Les Ecureuils iront-ils au second tour ? Pour répondre à cette question, il faudra déjà que notre équipe batte le Cameroun par un score qui dépasse celui par lequel le Ghana battra la Guinée-Bissau. Sinon, pour la quatrième fois, il faudra dire adieu à la compétition de cette année, sans aller au second tour.
La déception du public sportif aura été à la hauteur du gâchis de samedi. On s’attendait à une victoire, mais nous avons eu droit à un nouveau match nul contre les petits poucets bissau-guinéens qui sont bien contents de n’avoir pas encaissé de but durant cette partie. Car, comment ne pas reconnaître que les coéquipiers de Fabien Farnolle ont réellement dominé ce match ? On ne peut pas ne pas avoir vu que les Ecureuils ont pratiquement fait un camp en seconde partie, leurs adversaires ayant été obligés de se retrancher à la défense pour ne pas prendre de but. On ne peut pas ne pas reconnaître qu’en fin de compte, le bastion offensif de nos adversaires a été anéanti chaque fois qu’il mène des escarmouches dans le camp béninois.
Deux choses ont manqué aux Ecureuils lors de ce match : la précision des tirs et la chance.
Steeve Mounié qui a délivré le Bénin à Cotonou lors de la confrontation avec l’Algérie a été le même qui a raté au moins deux grosses occasions de scorer samedi. Les maladresses qu’il a accumulées ont fini par faire vendanger toutes les occasions de but, mettant tout un pays en désarroi. Jodel Dossou rentré en cours de jeu a accumulé les tirs à l’emporte-pièce, sans compter Emmanuel Imorou ou Cébio Soukou qui n’ont pas réellement pu cadrer leurs tirs. Il y a surtout Stéphane Sessègnon qui n’a pas vraiment trouvé de l’espace pour s’exprimer. On n’a pas vu ses accélérations décisives ni ses tirs de précision chirurgicale qui ont fait la différence par le passé. Au contraire, il s’est lancé dans des dribbles sans valeur ajoutée. Mais au fond, le milieu de terrain béninois est probablement en train de livrer ses dernières armes. Sèssègnon n’est plus l’attaquant virevoltant qui a porté le 10 du PSG. Il faudra que le coach Dussuyer trouve une formule pour le garder au banc de touche et ne l’utiliser qu’à la seconde partie quand il aura déterminé une faille adverse.
En fin de compte, il faut reconnaître que la chance nous a fait défaut samedi. C’est un facteur aléatoire mais déterminant. La sérénité de notre équipe a pris un vrai coup face à l’échec des tentatives multiples devant les buts bissau-guinéens. Les nôtres ont probablement cru samedi que leur destin était d’échouer cette fois encore.
Faut-il croire à une victoire demain face au Cameroun ?
Le football demeure un jeu, mais comme tous les jeux son facteur le plus important reste la détermination. Après l’énorme match livré ce dimanche par Madagascar qui a battu le Nigeria par un score sans appel de 2-0, la question véritable est de savoir à quoi nous servirait le pessimisme. Toute fatalité est contreproductive quand l’on n’a d’autre choix que d’avancer. Les Ecureuils ont le devoir d’avancer pour nous faire rêver à nouveau, malgré les déceptions et les désillusions de samedi. Nous avons besoin de doper le moral des nôtres pour qu’ils résistent à la tentation du défaitisme qui est le pire venin de ceux qui veulent vaincre. Bien sûr, on n’oubliera pas que le Cameroun est le tenant du titre continental et qu’il a dans son escarcelle cinq trophées. On n’oubliera pas qu’en quatre participations à la CAN, les Ecureuils n’ont jamais eu une seule victoire. Au surplus, on se rappellera demain mardi que le Bénin n’a pas l’aréopage de stars qui font le bonheur des Lions indomptables. Et je sais que les Béninois ont le scepticisme contagieux, la critique facile et l’autoflagellation presque héréditaire. Mais cette fois-ci plus que jamais, nous avons besoin d’y croire pour pousser nos hommes à la victoire.
Car ils peuvent encore déjouer les prophètes du malheur qui avaient prédit que nous ne mettrons même pas les pieds au Caire. L’âme même de notre pays jouera demain à Ismaïlia pour nous ramener la victoire.