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Le Matinal N° 4224 du 11/11/2013

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Sabotage du partenariat public privé:Ce qui pousse le gouvernement à l’expropriation à la Sodéco
Publié le mardi 12 novembre 2013   |  Le Matinal


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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Annoncé à nouveau pour hier lundi, le débat contradictoire entre le gouvernement, la Sonapra, la Scp, et la Sodéco sur la télévision Canal 3 Bénin a enregistré la défection des représentants du régime. Mais le camp d’en face a tenu à donner sa part de vérité et révéler à la face du monde la supercherie qu’entretient le gouvernement.

Trois invités à savoir Me Joseph Djogbénou (Avocat de la Scp), Eustache Kotingan (Membre du Conseil d’Administration de la Sodéco) et René Togbé (Dg Sodéco) ont eu la tache facile à démonter sur Canal3 hier les arguments de la ministre de l’agriculture dans l’affaire dite désormais « Sodeco ». Il s’est révélé qu’au cours de sa sortie du 1er novembre, elle a fait montre d’une méconnaissance évidente du dossier en avançant des arguments qui tiennent à peine. La Sodéco, selon les propos des trois invités n’a jamais été gérée de façon solitaire car toutes les décisions ont emporté l’adhésion unanime de tous les membres du Conseil d’administration et des membres du gouvernement en l’occurrence le ministre du développement et l’actuel ministre de l’Economie et des finances. Mieux, avancent-ils, les Assemblées générales ont été tenues de façon régulière, les états financiers régulièrement établis par les organes de gestion et vérifiés par les commissaires au compte qui ont produit des rapports disponibles à consulter. Pour Eustache Kotingan, plusieurs procès verbaux d’Assemblées générales du Conseil d’administration de la Sodéco portent les signatures et les approbations du ministre du développement, Marcel de Souza, de celui des finances Jonas Gbian, de l’opérateur économique Patrice Talon et d’autres acteurs clés. Pour l’avocat de la Scp, à aucun moment, il n’y a eu de querelles ou d’accrochages particuliers entre les membres, ce qui dénote d’ailleurs d’une collégialité et d’une adhésion sans faille des acteurs en présence par rapport à la gestion de ladite société. Il y a donc selon eux un devoir de mémoire de la part de la ministre. D’après Eustache Kotingan, la ministre doit reprendre la conférence de presse et rectifier son discours. « Nous demandons à la ministre de l’Agriculture de reprendre les médias et dire que la société n’a jamais fait une gestion solitaire. Autrement, elle nous obligerait à emprunter la voie de l’assignation et rétablir la qualité de la signature de notre grosse société, car c’est de son image qu’il est question ici », a t-il fait savoir.

« L’Etat a une envie d’expropriation »

Pour le représentant de la Scp, Joseph Djogbénou, l’Etat tente d’enfreindre à la convention à laquelle il est lui-même partie prenante en feignant de changer les règles du jeu en cours de jeu. Le problème selon lui est tout aussi simple dans le fond et dans la forme. Il s’agit dans l’affaire, d’un partenaire appelé Etat qui a dans la société Sodéco une part initiale estimée à 33.5% dans laquelle il devrait rétrocéder 15.5% aux collectivités locales, aux producteurs et autres. N’ayant pas rétrocédé selon lui les 15.5% à ces derniers, l’Etat a décidé de reprendre de force ses 17.5% rétrocédés à un privé parce que n’ayant pas réussi à honorer ses engagements. « Ici, les partenaires ont décidé d’introduire 17.5%. L’Etat n’a pas obtenu la dérogation. Il n’y a pas eu d’excuse des rétrocessions de l’Etat. Consultez l’acte de session. La charge principale pèse sur l’Etat. Les actions sont portées par la Scp pour autant qu’elles ne soient pas portées en bourse », a t-il f ait savoir.

20 milliards de perte

Au cours de l’émission, il a été démontré que les immixtions intempestives du gouvernement du Président Yayi Boni ont fait perdre à la filière plus de 20 milliards de FCfa en raison de la baisse du coût du coton béninois sur le marché international. « Le coton béninois a perdu 200f par kilogramme… », a révélé le porte-parole des égreneurs et membre du Conseil d’administration de la Sodéco, Eustache Kotingan en raison des difficultés créées aux spécialistes de la filière par le gouvernement en 2012. Selon ses explications, cet état de choses n’a pas permis d’avoir à l’Etat de produire du coton de qualité comme par le passé. A cet effet, il a rappelé que le gouvernement a unilatéralement suspendu l’accord cadre qui le lie à l’Association interprofessionnelle de Coton (Aic). Le comble dans cette situation, selon ses explications, est que l’Etat béninois doit plus de 12 milliards de FCfa aux égreneurs de coton. « Les égreneurs demandent à l’Etat de payer les créances de l’année dernière… », a déclaré Eustache Kotingan. Il soutient que c’est le paiement de ces dettes qui pourrait conditionner l’implication des privés dans la filière coton, afin d’améliorer les performances du secteur. Pour sauver la filière de sa léthargie, il a souhaité un dialogue entre le gouvernement et le secteur privé. « Je voudrais demander au Chef de l’Etat de bien recevoir les égreneurs. Il faut un développement inclusif du coton. Nous sommes en danger… », a-t-il souligné.

Hospice Alladayè & Jules Maoussi

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