Enfin ! Telle une alouette toute cuite, la proie est tombée dans son bec longtemps resté ouvert. Il était à la recherche d’un « strapontin yayistique », il y a fort longtemps. Pour ce faire, les gesticulations ou les nombreux cris de détresse ne se sont pas faits compter. Ils avaient été légion. Ah, oui ! Il a, à présent, quelque chose à se mettre sous la dent pour que nos oreilles entendent mieux. On ne demandait pas non plus mieux. Que le « Baron d’Ararouna » concède enfin à lui trouver quelque chose. Enfin. L’occuper pour qu’il nous colle la paix, cette paix dont ses compatriotes ont besoin pour mieux penser et repenser le développement de leur pays.
Irénée Agossa, c’est son nom. On ne le présente plus pour ses compatriotes qui ont l’habitude de le voir à travers leurs petits écrans. L’homme a du métier. Le métier politique qui le fait voguer de barque en barque, de maison en maison sans oublier de rue en rue tel un saltimbanque joyeux… Dire que ses compatriotes, du moins ceux de sa génération qui ont fait avec lui l’Université nationale du Bénin (ndlr : aujourd’hui, Université d’Abomey-Calavi) connaissent le monsieur, c’est peu dire. Il s’est fait relever pour la première fois en se faisant hisser à la tête d’un syndicat d’étudiants dénommé Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb) dans les années 90 en rupture de banc avec l’ancien mouvement syndical estudiantin qui y avait droit de cité : la Fneb.
Puis, reversé dans la vie active, il s’illustre sur le terrain politique en papillonnant de gauche à droite depuis qu’il a pris goût aux délices du pouvoir. Il a fait une virée extraordinaire à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) désigné hideusement au titre de personnalité par le Bureau de l’Assemblée nationale, 6ème législature alors qu’il n’a jamais eu l’occasion de rédiger un document du genre : « J’ai l’honneur de venir solliciter… » pour avoir l’opportunité d’être employé ne serait-ce qu’une fois dans une entreprise. La politique, il en a fait son job.
C’est ainsi que déjà, lors de l’élection présidentielle de 2001, il fut l’initiateur du 1er slogan sur le Changement et d’un concept suranné dénommé « le ninisme » pour rejeter et Mathieu Kérékou et Nicéphore pour présider aux destinées du Bénin. Puis, comme dans un jeu de cinéma, on le vit atterrir dans l’escarcelle d’un candidat à cette présidentielle du nom de Anani Abimbola, père de l’actuel Ministre de la Culture, de l’artisanat et du tourisme de Yayi Boni. Son « ninisme » n’a eu d’effet que son ventre nourri par les espèces froufroussantes du vieux Anani Abimbola qui a mordu à l’appât de l’homme en villégiature politique. Comme si cela ne suffisait pas, il se fait encore parler de lui en investissant la scène politique à l’occasion de l’élection de 2011 par son ralliement à la cause du plus grand mouvement politique de l’opposition au Bénin dénommé l’Union fait la nation (Un). S’alliant derrière le candidat Adrien Houngbédji, porte étendard de l’Un, on a cru que Irénée Agossa a résolument fait le choix de l’opposition au régime de Yayi Boni. Mais comme un canard de pataud d’eau en eau, l’homme effectue un revirement spectaculaire à 180° pour se jeter corps et âme dans les bras du « Baron d’Ararouna ». Depuis lors, c’est lui qui est devenu subitement plus « Nationaliste » que ses autres compatriotes en embouchant la trompette de la bataille pour la révision constitutionnelle, projet cher à son maître du jour. Si ce dernier pouvait comprendre !!! Certainement qu’il a sa compréhension. Ce qui lui a permis de lui trouver un poste de super « Conseiller Technique chargé du suivi de l’exécution des projets initiés par le Gouvernement sur toute l’étendue du territoire national ». C’est un programme d’action. Un ami a parlé de Vice-président de la République. C’est un habit, c’est un rôle qui lui sied bien. Lui qui aime parler, qui aime bavarder. Il a maintenant boulot pour mieux servir le Chef. Vraiment, Monsieur le Président de la République, vous avez été bien inspiré pour concevoir son nouveau titre : le pain béni Irénée Agossa.
Ainsi, à défaut du projet de révision constitutionnelle qui vient de prendre de l’eau et ne pourra plus pratiquement prospérer à l’Assemblée nationale avec la création du nouveau Groupe parlementaire « Cohésion nationale et paix » conduit par l’intrépide député Candide Azannaï, Irénée Agossa pourra investir tout le territoire national pour nous éviter les éléphants blancs pour les Programmes d’investissement public (Pip). Malheureusement, c’est cela la politique au Bénin. Celle du ventre… A demain, par la grâce de Dieu.