que j’ai réalisée à l’occasion du 20ème anniversaire du Renouveau et réactualisée en Décembre 2015, a révélé que :
« Depuis 1991, chaque quinquennat a largement étalé de grandes faiblesses qui n’ont jamais préoccupé aucune institution de la République, au point d’exposer le pays à des situations de degré d’explosivité de plus en plus élevé »…
Au lieu de s’empêtrer dans des dialogues aléatoires pour un hypothétique règlement de problèmes plus ou moins particuliers ; pour s’offrir le cadre idéal pour amorcer la réconciliation des acteurs politiques entre eux et avec le peuple, l’Exécutif gagnerait à programmer l’organisation avant la fin de l’année, des premières assises d’évaluation de la démocratie béninoise, qu’ il pourrait dénommer : «Forum National d’Évaluation et de Refondation du Renouveau Démocratique», pour des études exhaustives et largement inclusives, portant entre autres sur :
– La pertinence des choix fondamentaux comme le Régime Présidentiel, le Système Partisan, le Libéralisme Economique etc. ; choix précipitamment opérés à la Conférence Nationale, et mis en œuvre sans discernement ;
– Le diagnostic général de toutes les Institutions de la République pour déceler les sources des dysfonctionnements qui les gangrènent ;
– La relecture des lois, codes, chartes, arrêtés etc., dont des dispositions entravent d’une manière ou d’une autre, la cohésion sociopolitique et la souve- raineté économique du Bénin ;
– L’analyse point par point, de la pertinence de chaque article de la Constitution, pour des suggestions de suppression des dispositions obsolètes, et d’insertion de résolutions plus cohérentes ;
– La définition et la planification sur dix à vingt ans, des grands objectifs de développement comme : Eau et Electricité dans tous les Arrondissements – Assurance Maladie pour Tous – Gratuité Effective des Enseignements Maternels ; Primaires et Secondaires ;
– Le quota annuel de Prise en Charge des Jeunes Diplômés etc…
Après amendement et validation en assemblée générale, des rapports de ses comités ad ‘hoc, le «Forum d’Evaluation du Renouveau Démocratique» transmettra ses conclusions au Chef de l’Etat, pour adoption et transformation des principales résolutions en projets de lois, voire en projet de révision de la Constitution, à étudier en procédures d’urgence par le Parlement…

ULTIME OPPORTUNITE POUR LA REFONDATION DU RENOUVEAU DÉMOCRATIQUE
Le Renouveau Démocratique ayant très tôt dévoilé ses plus grandes insuffisances congénitales, confirmées par plusieurs études qui ont mis en évidence ses principales faiblesses ; au lieu d’une évaluation périodique inclusive du système, les gouvernants ont chaque fois préféré des tentatives de révision partielle de la Constitution…
Alors qu’elle s’imposait déjà avant les élections présidentielles de 2001, la refondation du Renouveau Démocratique aurait impérativement dû intervenir en 2005, avant la fin du dernier mandat du Président KEREKOU ; et aurait mis le Bénin à l’abri de nombreuses situations malheureuses…
En effet, une évaluation générale du système après trois quinquennats de pratique, aurait certainement débouché sur un redimensionnement des piliers de la démocratie béninoise, et sur la rectification de plusieurs dispositions qui mettent à mal toutes les Institutions depuis 1990.
Ainsi depuis quinze ans, des résolutions salutaires auraient dû porter entre autres, sur :
– La constitutionnalisation d’un Organe Suprême de Supervision du Renouveau Démocratique pour circonscrire les pouvoirs des Chefs de l’État, et réguler les rapports entre les Institutions de la République etc…
– Le «balisage» du Multipartisme qui ne pourrait être intégral dans une démocratie naissante, sans entrainer des regroupements opportunistes autour du Chef de l’État, après chaque élection présidentielle…
– La création d’une Agence Autonome d’Organisation et de Contrôle, chargée du suivi de l‘organisation de toutes les Institutions de la République ; et des contrôles périodiques des structures de contrôle de gestion et d’inspection, de toutes les administrations.
– La protection des Secteurs Stratégiques de l’Economie, pour les mettre à l’abri de toute forme de privatisation conformément à la loi N°92 – 023 du 06 Août 1992 sur les dénationalisations au Bénin, afin de garantir la sauvegarde de la souveraineté nationale.
– La définition des niveaux souhaités de développement à court, moyen et long termes, dans tous les domaines, afin d’éviter les improvisations et les dispersions de chaque régime.
Les présentes mésintelligences politiques qui risquent de jeter un discrédit indélébile sur la Démocratie Béninoise, a néanmoins le mérite de rappeler la classe politique à l’ordre, et lui signifier que les mesures qu’elle aurait dû prendre depuis quinze ans, sont aujourd’hui devenues impératives, et devront même aller beaucoup plus loin, sans aucune restriction préalable, et déboucher sur la refondation du Renouveau Démocratique, pour une sortie honorable de crise et la réconciliation du peuple béninois avec ses politiciens.

