L’opposition ont laissé croire que la solution de la crise est entre les mains du Chef de l’Etat. Ils veulent que ce soit lui qui définissent le cadre du dialogue. Mais au fond que veut l’opposition ? Que le Chef soit juge et partie ?
Au cours de leur récente sortie les partis politique de l’opposition ont laissé entendre que le Chef de l’Etat n’a jusque-là posé aucun acte qui concrétise son désir d’aller au dialogue. Ils considèrent donc sa main tendue comme l’expression d’un vœu qui reste pieux et sans engagement réel. Quand on écoute les acteurs de l’opposition on est porté dans un premier temps à leur donner raison. Évidemment que celui qui tend la main doit poser des actes concrets qui démontrent sa volonté d’aller loin dans ce désir exprimé. Ceci est un fait et le réalisme convie à l’admettre. Mais lorsqu’on étudie avec sérénité la crise et ses différents contours on se rend compte que le vrai arbitre dans le jeu ce n’est pas le Chef de l’Etat puisque les griefs réels de la classe politique le concernent en premier. Comment quelqu’un qui est accusé peut se mettre encore en position de médiateur ? La démarche serait déjà biaisée au départ et ils seront encore les mêmes à la condamner. Instaurer un cadre dans lequel le Chef de l’Etat s’invite en médiateur est donc à balayer. Ce qui rend davantage complexe, le débat c’est le caractère hautement personnel des dissensions. L’opposition fait tôt de trouver dans les différentes contradictions actuelles des raisons essentiellement politiques, mais tout le monde sait que leurs agissements cachent beaucoup de non-dits. La plupart des acteurs de l’opposition qui étaient de la mouvance ont choisi de se démarquer en raison des considérations plus personnelles que politiques. Quelqu’un avait dit que l’opposition à Talon est plus que conjoncturelle qu’idéologique et ce n’est pas totalement faux. Lorsqu’à tout ceci se mêlent les raisons affectives et d’intérêt, le débat change totalement de contenu. Ainsi, il ne s’agira pas vraiment de dialogue classique devant cameras mais de séances entre adultes. Pour conduire des échanges de cette qualité, il est nécessaire que ce soit des instances neutres et moralement à la hauteur. L’opposition a donc tout faux lorsqu’elle déclare que le Chef de l’Etat a la clé du dialogue, car elle sait bien où se trouve le problème et comment le régler. Il s’agit juste d’un discours plus politique que réaliste.
Pourquoi pas l’opposition
Les acteurs de l’opposition sont toujours dans cette logique de fuite permanente de responsabilité. Depuis le début de la crise, ils n’ont exprimé aucune disponibilité à échanger véritablement dans le cadre d’un dialogue franc et sincère. Jusque-là, on assiste qu’à des invectives. La vieille logique qui consiste à peindre tout en noir et de façon systématique a toujours droit de cité au niveau des acteurs de l’opposition. Pourtant nul n’a l’apanage de l’initiative en matière de dialogue. Le pouvoir tout comme l’opposition peut tendre la main. Pourquoi l’opposition pense toujours que c’est l’autre qui a tort et qui doit appeler au dialogue ? Que ce soit le Chef de l’Etat qui ait décidé de tendre la main en premier est une preuve de disponibilité qui devrait être accompagnée par les acteurs de l’opposition. Mais ceux-ci fidèles à leur logique ont rejeté la main tendue en se gavant de considérations qui tiennent à peine. L’évidence se dessine qu’une partie de l’opposition est réfractaire au dialogue et a intérêt que la ‘’crise’ perdure. Cette race d’opposants souhaite bloquer le pays pour des considérations strictement personnelles avec le Chef de l’Etat. Il ne s’agit nullement de démocratie, ni d’élection. Il s’agit de béninoiserie. Quand leurs intérêts sont menacés ils voient le mal partout, mais dès qu’ils seront rétablis où peut être quand ils seront eux-mêmes aux affaires on ne les entendra plus. Pour eux, le pays importe peu.