Ce lundi 11 novembre 2013, cinq ministres du gouvernement ont planché devant les députés membres de la Commission budgétaire. Une tradition qui entre dans le cadre de la confession du budget de l’Etat exercice 2014.
(Ci-dessous les interventions des ministres)
Près de 7 milliards pour la Fonction publique
Martial Sounton : « C’est un budget qui prend en compte la stratégie globale des réformes administratives »
« …Nous venons de présenter aux députés les grandes orientations que le ministère chargé de la Fonction publique et de la Réforme administrative et institutionnelle et du dialogue social s’est fixées au titre de l’année 2014. C’est un budget qui prend en compte la stratégie globale des réformes administratives dans la fonction publique. Il s’agit des questions de rémunération, des questions de modernisation de l’Administration publique, les questions de l’éthique et de la bonne gouvernance et celles de recrutements dans la transparence. Et ce sont des questions qui ont préoccupé les honorables députés et auxquelles nous avons essayé d’apporter quelques clarifications. Les questions de la gestion axée sur les résultats et autres ont été également évoquées et nous avons rassuré les honorables députés de ce que les ressources qu’ils voudront bien mettre à notre disposition au cours de l’année 2014, seront gérées avec beaucoup de transparence, avec efficacité et efficience. Nous leur avons également promis que les dispositions seront prises pour prôner une gouvernance ouverte dans tout ce que nous allons faire pour le bonheur de l’ensemble du peuple béninois. C’est de cela qu’il a été question. Notre budget s’élève à un peu moins de 07 milliards. Il s’agit de 6.998 milliards francs Cfa que le gouvernement va mettre à notre disposition pour l’année 2014 et qui sera essentiellement consacrée aux questions de réformes et pour le règlement de la lourdeur administrative au niveau de l’Administration publique. Soit une réduction extrême de 9%. Le budget est en moins sauf que le gouvernement a mis un milliard à notre disposition pour faire face aux réformes administratives.
Combien pour l’Economie maritime et les infrastructures portuaires ?
Martine Dossa : « Je me garde de vous dire le montant ici »
« … Comme vous l’avez constaté je suis programmée ce jour pour présenter le projet de budget exercice 2014 du ministère de l’Economie maritime et des infrastructures portuaires. Quand on dit Ministère de l’économie maritime et des infrastructures portuaires, on voit tout de suite le Port autonome de Cotonou, le poumon de l’économie nationale. Le Port autonome de Cotonou est en développement, le port est en réforme grâce aux initiatives courageuses du chef de l’Etat. Donc le projet de budget exercice 2014 a pour avenir et a pour base les activités, les réformes courageuses du port autonome de Cotonou d’abord, ensuite les autres structures sous tutelle. Il y a la Sobemap ; il y a le Cncb, il y a la Cobenam. La société Cobenam a des difficultés mais je crois que dans les tout prochains jours, nous allons impulser ses activités pour qu’elle puisse retrouver ses lettres de noblesse sur le plan national. C’est un ministère jeune qui a un budget jeune aussi, donc je me garde de vous dire le montant ici… »
Antonin Dossou : « …. nous avons un budget d’un montant de 3milliards 435 millions à peu près… »
« … je voudrais rappeler que le ministère est nouveau. Il date du 11 août 2013. Donc, c’est maintenant que nous sommes en train de mettre en place les éléments pour travailler. Et vous le savez bien, le budget n’est rien d’autre que l’expression financière de la politique générale. Il nous a été donné de l’expliquer aux membres de la Commission. Donc à la Représentation nationale, c’est-à-dire les députés, le sens donné à l’action du ministère pour 2014.C’est deux grands volets et un troisième accessoire. Mais c’est deux grands volets essentiels. Premièrement : renforcer l’évaluation de politique publique. Vous savez les politiques publiques, lorsqu’elles sont mises en œuvre, elles le sont pour le bien-être des populations. Donc il y a un volet de