CONCLUSIONS
Les acteurs politiques, les grands intellectuels et autres «sachants», prescripteurs naturels, n’ayant su prévenir une crise dont les causes originelles résident dans les tares congénitales de la démocratie béninoise, se doivent de promouvoir l’organisation diligente d’un Forum National pour une évaluation inclusive du Renouveau Démocratique ; une évaluation qui pourrait déboucher sur sa refondation. Une refondation qui aurait dû intervenir en 2005, pour l’instauration d’une démocratie apaisée, gage de l’effectivité du développement socio-économique auquel le peuple béninois aspire depuis bientôt soixante ans.
Le caractère national et la portée actuelle des mésintelligences politiques dont le désamorçage a vainement été tenté par d’éminents médiateurs internationaux, dépassent un cadre restreint de règlement par des dialogues entre quelques protagonistes ; des assises nationales auxquelles seront invités des observateurs étrangers, s’imposent pour une étude exhaustive de tous les dysfonctionnements.
Si les mânes de nos ancêtres ont préservé la plupart des protagonistes de la Conférence Nationale de Février 1990, c’est certainement pour leur faire prendre conscience de leurs responsabilités dans la très urgente nécessité de consolidation d’un système que toute l’Afrique nous envie…
Même si le terme est relativement galvaudé, c’est bien d’une refondation du Renouveau Démocratique qu’il s’agira ; et non d’une simple révision partielle de la Constitution. Aucun des principaux domaines (Politique – Economique – Social – Culturel …) ne sera épargné, et aucune restriction ne devra être fixée.
La diligente transformation en projets ou propositions de lois, des résolutions et préconisations du Forum d’Evaluation pour la rectification pacifique des tares congénitales du Renouveau Démocratique, permettra la mise en œuvre rapide de grandes réformes fondamentales véritablement inclusives, pour l’instauration au Bénin d’une démocratie apaisée…
Comme préconisé dans l’étude intitulée : Plaidoyer pour la Refondation du Renouveau Démocratique, « la mère des réformes» est la création de l’Organe Suprême de la République (OSR), pour circonscrire les pouvoirs des Chefs de l’État, et réguler les rapports entre les Institutions etc.
Garant de la sauvegarde des acquis du Renouveau Démocratique et de la paix sociale ; l’OSR validera ou non toutes les lois et ratifications ; le Parlement pouvant devenir monocolore et approuver sans discernement toutes les décisions de l’Exécutif…
Voilà la contribution d’un cadre patriote qui exhorte tous les protagonistes à savoir raison garder pour une sortie honorable de crise.
Mais si malgré tout, la paix nationale préservée contre vents et marrées depuis trois décennies, en dépit de situations hautement explosives comme : les «Tripatouillages» de 1996, le «Match amical» de 2001 et le «KO Tchéké» de 2011, arrivait à être durablement perturbée ; le peuple béninois aura tout perdu, étant donné que la prospérité nationale tant escomptée, n’est toujours pas au rendez-vous…
Le présent article est le résumé des préconisations de plusieurs études réalisées sur des thèmes politico-économiques en rapport avec le Renouveau Démocratique, dans le cadre de mes travaux de recherche en gouvernance ; études dont les conclusions ont été régulièrement publiées dans la presse. Les dernières publications ont été intitulées :
– S.O.S !!! Démocratie en Péril (Les 4 Vérités No 1303 du 11. 03. 2019) ;
– Plaidoyer pour la Refondation du Renouveau Démocratique
(Les 4 Vérités No1031 du 22. 03. 2017) ;
– Comment Sauvegarder les Secteurs Stratégiques de l’Economie (Les 4 Vérités No 1032 du 30. 03. 2017) ;
– Les Impératifs d’un Nouveau Départ (L’Evénement Précis No 1719 du 19. 12. 2016) ;
– SONACOP : Les Leçons d’une Privatisation (Les 4 Vérités No 1039 du 05.04. 2017) ;
– Sauvegarde de la SONACOP : Pourquoi et Comment ? (Les 4 Vérités N o 824 du 30. 12. 2015)…

Toutes les études réalisées par l’auteur depuis 1985, sont à la disposition des autorités politiques, et de toutes les institutions intéressées, au Cabinet EWASS – CONTROL sis au carrefour Adjaha à Cotonou. Tel 67.76.87.19.

Par F. ADAHA EWASSADJA
Cadre de la SONACOP
Consultant en Gestion – Chercheur en Gouvernance
Promoteur des Cabinets Ewass-Control et Pétro-Expertises
et de l’Institut de Recherche et d’Assistance en Gouvernance (I R A G).
Tel : 67 76 87 19 – E-mail : ewasfel@yahoo.fr
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