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La Presse du Jour N° 1838 du 5/3/2013

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Pour décrisper la tension sociale au Bénin : Des Béninois souhaitent que Yayi et Talon fassent la paix des braves
Publié le mercredi 6 mars 2013   |  La Presse du Jour


Thomas
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin


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La peur est sur la République au Bénin. Cette peur tire son essence de la brouille entre deux amis : Patrice Talon et Boni Yayi. Pour des Béninois, ils doivent faire la paix des braves pour une décrispation de la situation.

Au Bénin, c’est la psychose générale depuis l’éclatement d’un supposé complot relatif à l’empoisonnement du Chef de l’Etat. Vu que cette affaire est liée au présumé coup d’Etat déjoué le vendredi 22 février dernier, les Béninois ne savent plus où donner de la tête. De quoi demain sera-t-il fait ? C’est la question que chacun d’eux se pose. Dans l’administration publique, dans les marchés, dans les ateliers et ailleurs, toute l’attention des Béninois est focalisée sur ces dossiers qui viennent perturber la quiétude habituelle. Ce qui préoccupe le plus, c’est le nom de celui qui est à chaque fois cité comme étant l’instigateur de ces coups fourrés déjoués. Il s’agit bien entendu de Patrice Talon. Sa tête est mise à prix à travers deux mandats d’arrêt internationaux délivrés contre lui par la justice de son pays. Et pourtant. Il y a de cela sept ans, qui pouvait penser que Patrice Talon allait s’embrouiller avec le Président Boni Yayi jusqu’à ce point ? C’est d’ailleurs ce qui surprend aujourd’hui les Béninois. Pour beaucoup d’entre eux, ce qui se passe est très dangereux pour notre pays et pourrait l’être encore plus si jamais on ne pare au plus pressé. Et ce plus pressé, c’est la paix des braves que le Président Boni Yayi et son ami Patrice Talon doivent faire dans l’immédiat. « Je ne veux pas me mêler de ce qui oppose le Chef de l’Etat et Patrice Talon. Ce que je voudrais, c’est qu’ils se rencontrent et qu’ils s’entendent sur le minimum pour sauver le Bénin, ce pays que nous avons en commun. Empoisonnement, coup d’Etat et autres. Ce sont des termes qui nous font peur et font certainement peur aux investisseurs. Notre pays n’a pas besoin de cela. Les Béninois n’ont pas besoin de coup d’Etat. Ils ont besoin de pain et de paix. Il faut que le Chef de l’Etat et Talon s’entendent pour leur offrir cela », a déclaré un conducteur de taxi-moto rencontré au point de vente de journaux situé à côté de la morgue du Cnhu. Son ami Hector est aussi allé dans le même sens. « Allez dire à ceux qui parlent de coup d’Etat et des choses qui jettent la peur sur la République d’arrêter car après 22 ans de démocratie, il ne serait pas normal que le Bénin retourne à un régime militaire. Vous avez vu ce qui se passe aujourd’hui en Côte d’Ivoire, au Mali ? On sait quand ça commence, mais on ne sait pas quand ça finit. Cessons donc de jouer avec le feu », a-t-il poursuivi. « L’avenir du Bénin se trouve aujourd’hui entre les mains du Président Boni Yayi et Patrice Talon. Ce se sont les deux qui savent ce qui les oppose. Nous ne voulons pas nous mêler de leurs problèmes. De grâce ! Qu’ils libèrent le Bénin de la peur », a dit un Professeur d’université qui pense que le problème qui doit le plus préoccuper nos dirigeants est l’avenir de la jeunesse. « Nous jouons à un jeu dangereux. Ne poussons pas loin le bouchon. La jeunesse oisive et déboussolée peut recourir à l’estacade », a-t-il averti. « Un adage de chez nous dit qu’on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. Si c’est quelque chose que Patrice Talon a fait au Président Boni Yayi, que celui-ci le lui pardonne et confie sa vie à Dieu » a suggéré Ramathou, revendeuse de marchandises au marché Dantokpa. Ces supplications et appels à l’apaisement ne tomberont certainement pas dans des oreilles de sourds ; surtout que dans ces deux affaires, des Béninois ont été privés de leur liberté.

Affissou Anonrin

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