notre action qui sera consacré à l’appréciation de cette politique-là en 2014.Par exemple, la politique de gestion de santé, la politique d’énergie électrique, on a quand même eu quelques délestages ;il faut alors qu’on s’assure qu’il y a une politique qui entre en la matière et pour que les objectifs soient atteints et qui l’ont été sans gaspillage. Deuxième grand volet, il s’agit des actions que nous allons contrôler dans le cadre des politiques de dénationalisation et nous avons dit qu’il faut aller au-delà pour passer aux réformes structurelles. Il s’agit de modifier l’appareil de production de telle sorte qu’il y ait plus de richesses dans le pays et qu’il y ait plus d’emplois. Troisième volets, ça de façon accessoire, nous voulons montrer qu’il est possible d’avoir une administration de développement dans notre pays. Voilà un peu les grands axes que nous avons soumis à l’appréciation des députés et tout cela pour un montant de 3milliards 435 millions à peu près… »
54 milliards à l’enseignement secondaire
Alassane Soumanou Djimba : « 78% de ce budget sert à payer les salaires »
« … Le montant du budget débattu ce jour avec la Commission parlementaire va nous permettre sans doute d’investir pour la capacité d’abord. Nous devons recruter 1500 enseignants d’ici Janvier. L’exonération des jeunes filles a été maintenue .On peut dire que c’est une grande victoire et exclusivement c’est à la charge du gouvernement béninois parce que les partenaires nous ont lâchés. Donc 2 milliards et quelque que l’Etat doit débourser pour exonérer les jeunes filles. Et comme vous le savez dans tout système éducatif, ce qui est prioritaire, c’est l’emploi. Le Bénin fait partie des pays qui ont le taux de scolarisation très élevé près de 92%.Il faut donner priorité à l’éducation dans nos budgets. L’école doit être au service de tout le monde. Il faut rapprocher l’école de l’apprenant. Nous avons 850 Ceg que nous gérons et 1200 et quelque de privé. Les députés ont soutenu à 99% le ministre de l’enseignement secondaire car nous ne voulons pas former des bombes à retardement. Il faut aller vers la rupture et c’est pourquoi nous allons au forum sur l’éducation d’ici mars 2014.Mais l’éducation n’a pas un prix mais un coût. Nous remercions tous les députés qui effectivement avec tous les questionnements qu’ils ont soulevé ont démontré tout l’amour qu’ils ont à l’éducation. Et je conclus en disant qu’une Nation c’est l’éducation qui prépare l’apprenant au travail et lui donne la conscience professionnelle d’être un acteur de développement. Donc les Béninois, les Députés vous devez nous donner beaucoup d’argent plus que les militaires, vous devez nous donner beaucoup d’argent plus que tout le monde, un ingénieur est formé à l’école, un général est aussi formé à l’école. Alors pourquoi l’école ne va pas avoir le meilleur budget ? Le vote du budget est passé de 52 milliards à 54 milliards de FCfa mais 78% de ce budget sert à payer les salaires… »
Jonas Gbian, ministre de l’Economie et des finances : « …Un bon débat d’échanges qui vise à renforcer le budget à plus de 3%... »
« … Les députés nous ont fait beaucoup d’observations très utiles. Certaines sont liées aux nombreux départs à la retraite prévus en 2014. Ils se sont inquiétés pour dire qu’il est urgent que dès maintenant et jusqu’en 2014, que nous puissions prendre des dispositions pour remplacer les départs à la retraite qui seront observés pour maintenir la performance budgétaire. Egalement les honorables députés ont beaucoup repassé le Pib budgétaire. Dans ce Pip, il est prévu beaucoup de transactions. Au niveau du Ministère des finances, les députés ont aussi relevé les fonctionnements des services. Ils ont noté que le Ministère des finances a payé en 2013 la charge énergétique ; ce qui relève d’autres ministères. Nous avons expliqué que c’était des arriérés que nous avons payés. C’était un bon débat d’échanges qui vise à renforcer le budget à plus de 3%. Nous avons donné tous les détails qui ont émerveillé les députés… »
Propos recueillis par Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé/Plateau)