Le commerce de produits d’occasion est devenu une activité qui attire beaucoup de jeunes étudiants. Après les heures d’études, la plupart se lancent dans cette activité pour satisfaire leur besoin quotidien. Il s’agit ici de vente de friperies, des chaussures et d’autres articles…
A moins d’habiter dans une grotte, on a forcément déjà acheté ou vendu un bien d’occasion. En effet, le marché de la seconde main représente une part de plus en plus importante dans le monde des étudiants d’Abomey-Calavi.
Samedi 06 Juillet 2019. Il est 16h25min dans l’amphithéâtre C1000 de l’Uac. Des va-et-vient des étudiants dans tous les sens. On peut voir un étudiant portant un sac au dos ; chemises, pantalons et même des chaussures aux épaules et à la main.
De par sa situation stratégique, le jeune vendeur de fripe transforme l’endroit en un vrai marché. D’autres, à quelques centaines de mètres sous leurs tentes parsemées, des tables rangées dans un total désordre, font la publicité de leurs produits. « Tao, tao, 1000f, 1000f », c’est ce qu’on entend de ces vendeurs, le prix de leurs produits. A côté, des hommes et femmes, les uns debout par ci et les autres assis par-là, discutent tranquillement sur les sujets de leur choix.
Une activité qui soulage les étudiants
Fabrice, un jeune homme étudiant au teint noir avec un tee-shirt et un pantalon jeans, assis sur le banc d’estrade de l’amphithéâtre, semble faire sa sieste qui sera coupée par des clients venus marchander. Ce jeune étudiant vend des vêtements de toutes sortes de qualités et des chaussures pour filles. Pour lui, les filles achètent plus que les garçons, « je vends des pantalons, des robes, des jupes et surtout des chaussures pour femmes parce que ces dernières achètent plus que les hommes », déclare-t-il. A ses dires, la vente de ces produits lui permet de satisfaire ses besoins financiers et poursuivre ses études universitaires.
A côté de la table de celui-ci, une jeune étudiante aux lunettes blanches et de teint clair, fait le tri dans le tas de robes étalées sur le bras de Fabrice : « je cherche des muni-robes, mais malheureusement je n’ai trouvé qu’une seule », se désole-t-elle. Elle confie qu’elle se ravitaille souvent chez Fabrice car, les produits de celui-ci sont moins chers et elle trouve de bonnes choses.
Même son de cloche chez Sahara, étudiante en lettres modernes dans sa robe noire. « Comme je suis étudiante, je n’ai pas beaucoup d’argent pour aller dans les boutiques prêt à porter. Je viens auprès de Fabrice et autres vendeurs pour trouver des habits qui sont à ma portée », déclare-t-elle avec un large sourire.
Une nouvelle mode pour une nouvelle génération
Par contre, Oscar, jeune étudiant au teint clair, pense que le prix que les vendeurs de fripes fixent n’est pas un problème. Que le prix soit élevé ou pas, les jeunes d’aujourd’hui achèteront car, selon lui, c’est la qualité du produit qui compte. La nouvelle génération porte ces friperies pour la mode :<< La motivation de la mode nous pousse à acheter ses produits même si le prix de ceux-ci est élevé. Donc moi, j’achète seulement >>, déclare-t-il.
Une activité parfois sinistre
Dans la quête du gagne-pain, il arrive parfois que les vendeurs étudiants ne parviennent pas à vendre leurs produits à temps. Pour un jeune étudiant qui préfère taire son identité et qui vient de commencer cette activité, c’est l’enfer la vente des friperies. « La vie est chère les gens n’ont pas d’argent pour acheter ces vêtements qui ne coûtent rien pratiquement et cela montre que le pays va mal », se plaint-il. Dans le même ordre, Faissol, un autre vendeur, dépense assez d’argent mais peine à écouler sa marchandise. « J’ai du mal à revendre les balles de fripe que j’achète », se désole-t-il.