Conformément à l’annonce qu’il a faite lors de son discours à la Nation en date du 20 mai dernier, le Président de la République Patrice Talon va lancer le dialogue politique avec l’ensemble de la classe politique à compter du 15 juillet prochain. C’est ce qui ressort du communiqué rendu public par le Directeur du Cabinet Civil de la présidence, ce mercredi 10 juillet. Ledit communiqué précise que pour cette première journée des concertations, « les responsables des formations politiques ayant précédemment déposé des dossiers de déclaration administrative ou de mise en conformité au ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, à raison de deux délégations par formation », sont invités à la présidence, le lundi 15 juillet 2019 à 17 heures précises. Au total 11 formations politiques sont attendues à cette séance. Il s’agit de l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (Udbn), Dynamique Unitaire pour la Démocratie et le Développement ( Dad), Restaurer l’Espoir ( Re), Union Sociale Libérale (Usl), Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) , Parti Communiste du Bénin (Pcb), Gouverner Autrement, Parti la Flamme Renouvelée, Force Agissante, Parti pour l’Engagement et la Relève et la Grande Solidarité Républicaine.
Laurent D. KOSSOUHO
Les conditions surréalistes des opposants qui hypothèquent le dialogue politique
Le dialogue politique tant attendu, enfin annoncé, dès le lundi 15 juillet prochain par la présidence de la République risque de se tenir sans certains acteurs majeurs. Il s’agit notamment de grands partis se réclamant de l’opposition qui continuent de s’accrocher à des conditions plutôt surréalistes avant toute discussion avec le pouvoir Talon. Ces conditions sont si irréalisables en l’état, du moins dans les 72 heures à venir, qu’il faut déjà craindre que les objectifs visés par le Chef de l’Etat Patrice Talon, en convoquant ce dialogue ne soient atteints. Au nom du parti des Forces Cauris pour un Bénin Emergent ( Fcbe), le député Nourénou Atchadé, a récemment énuméré quatre préalables qui ne pourraient pas de si tôt se réaliser, ou peut être jamais, quand on prend le seul relatif à la reprise des élections législatives du 28 avril 2019. Pour le président Patrice Talon et les formations politiques qui le soutiennent, le débat est déjà clos à ce sujet. Il ne sera plus question d’y revenir, Patrice Talon, s’avouant d’ailleurs, totalement incapable d’en décider autrement, de son chef. Il a été clair à ce sujet, et à plusieurs reprises, l’a martelé déjà. « Ne me demandez par de légiférer à la place du parlement. Il ne revient pas à un chef de l’Etat de modifier des lois électorales. Seule l’assemblée nationale en détient les prérogatives…» a-t-il, affirmé, à peu de mots près, à plusieurs occasions, en cette période de crise électorale qui n’en finit plus. « La garantie sur le retour des exilés politiques » est l’autre exigence majeure que brandit Nourénou Atchadé et ses pairs de l’opposition. La tâche semble également difficile à ce sujet par Patrice Talon qui clame n’avoir expulsé personne du Bénin. Il s’agit des départs volontaires voulus par ces acteurs politiques dont Lehady Soglo, Sébastien Ajavon, Valentin Agossou Djènontin et consorts, alors qu’ils étaient appelés à répondre à des faits devant la justice. Le Chef de l’Etat, ici encore, se refuserait sans doute, à se substituer à la justice pour prendre des décisions hardies à l’encontre de toutes ces personnes exilées, en les rappelant au pays pour échanger sur des questions politiques. « La libération des personnes emprisonnées pour leurs opinions ou pour avoir été soupçonnées de participer aux manifestations du 1er et 2 mai, puis enfin » est également l’autre condition difficile à mettre en œuvre par Patrice Talon, pour ne pas avoir au dos, les centaines de populations victimes de ces actes de vandalisme, avec au compteur des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants.
Bref, tout laisse croire, à travers ces conditions exigées par les opposant Même si la volonté de réconcilier la classe politique béninoise, à travers ce dialogue imminent est manifeste, il va falloir repenser autrement la question de chaque côté pour que cette crise latente qui secoue le monde politique béninois depuis des mois, puisse connaitre enfin un heureux dénouement.