La signature de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine est une aubaine pour l’intégration, le panafricanisme et le développement du continent africain, selon le professeur Gilles Expédy Gohy, enseignant-chercheur à l’Ecole nationale d’économie appliquée et de management(Eneam). Le Bénin, à travers cet accord que le chef de l’Etat, Patrice Talon, à la faveur du 12e sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine a signé, à Niamey, le dimanche 7 juillet dernier, amorce son développement économique.
La Zone de libre-échange continentale africaine va insuffler un dynamisme au commerce des pays de cette partie du monde. C’est le point de vue du professeur Gilles Gohy, enseignant-chercheur à l’Ecole nationale d’économie appliquée et de management (Eneam). Le Bénin, pense-t-il, ne sera pas du reste avec l’émergence de son économie, à travers cette initiative des chefs d’Etat de l’Union africaine à laquelle il est partie. « A mon avis, il n’y a que des atouts positifs et ils vont augmenter avec la mise en œuvre de la monnaie unique, l’Eco qui va jouer le rôle fédérateur comme l’euro, le dollar, le yuan… », a soutenu le professeur Gilles Gohy. Il définit la zone de libre-échange continentale africaine comme étant un espace de liberté devant permettre aux adhérents ou aux signataires de tirer le maximum de profits visant l’épanouissement de leur communauté. « C’est une arène de partenariat gagnant-gagnant visant l’atteinte du développement tant cherché et du développement de l’Afrique tant souhaité, de sorte que les pays africains adhérents à cette zone et qui l’animent, améliorent leurs économies sectorielles et par ricochet, le bien-être de leur population », a-t-il confié. Mieux, le professeur estime qu’« on va avoir un vrai pôle dynamique au niveau de l’Afrique, ce qui est une bonne chose puisque cette zone de libre-échange est continentale; ça va être une fusion et on ne va pas distinguer l’Afrique noire de l’Afrique blanche ». Le président Patrice Talon a pris le temps de signer le document,parce qu’il en a vu beaucoup d’atouts positifs pour le Bénin, et cela va susciter une dynamique à cette zone de libre-échange, affirme Gilles Gohy.
Les implications
Selon les explications de l’enseignant-chercheur, la zone de libre-échange est un marché hautement élargi de consommateurs. Ce qui veut dire que les micro-économies des Etats n’auront plus de soucis à se faire pour le développement de leurs économies sectorielles. Le pays n’aura plus le souci d’écoulement de ses produits.
Les articles produits par le Bénin vont librement circuler dans la zone, de telle sorte qu’un produit nigérien se retrouvera à Cotonou sans difficulté, avec la mise en œuvre concrète du Tarif extérieur commun (Tec). Ainsi, l’intégration régionale sera facilement atteinte au grand bonheur des communautés. Cette zone va permettre également le panafricanisme tant attendu, pense Gilles Gohy. Celui-ci, déjà presque réussi par les chanteurs, les artistes…, sera une réalité concrète au niveau économique puisque progressivement, les libellés anthroponymiques, c’est-à-dire les noms des Etats vont se gommer et il n’y aura que les produits de la zone de libre-échange. « Il n’y aura plus de produits togolais, ni béninois, ni nigériens… comme c’est le cas aux Etats Unis où les citoyens ont réussi l’intégration intérieure. Il n’y a pas de produits du Texas, de Dallas,… il n’y a que des produits américains, made in Usa », indique Gilles Gohy. En définitive, ces produits porteront la marque made in Zlecaf. Il est à souhaiter que les micro-économies jouent franchement le jeu, puisque la zone a des règles qu’il faut respecter comme dans tout espace de liberté.
Rappelons que le président Patrice Talon n’a vu que du bien de cette initiative qu’il est personnellement parti signer cet important document. A l’occasion, il a souhaité que : « nous puissions bâtir et développer le plus grand marché mondial ».
Et c’est à juste titre que les autorités béninoises en charge du commerce annoncent déjà un séminaire d’information, d’explication et de sensibilisation qui se tiendra dans plusieurs localités du Bénin et du Togo avec l’appui des experts de la Cedeao et de l’Union africaine. Ledit séminaire débutera probablement le mardi prochain.