A Cambera, la capitale de l’État fédéral d’Australie, l’ambassadeur du Bénin en Asie-Océanie, avec pour résidence Tokyo au Japon, a eu, vendredi dernier, des rencontres prometteuses pour le développement de son pays.
Parti à la rencontre des autorités australiennes dans le cadre de la cérémonie de présentation des documents l’accréditant en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Bénin près cet Etat, son Excellence Zomahoun Rufin a touché du doigt l’intérêt insoupçonné porté à son pays. A preuve, le renouvellement du bénéfice de l’offre d’invitation à venir visiter l’Australie adressée en 2012 au président Boni Yayi, et que n’avait pu honorer ce dernier. Officiellement, on annonce à Cotonou que c’est pour cause de calendrier de travail surbooké. La charge qui lui incombait, à l’époque, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine (Ua) l’avait amené à être sur plusieurs autres fronts, justifiant que le cadeau ne soit pas consommé.
L’indisponibilité d’hier ainsi excusée, l’ambassadeur du Bénin peut à nouveau caresser le désir de s’envoler vers cet univers lointain mais qui peut beaucoup apporter à ses concitoyens. Et Zomahoun Rufin d’estimer que « Boni Yayi est aimé et courtisé dans la région Asie-Océanie pour bénéficier de tant de sollicitudes de la part de gens ayant soif de le voir chez eux»>
Ce faisant, Zomahoun Rufin, l’intellectuel africain noir le plus en vue dans la région, oublie de mentionner qu’il lui a fallu d’abord planter le décor de cette visite d’État au sommet. Pêle-mêle, il a auparavant rencontré différents acteurs étatiques et du secteur privé à divers niveaux de l’Etat fédéral. De la Gouverneure générale, Mme Quentin Bryce, représentant la Reine d’Angleterre – à qui ses lettres de créances ont été présentées- aux autorités académiques en passant par la délégation du patronat conduite par son responsable, Tony Melville ainsi que des collègues ambassadeurs accrédités dont celui de l’Ile Maurice et le doyen du corps diplomatique, son homologue du Botswana… Rien, ni personne n’a été oublié du dispositif d’accueil auquel son Excellence Zomahoun s’attendait. Se disant «ému et satisfait» pour ses débuts en Australie, c’est qu’il a pu poser les problèmes et besoins des citoyens de son pays à qui de droit et auprès de qui il semble avoir des oreilles attentives.
Mis à prix aux investisseurs australiens
Lors de ses exposés sur la République du Bénin, il a évoqué les potentialités dont regorge le pays. Sur les plans touristique et agricole, celui des ressources du sous-sol par rapport auquel il exhorte les investisseurs australiens à venir scanner notre sol. Par les temps qui courent, et où on parle de la découverte du pétrole et d’un important gisement de fer, l’intervention de grandes firmes internationales s’avère plus que nécessaire pour conforter les acquis. Le diplomate béninois a insisté sur le caractère encore vierge du tissu économique, tous secteurs confondus. Il a fait une ouverture sur l’environnement juridique national qu’il dit marqué par une démocratie pluraliste assise sur le socle d’une gouvernance rarement prise à défaut, laquelle fait du Bénin un pays au climat social globalement apaisé. Ce à quoi les hommes d’affaires australiens mobilisés se sont montrés sensibles pour, sans hésiter, manifester leur engagement d’aller sur place prospecter le terrain.
Et, à force de rêver de grandes choses, l’ambassadeur Zomahoun peut en amasser de toutes petites qui donnent espoir. Les retombées de la présentation de ses lettres de créances, la quatrième du genre pour lui, en un an, sur une juridiction de 11 pays, sont presque immédiatement capitalisables. En commençant par la prochaine visite de Dr Boni Yayi, en Australie.