Attendu par plus d’un, le débat télévisé projeté par nos confrères de Canal 3 Bénin, relatif à la polémique autour de la Société de développement du coton (SODECO), a eu lieu hier lundi 11 novembre. Même si la contradiction n’a plus eu lieu, le gouvernement ne s’étant finalement pas fait représenter, des éclaircissements ont été apportés à l’opinion. En attendant peut-être une répartie du gouvernement, dont le son de cloche a fondamentalement fait défaut dans ce débat vite devenu un monologue à trois.
Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
« La SODECO au cœur de la polémique !!! » C’est sur ce thème que les développements ont porté. D’entrée, les représentants de la SODECO ont martelé que les comptes de gestion, contrairement à certaines déclarations, ont été bel et bien certifiés et déposés conformément aux exigences légales depuis 2008.
Ceci parce que la SODECO est une grande société, au capital de 35 milliards de FCFA. En clair, une assurance de bonne gestion, clament Eustache Kotingan (membre du Conseil d’administration), René Togbé (DG/SODECO) et Me Joseph Djogbénou (avocat-conseil de la SCP). Ce dernier soulignant qu’à aucun moment, des difficultés de fonctionnement n’ont été évoquées, les représentants de l’Etat au Conseil d’administration n’ont soulevé les moindres griefs.
Il a affirmé qu’au moment de la contractualisation des rapports, les parts de capital des différents partenaires ont été définies, l’Etat se réservant un délai d’un an pour porter le reste des actions, soit 17,5%.
Faute de quoi, le partenaire, la Société commune de participation (SCP) le ferait. Elle-même n’ayant pas, dans le délai, réalisé l’opération, parce que pour une société de cette dimension, les règles de l’introduction à la Bourse exigent que ce soit au moins 20% du capital qui soient portés en Bourse. Justifiant ce fait, Me Joseph Djogbénou soutient que l’Etat avait promis d’obtenir une dérogation en vue de l’introduction de ces 17,5% en Bourse.
Ce qu’il n’aurait pas réussi à faire. Dès lors, la SCP était déliée de son obligation, semble affirmer l’avocat. Venant en soutien aux déclarations, de Joseph Djogbénou, Eustache Kotingan fait savoir qu’il n’appartient pas, en principe, à la SCP d’introduire les actions en Bourse.
Et la personne qui a en portage des actions, ne saurait en être dépossédée sans sa volonté, ou sans une décision de justice. L’Etat avait, à l’origine, 33,5% des parts, plus 15% qu’il portait au nom des collectivités locales et avait même pris l’engagement de céder au 1er octobre 2013, les 33% à l’opérateur privé ; a rappelé Joseph Djogbénou avant de s’étonner que ne l’ayant pas fait, il ambitionne de déposséder son partenaire des 17,5% consacrés par acte notarial.
Par ailleurs, les atermoiements de la filière coton, que déplore Eustache Kotingan, ont été évoqués avec regret par celui-ci qui vante la qualité de la fibre de coton béninois. Ce qui l’amène à émettre de grosses inquiétudes sur la campagne en cours, après avoir indiqué que l’Etat reste devoir aux égreneurs. Nonobstant, il rassure quant à la bonne disposition des égreneurs à accompagner le gouvernement en vue de la réussite de la campagne en cours. Enfin, les représentants de la SODECO disent ne pas être fermés à l’offre de règlement à l'amiable qu’a pu formuler l’Agent judiciaire du Trésor.
Cela ouvre peut-être la voie, à terme, à des discussions sérieuses entre les parties.
Pourvu que le cas échéant, les parties s’écoutent et s’entendent. Alors, cela pourrait conduire à la fin de toute polémique....