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Editorial : La course à l’Eco !

Publié le lundi 1 juillet 2019  |  Fraternité
Cérémonie
© Présidence de CI par dr
Cérémonie d`ouverture du 55ème Sommet ordinaire de la CEDEAO
Samedi 29 Juin 2019. Abuja (Nigéria). Cérémonie d`ouverture du 55ème Sommet ordinaire de la CEDEAO, à Abuja (Nigéria), ce samedi, en présence du Président de la République ivoirienne , S.E.M. Alassane OUATTARA.
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Dans les journaux et les sites d’informations, les échos d’Abuja sur la monnaie unique de la Cedeao sont globalement favorables. Evidemment, ces dernières heures, un pas capital vers l’objectif 2020 a été franchi mais toujours est-il que pour l’avènement de l’Eco espéré depuis 1983, avouons que rien n’est encore gagné. Déjà, à quelques 7 mois de l’échéance, l’unanimité n’est pas encore faite sur le logo final de la future monnaie. Cependant, le principe de continuer à travailler d’arrache-pied pour mettre définitivement entre parenthèses le FCfa, le Naïra, le Cédi et autres monnaies nationales demeure. Maintenant, les Africains ont ceci de particulier qu’ils ont souvent la manie de trouver de bonnes excuses pour ne pas aller à l’essentiel.
Justement, sur le plan monétaire, non contents d’être sous le joug d’une puissance étrangère malgré une indépendance prononcée, certains chefs d’Etats n’ont pas hésité à s’ériger en défenseurs du FCfa. D’autres dirigeants, très jaloux de leur monnaie nationale et du poids économique de leur pays au sein de la Cedeao veulent en imposer aux plus petits. Dans ce méli-mélo, c’est clair qu’il est très risqué de parier que dans l’optique de 2020, toutes les conditions soient réunies pour que l’Eco validé soit une réalité. Mais, pour l’instant, les citoyens d’un espace communautaire longtemps gavés d’espoir sur la facilité des échanges entre pays voisins s’en tiennent à un deadline et veulent croire qu’enfin, l’un de leurs soucis verra le bout du tunnel. Seulement, pour qu’il en soit ainsi en 2020, il y a une vraie course à faire et malheureusement jusqu’à nouvel ordre, tout ne dépend que d’une poignée de dirigeants.
A priori, et au vu des dernières informations en provenance d’Abuja, tout laisse penser qu’ils sont actuellement en phase avec la plupart des ressortissants des 16 pays de la Cedeao. Il n’empêche qu’autour d’un processus ‘‘Tendance Eco en 2020’’, des loups rodent autour pour lui faire la peau et surtout ne soyons point surpris, au cas où un grain enrayerait la machine, qu’il se découvre à terme que c’est avec la complicité des nôtres. Alors, ne nous fions pas à une ambition officiellement partagée à un sommet des chefs d’Etats mais, s’il était possible, l’idéal serait, avant tout, d’aller plutôt scruter l’intime conviction de chacun des 16 décideurs.
Maintenant, si tous sont sur la même longueur d’onde et qu’il n’y a pas de défections ou des semeurs de complications, je ne doute aucunement que le défi de l’Eco de la Cedeao en 2020 soit relevé. Sans être expert en monnaie, j’imagine qu’ils n’ont pas besoin d’une éternité pour aplanir les divergences sur le logo et se pencher sur les questions de convergence économique, du modèle de la Banque centrale et toutes les autres dispositions afférentes. En somme, pour un Eco qui arrivera à l’heure et avec la promesse de nous rendre plus heureux, visiblement, le temps presse. Conséquence, plus les jours se rapprochent, plus les appréhensions l’emportent sur les certitudes. Et donc, à nos présidents patriotes et panafricanistes de nous surprendre agréablement.
En définitive, l’annonce de la validation du nom Eco à la 55ème session ordinaire de la Cedeao à Abuja met déjà de l’eau à la bouche des populations, des financiers, des hommes d’affaires et qui sais-je encore. C’est pourquoi, avant ou après échéance, inutile qu’ils viennent nous brandir des aléas. 2020 doit être 2020. Autrement, chacun à son niveau, tirera sa conclusion.

Angelo DOSSOUMOU
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